Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 10

-T'en fais pas c'est fait pour ça.

Il m'aide à me redresser et je grimace en même temps que Keïlo qui peine toujours autant à tenir debout.

Le doc m'assois sur le lit suivis de près par le démon qui ne dit pas un mot. 

Il est si silencieux... trop silencieux...

Il se contente de rester derrière le doc en reniflant. Renifler ?

Je relève la tête et constate que d'abondantes larmes roulent sur ses joues.

-Approche Keïlo...

Il s'avance le pas traînant.
Je tends les bras dans sa direction pour attraper son visage.
Il gémit de douleur en se penchant en avant pour me laisser poser mes mains sur ses joues. 
Ses bras se posent violemment sur le lit.

Il s'est presque laissé tomber. 

C'est ma faute... c'est à cause de ma faiblesse à moi qu'il est dans cet état...

-T...tu pleures ?

Tu vois bien que oui. Me répond t-il lentement.

-Tu peux pleurer toi ?

Mon corps est assez semblable à celui des humains donc oui. 

-Mais pourquoi ? Tu as si mal que ça ?

Nan... On a pas le même niveau de tolérance à la douleur. C'est pas grand chose pour moi.

-Alors pourquoi ?

Le doc s'éclipse dans la salle de bain d'où j'entends de l'eau couler par la suite.

Ce sont tes larmes... 

Il ne pleure pas, un démon ne pleure pas.

-Pardon ? Mais je t'ai jamais vu pleurer quand moi je pleurais... 

Il souffle longuement.

C'est assez simple de me retenir parce que tu pleures pour des choses qui ne m'atteignent pas spécialement... Mais ça fait des jours que tu es assis sur ce sol à pleurer toutes les larmes de ton corps. J'ai beau être insensible... Pleuré reste aussi quelque chose de physique.

C'est de ma faute... ce sont mes larmes à moi, mes émotions. C'est à cause de moi qu'il pleure à chaudes larmes.

-Je suis désolé...désolé.... Je- vraiment je m'en veux. Pardonne moi... Je suis désolé...désolé. Désolé. Désolé. Désolé. Désolé....excuse moi... je suis vraiment vraiment désolé.

Il prend mon visage dans ses mains froides me faisant m'arrêter net.

C'est à ce moment là que je constate que son expression est neutre. C'est comme si les larmes ne faisait que se déverser de ses yeux.
Que ce soit ses iris ou les traits de son visage rien ne me transmet une quelconque douleur ou peine.

Il pleure simplement... Il a raison c'est juste physique. 

J'entreprends de sécher les larmes perlant de ses iris rouge qui sont finalement les miennes.

Pourquoi tu t'excuses ? C'est rien que des larmes.

-Parce que...

Ce n'est rien que des larmes Henrickson. Ce n'est pas moi qui a la nausée... Ou qui a les bras et les mains en sang à force de m'être griffer la peau pendant des jours... Ni moi qui ai mal à la poitrine, aux jambes et aux joues à force de les avoir griffés et frappés. Ce n'est pas moi qui était sous l'effet d'hallucinations pendant des jours ayant pour but de me faire perdre le contrôle et étancher cette horrible soif. C'était toi Henrickson... Rien que toi... Je vais bien...