Chapitre 5

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Taeil eut du mal à ouvrir les yeux, une fois réveillé. Il avait la tête lourde et l'esprit confus. Il reconnut rapidement les effets secondaires des somnifères et il regretta de s'être rabattu sur eux pour pouvoir dormir. Le jeune homme prit une profonde inspiration, les yeux toujours clos, et entreprit de faire un état des dégâts de son corps. Outre sa tête qui semblait se prendre pour un tambour sur lequel on frappait de toutes ses forces, le reste n'était pas dans un meilleur état. Chaque fibre de son corps était douloureuse, conséquence directe de ses changements brusques et nombreux de la veille. Il ne pouvait pas bouger sans qu'une grimace ne déforme son visage.

Le comptable geignit lorsqu'il essaya de faire bouger sa cheville et il sentit alors qu'il y avait une chose chaude dessus. Perplexe, puis inquiet, Taeil ouvrit les yeux. Son estomac de serra douloureusement et il eut du mal à déglutir : il n'était plus dans la chambre qu'il louait à l'auberge.

Taeil se redressa en position assise et se prit la tête entre les mains, la panique montait à toute allure dans sa poitrine. Il se força à prendre de profondes inspirations pour contrôler son souffle qui s'emballait et il essaya de se souvenir, sans succès. Il pouvait sans problème retracer sa soirée de la veille, la course dans la forêt, son retour à la chambre, le soin et les médicaments, mais il ne se souvenait de rien de cela après ça. Qu'est-ce qui lui était arrivé pendant les quelques heures où il avait été totalement sans défense ?

Il se trouvait dans une chambre sobre, assez rustique s'il se référait aux murs en bois brut et au mobilier, dans les tons chaleureux, crème et bruns. La couette qui le recouvrait était épaisse et quand il la retira il remarqua que sa cheville était enroulée dans une grosse serviette. Intrigué, il la défit et plissa le nez en sentant l'odeur d'une sorte de pâte verdâtre qui recouvrait sa cheville. Ce qu'il ne sentait plus beaucoup en revanche, c'était la douleur de sa foulure. Si le premier geste avait été douloureux, il pouvait la bouger maintenant sans que cela ne lui cause plus qu'une légère gêne. Cette constatation faite, Taeil s'accrocha au rebord du lit et mit les pieds sur le sol. Il entendait des voix provenir d'un peu plus loin et il hésitait à s'en approcher.

Son dilemme fut écourté quand la porte s'ouvrit à la volée sur le visage souriant de Jungwoo et l'oméga lui sauta presque dans les bras pour le serrer contre lui.

— J'avais raison, il est réveillé ! cria le frisé bien trop près de son oreille.

Le jeune homme grimaça alors qu'il se faisait secouer dans tous les sens par le châtain qui lui posait bien trop de questions à la seconde pour qu'il n'en comprenne ne serait-ce qu'une seule.

— Et il me semble que moi je t'avais dit de le laisser tranquille pour le moment.

Jungwoo cessa de s'agripper à son aîné et se tourna vers la porte en grimaçant. Un homme était appuyé contre l'encadrement et instinctivement Taeil se cacha derrière la seule personne qu'il connaissait. Il avait rapidement appris à repérer les alphas et à les éviter, alors il n'avait aucun doute que le blond immense qui le dévisageait des pieds à la tête en était un. Et certainement pas un qui se pensait plus dominant qu'il ne l'était réellement, mais un qui avait conscience justement qu'il était un alpha avec un grand A et qu'il lui suffisait d'un regard pour que les petites choses comme Taeil se roulent sur le dos, gorge offerte.

— Mais Johnny...

— Tu as des corvées qui t'attendent, il me semble. À moins que tu ne veuilles redire quelque chose sur ta punition ?

— Non, j'y vais, marmonna le frisé.

Il passa devant l'alpha qui lui tapota le crâne au passage et laissa Taeil seul avec le dominant. Le comptable se recula alors et regarda rapidement autour de lui par quel moyen il allait pouvoir fuir la pièce et la confrontation. Le grand blond ne le quitta pas des yeux un instant et se détourna.

La meute de Chungju  [Taeil]Where stories live. Discover now