-Très convaincant. Dit-elle en levant les yeux au ciel. On peut en profiter pour parler quelques instants ?

-Bien sûr.

-À vrai dire je ne sais pas ce que je peux faire dans ce genre de situation… Auriez vous des conseils ?

-Pour quoi faire ? 

C'est sorti de ma bouche tout seul avec un ton sec qui m'a surpris moi même.

-Euuh… Pour vous aider ? Je croyais ma phrase claire. 

-Oui, veuillez m'excuser. C'était juste…

Je n'arrive pas à me concentrer. J'ai la nausée et ce que vient de dire Keïlo m'a mis un coup de pression.

Et puis ma soif…

Mes membres crispés me réclament du sang, des sueurs froides me font comprendre qu'une gorgée de sang chaud ne me ferait pas de mal. Que cette soif horrible que je ne peux pas combler avec de l'eau ou n'importe quelle boisson pourrait enfin disparaître comme si elle n'avait jamais existé. 

Mais je résiste alors tout devient rapidement plus intense, plus inconfortable et le fait qu'elle désinfecte soigneusement mes griffures les plus profondes n'y change rien.

Cette petite douleur ne change rien. 

J'ai tellement soif… 

-Chevalier Marlone ?

Je porte mon attention sur ses émeraudes.

-Oui ?

-Faites moi le plaisir de ne pas avoir à utiliser ce saut.

-Quel…? Ça me revient en tête. Le saut que votre mère m'a apposé ?

-Oui. Je ne comptais pas l'utiliser mais si je m'y vois contrainte je le ferais sans aucune once d'hésitation. 

L'idée de ressentir cette douleur me calme tout de suite.
Je suis assoiffé certes mais l'idée de me tordre de douleur est assez persuasive pour au moins me concentrer sur ce qu'elle me raconte.

-Vous n'avez pas répondu à ma question.

-Je ne sais pas. Faites ce que vous voulez, vous pourrez me neutraliser quoi qu'il arrive.

Elle appuie sauvagement la compresse sur mon bras. Je pousse un cri en tentant de reculer mais elle maintient la pression.

-Qu'est ce que vous faites ?!

-Si c'est comme ça que vous répondez à toutes mes questions. Comment voulez-vous que je nous évite des situations comme celle de tout à l'heure ? Faites-moi le plaisir de me répondre correctement chevalier.

-Mais j'en sais rien moi ! Comment je serais comment quelqu'un peut m'aider quand jamais personne ne l'a fait ?! Restez loin de moi et je me débrouillerai.

Je retire mes bras et m'apprête à me lever mais l'ombre dans son dos me menace de m'en empêcher.

Je souffle d'agacement. 

-Pourquoi me rendez vous la tâche si compliqué…? Est ce trop vous demandez que de juste me laisser faire mon travail correctement ? Ne m'en demandez pas plus, n'essayez pas d'en savoir plus sur moi ou mes mauvaises habitudes ! Juste laissez moi faire mon travail de garde rapprochée ! Je vous escorte là où il faut, vous protège quand c'est nécessaire et rentre chez moi le soir ! C'est tout ! C'est tout ce que je vous demande… Rien de plus. 

Son expression s'est adoucie avant que l'exaspération contracte lentement sa mâchoire.
Elle se retient de dire des choses horribles. C'est exactement le même mouvement que certaines personnes faisaient quand ils ne voulaient pas me blesser.

-Très bien. Laissez-moi faire l'autre bras et vous mettre des bandages…

-Ce…

-Laissez-moi finir ce que j'ai commencé...

Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête mais des larmes me floutent soudainement la vue. Ce n'est pas le moment de pleurer.

Ravale moi ça Henrickson. 

Je m'assois et la laisse finir. Elle finit par entourer mes bras de bandages. Sa Majesté range rapidement tout, se lève, attrape son manteau qu'elle jette sur ses épaules et se dirige vers la porte.

-Reposez vous. Demain je ferais appel à un soldat pour m'escorter… 

Elle incline de nouveau légèrement la tête et quitte la pièce.

Une fois qu'elle a fermé la porte je soupire profondément avant de défaire ma coiffure. Je me masse le cuir chevelu et me dirige vers ma chambre pour me changer.
J'enfile des vêtements plus ample et m'étale dans mon lit. Je sais que demain je ne serais pas aussi calme que ce soir mais pour l'instant je veux juste me reposer et penser à autre chose.

-T'es assis sur le rebord de la fenêtre ?

Où veux-tu que je sois d'autre ?


-J'en sais rien en bas. 

Nan, je suis là ne t'inquiète pas.


-C'est bien reste là...

Un court silence s'installe. Avant que je ne soupire bruyamment.

-Je déteste quand t'as raison. J'aurais pas dû y aller….

Je t'aurais bien dit que je te l'avais bien dit mais ce serait un peu mesquin de ma part.


-J'aimerais bien savoir pourquoi ils font tous ça…? M'agiter du sang sous le nez au lieu de juste me parler… 


J'en sais rien… Depuis tout le temps pendant lequel j'ai vécu avec toi je me suis posé la même question. Les humains sont parfois plus cruels que les démons.


-Mmh…peut être bien oui.  

J'ai senti mes paupières lentement se fermées. Je me suis laissé m'assoupir pour tenter d'arrêter mes pensées, rien que quelques heures.
Elles m'ont évidemment empêché de m'endormir rapidement. 

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Hello hello~~

Keïlo...haaa....Keïlo...
J'aime bien écrire les moments où il ressent de la compassion mdr.

Et Hayra vas-y on va même pas en parler.

J'espère que le chapitre vous aura plu ^^

Un simple Oracle [EN PAUSE]Where stories live. Discover now