Full Moon ~ Werewolf Tome 5

CHAPITRE UN

Je tombai à genoux, prise de haut-le-cœur et vomis toutes mes tripes dans un bruit affreux. Je ressentis un bien fou l'espace de quelques secondes avant que des larmes perlent au coin de mes yeux.

— Tu ne pourras jamais me fuir Lya, je te retrouverai à chaque fois. Où que tu sois. Aucun sorcier ni la mort ne m'en empêchera.

La voix de ce monstre me fit tressaillir et un frisson me parcourut de la tête aux pieds.

Je couinais tandis qu'il s'agenouillait devant moi, m'observant avec malice. Mes forces m'abandonnaient peu à peu, mais l'envie de le gifler était toujours présente. Il me dévisageait avec un mélange de pitié et de moqueries.

Une vague de colère déferlait dans mes veines, faisant bouillir mon sang. Je souhaitais l'insulter de tous les noms et l'assommer, une fois de plus, avec mes pouvoirs. Mais je ne ressentais plus aucune forme de magie couler en moi. La seule chose qui me restait, c'était la soif.

— Tu te sentiras mieux après... Allez.

Il posa son poignet, juste au-dessus de mon nez. Je sentis mes canines s'allonger peu à peu et découvris avec horreur ce que j'étais ; un vampire. Voilà pourquoi j'avais envie de boire ce liquide chaud et parfumé. Je secouai la tête et vidai mes poumons... seulement quelques gouttes... Cela ne pouvait pas me tuer et lui non plus. Je luttais avec acharnement, mais le désir prenait le dessus ; je voulais goûter. L'ancien professeur sourit avec satisfaction quand je posai mes doigts sur sa peau brûlante. Il sursauta légèrement et je clignai plusieurs fois des paupières alors que quelques secondes suffirent à mon cerveau pour enregistrer ce que je m'apprêtais à faire.

Tout doucement, je posai mes lèvres et goûtai son sang avec l'extrémité de ma langue. Une explosion de saveur se promena dans ma bouche.

Encore.

Cette fois-ci, j'enfonçai mes crocs dans son poignet en aspirant le liquide à grandes gorgées. C'était tellement bon, je ne pus m'arrêter. J'entendis à peine le rire hystérique d'Amarok.

Je me sentais vivante. »

— Si mon cours ne t'intéresse pas Lya, tu sors de la salle.

Je me réveillai en sursaut, le dos en sueur. Je tombai tout de suite sur un regard gris furieux.

Oups.

C'était Aggur Cohen, le directeur de l'école Shaun Cohen. Et visiblement, il ne semblait pas ravi que je pique un somme pendant son heure d'enseignement. Il plaça une de ses mèches blondes derrière son oreille en soupirant bruyamment.

— Excusez-moi je... je sors, bredouillai-je en devenant cramoisie.

J'entendis certains ricanements tandis que je rangeais mes affaires dans mon sac à bandoulière. Il me jeta un regard qui voulait dire « je n'en ai pas fini avec toi jeune fille » et continua son cours avec entrain.

Je me sentis terriblement mal quand je me levai de ma place, bien sûr que les cours d'Aggur étaient bien, mais je ne dormais plus depuis quelques nuits. Depuis ma transformation en loup-garou par Derek, tout en moi était bouleversé et mon cycle de sommeil s'en trouvait perturbé. Il me fallait beaucoup de temps pour m'habituer à ces nouvelles sensations, aux émotions multipliées et un tas d'autres choses.

Je me hâtai de sortir de la salle et soupirai de soulagement, une fois dehors. Un mal de tête enserra mon crâne quand je pris la direction de l'infirmerie, d'un pas rapide.

Pourquoi avais-je rêvé d'Amarok ? C'était tellement étrange et pourtant si, réel ? Seulement cela devenait de plus en plus fréquent ces derniers temps. Comme si, même mort, il me hantait jour et nuit.

Les pensées un peu embrouillées, je longeai le couloir. Je devais trouver une excuse à ma présence. Pearl ne serait pas ravie d'apprendre que je somnolais pendant le cours d'Aggur.

J'allais ouvrir la porte, quand une personne le fît de l'intérieur. Il s'agissait d'un garçon, arrivé il y a peu. Je lui envoyai un sourire timide ; je n'avais pas eu l'occasion de discuter avec lui.

Il mesurait au moins deux têtes de plus que moi et était mince. Il avait des cheveux noirs très courts, une peau couleur café au lait ainsi que des yeux vairons. D'un côté marron et de l'autre vert. Je n'avais jamais rencontré une personne avec cette particularité et j'admirais cette couleur sublime.

— Salut Lya, tu fais un tour à l'infirmerie ? réalisa-t-il en me souriant timidement.

Ce garçon n'était pas arrivé seul à Shaun Cohen, mais accompagné de son frère jumeau. L'un s'appelait Tyler et l'autre Mickey. Mais, ils se ressemblaient tellement que je me sentais incapable de réussir à les différencier.

— Oui toi aussi ? Excuse-moi, mais lequel des deux es-tu ? Tyler ou Mickey ?

Je décidai de dire ça sous la rigolade, cela passait toujours mieux. Il m'accompagna dans l'hilarité en donnant un coup de poing contre son torse, haussant la tête.

— Tyler bien sûr, mais c'est vrai que l'on se ressemble énormément. Même nos parents ont du mal à faire la différence alors ne t'inquiète pas si tu te trompes. La seule chose qui nous rend uniques c'est sous l'œil gauche, mon frère a un grain de beauté, mais pas moi.

Je pris note, à l'avenir je ferai attention de ne pas me tromper.

Une question brûlait mes lèvres, ils n'étaient ni vampire ni loup-garou. J'avais entendu dire que c'était deux humains avec des pouvoirs incroyables. C'était pourtant rare...

Comme s'il lisait mes pensées, Tyler prit une voix hésitante en se grattant le sommet du crâne avec nervosité.

— Il y a aussi autre chose qui nous différencie, je suis toujours malade et mon frère non... Je passe ma vie à l'infirmerie, chez le médecin ou à l'hôpital. C'est dur à supporter d'être sans cesse fiévreux, avoua-t-il en fronçant les sourcils tout en grimaçant.

— Je peux te comprendre, quand j'étais jeune il m'arrivait souvent de rester des journées dans le lit. Il est vrai que ce n'est pas facile.

Tyler se frotta le visage, trahissant sa frustration.

— Non ce n'est pas ça, Lya. Mon frère et moi nous sommes humains, mais pas comme tous les autres. Nous avons une particularité qui provoque le fait d'être tout le temps malade.

Je haussai les sourcils, désireuse d'en savoir plus. Sa réponse me figea des pieds à la tête, je ne m'attendais pas à une telle révélation.

— Vois-tu, mon frangin et moi avons une seule et même âme. Mais divisée dans deux corps...