Merde

Merde 

-Tu vas bien ?

Pas franchement non.

-Oui. Je le force à me lâcher. Nul besoin de vous inquiétez pour moi Commandant.

Je monte rapidement dans le véhicule en fermant la portière derrière moi.

Une fois assis, je m'enfonce dans mon siège en mettant mon visage dans mes mains. Je souffle longuement en frottant rageusement mes mains contre mon visage.

Je n'en peux plus... j'ai vraiment envie de me cacher je ne sais où pendant des décennies. Que personne ne vienne me trouver pour que je puisse enfin me reposer correctement.

J'ai tellement soif... et le sang que j'ai sur le visage ne m'aide pas du tout, au contraire...

Une fois arrivée au château, je laisse sa Majesté au soin du doc et des servantes avant de me diriger rapidement vers ma petite tour.

J'entre, jette ma cape sans vraiment faire attention à où elle atterrit avant de foncer dans la salle de bain. 

Je retire mes vêtements à la hâte avant d'entrer dans la baignoire dans laquelle je fais couler de l'eau brûlante. Elle ruisselle sur ma peau qui rougit instantanément. 

Je me sens horriblement sale.

Il faut que j'enlève tout ça, il faut que je décrasse chaque recoin de ma peau et de mon corps.

Je dois faire partir cette odeur de sang qui me répugne et me donne tant envie à la fois.

Je dois vite me laver des traces de mes méfaits et de la terreur des gens que j'ai croisés.

Lave toi les cheveux aussi.

Je passe donc ma tête sous l'eau qui me brûle rapidement le cuir chevelu puis le visage.

J'attrape la bouteille de produit que je vide littéralement sur ma tête, je frotte frénétiquement mes cheveux en ignorant totalement la douleur que le produit créer une fois rentrer en contact avec mes profondes griffures. 

Je frotte jusqu'à ce que je sois satisfait avant de me rincer en frottant avec toujours autant de force.

Je vide ensuite un autre produit sur mon gant de toilette.

Cette fois si ce n'est plus frotté mais littéralement gratter ma peau. Plus je frotte, plus j'ai l'impression que le sang reste incrusté alors je continue jusqu'à finir par me gratter la peau avec les ongles.

Ma respiration s'est drastiquement accélérée de même pour les battements de mon cœur.

Un sanglot de détresse s'est échappé de mes lèvres quand j'ai vu l'eau se transformer en un long flot de sang épais. 

Mon souffle s'est emballé d'une telle manière que j'ai fini par me demander comment on faisait pour respirer.

J'ai fait un bond en arrière en regardant le liquide se déverser dans les canalisations. Je me suis littéralement collé contre le mur gelé derrière moi, mes larmes ont déferlé de mes yeux et je me suis mis à pousser de petits gémissements de peur tout à fait ridicule. 

Des corps.

Des centaines de corps allongés sur le sol.

Et du sang...

Du sang qui pleuvait sur eux.

Mon ami Dean étendu sur le sol les membres arrachés, ses yeux figés dans les miens. 

Il est aussi immobile que les pierres dans lesquelles il est allongé.

Je pousse un hurlement vraiment horrible remplie de douleur.

Un simple Oracle [EN PAUSE]Where stories live. Discover now