Chapitre 1

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« I'm not the kind to fall for a guy
who  flashes a smile (It goes on for miles)
Don't usually swoon
But I'm over the moon ('Cause he was just too cool for school)»
-Grace Phipps, Falling for ya

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Il était fatigué.
Et il n'en pouvait plus de l'être.
Ce n'était pas qu'une fatigue physique, c'était plutôt celle qui vous empêche de fonctionner, qui vous emprisonne, vous capture, vous détruit lentement. S'il y a bien une chose que tout le monde pouvait voir, savoir mais sans vraiment le comprendre, c'était quand quelqu'un était fatigué. Que ce soit par un petit « t'es sûr que ça va aujourd'hui? » ou encore « est-ce que t'as assez dormi? », on sait bien qu'ils ont remarqué. Quand tu connais la personne, c'est facile de voir que ça ne va pas, que ça ne fonctionne plus. Que ce soit dans ces petites actions qui la caractérisent et qui ne sont plus les mêmes ou encore ces moments où elle fixe le vide, perdue dans sa tête.

Il le savait.
Il savait que ça se voyait, mais au moins, ou plutôt, malheureusement, ici personne n'y prêterait attention. Enfin c'était ce qu'il pensait.

Et c'est ce à quoi Harry pensait, un beau lundi matin, tout ce qu'il y a de plus normal.

Encore une fois, c'était ce qu'il pensait.
Que ce lundi serait comme tout les autres depuis qu'il était dans cette école. Ennuyant, fatiguant, nécessaire et horriblement obligatoire.

Il se dirigeait d'un pas lourd vers son casier, ses écouteurs jouant le plus fort qu'ils pouvaient des chansons de son chanteur préféré. Il essayait un peu de se fondre dans le décor histoire de ne pas attirer l'attention, de ne pas se faire remarquer, regarder. Après tout,  il n'était pas tellement comme les autres et la différence n'était jamais vraiment acceptée.

Arrivé, il mit sans aucune douceur ses cahiers dans son casier avant d'en saisir d'autres.

Si on le regardait plus longtemps qu'il ne le fallait, on pouvait voir dans les mouvements brusques qu'il utilisait pour fermer son casier et dans ses yeux, qu'il avait grandit avant l'heure. Qu'un événement ou même qu'une personne l'avait poussé à oublier l'idée d'avoir une enfance. Que jeune, très jeune, il devait se soucier de choses que même un adulte ne devrait pas vivre.

Mais ce jour-là, ce lundi-là, quelqu'un l'observait de loin. Ce « quelqu'un » avait pris cette habitude depuis quelques semaines déjà, à s'appuyer à un mur assez loin mais pas trop, du casier d'Harry pour bien le regarder, s'imaginer comment il pourrait enfin l'aborder.

De sa position, on pouvait apercevoir un papier orné d'une mince écriture tomber d'entre les fentes du haut du casier d'Harry. On pouvait aussi apercevoir l'air confus du garçon ramasser le papier, le lire, toujours aussi confus, puis le mettre dans son agenda avec un air.... fâché?!?

Ah non. Ça c'était pas ce que Louis avait prévu.
Il savait bien que son mot était puéril mais dans sa grande timidité qu'il n'avouerait jamais, Louis n'avait pas osé aller simplement parler à Harry. Tout un coup, alors qu'Harry allait vers son cours d'art, il sursauta sous le coup que son ami Zayn lui a gentiment donné sur l'épaule.

-Hey! Mec, t'étais dans la lune!

- C'était vraiment une raison pour me disloquer l'épaule ?

- Toujours autant « drama queen » à ce que je vois! Dépêche, on va être en retard en français.

Louis roula les yeux et emboîta le pas à son ami, dans la direction opposée de celle d'Harry, vers ledit cours. Bien qu'il aurait préféré rouler sous son bus que d'entendre sa prof radoter sur les adverbes.

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À Harry.
Coucou! Ou bonjour, je n'ai aucune idée de comment commencer cette lettre. Alors voilà, ça fait quelques semaines que je t'observe (je ne suis pas psychopathe, ne t'en fais pas). Je dois t'avouer que je te trouve très beau. Je ne sais pas trop comment t'aborder, alors voilà ma tentative pourrie.
Ton admirateur secret. <3

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À suivre, l'action commence au prochain chapitre, qui arrive mardi!
<3

T'aimer sur papier Where stories live. Discover now