- Tu te prends pour Christina Cordula ?

- Ma chérie, commence le monégasque en imitant la modiste. Échec et mat.

Esmée étouffe un râle de frustration en vérifiant tout de même les propos de Charles. Elle se tourne vers Pierre en levant les yeux au ciel, complètement désespérée par son niveau médiocre aux échecs et ce dernier hausse simplement les épaules en disant :

- Tu ne peux pas être forte partout.

Et la pianiste esquisse un sourire alors que Charles range son échiquier. Il ne propose même pas une autre partie afin d'éviter une autre humiliation à la brune et l'avion commence à effectuer sa descente pour atterrir.

L'après-midi commence et un sacré désordre règne dans le nouvel appartement. Le sol est jonché de cartons si bien qu'Esmée se perd dans ces derniers, elle passe la tête à travers une porte de chambre pour trouver les deux sportifs positionner un lit et un matelas deux places sur ce dernier.

- Les draps sont dans ce carton, souffle-t-elle à leur attention.

- T'as cru c'était notre job de faire les lits ?

- J'espère bien que tu feras les tâches ménagères ici, s'exclame Esmée à son copain avant de disparaître.

Pierre lâche un juron et le monégasque lui lance un regard compatissant avant de se baisser pour ouvrir le carton désigné par la brune. A l'intérieur, il n'y a pas de draps seulement des cadres phographiques qu'il observe les lèvres pincées en donnant un coup de coude à Pierre.

Ce dernier déglutit en attrapant le carton pour l'amener dans la cuisine où la pianiste range la vaisselle dans les placards. Il s'approche et s'agenouille à ses côtés en lui montrant l'intérieur du carton et le cadre qu'il tient dans sa main.

- Je te le laisse ici, indique Pierre en se relevant.

Il dépose le carton sur le plan de travail mais Esmée l'interrompt en suppliant d'une petite voix :

- Est-ce que tu peux le ranger quelque part... je veux juste les garder comme souvenirs...

Pierre se pince les lèvres en observant la brune toujours accroupie. Elle ne l'observe même plus, elle continue de sortir des piles d'assiettes qu'elle range avec précaution.

- D'accord, murmure-t-il.

Il referme simplement le carton en gardant toujours le premier cadre dans sa main, il va le ranger au fin fond de la penderie mais Pierre passe devant le piano à queue et sans un mot, il dépose la photographie du petit garçon sur le couvercle vernis de noir.

Quelques heures plus tard, ils arrêtent de ranger, étant complètement terrassés par la journée passée. Le plus gros du travail est fait quand ils vont se coucher.

Le lendemain matin, Esmée se lève la première en prenant soin de ne pas réveiller Pierre dans cette nouvelle chambre dont elle ne connaît pas encore les recoins par cœur dans l'obscurité. Elle quitte l'appartement pour aller acheter des fleurs et pour trouver une boulangerie dans ce nouveau quartier assez huppé. Elle dépose des viennoiseries sur la table alors que le monégasque sort de la salle de bain.

- Tu es une femme incroyable, s'exclame-t-il en attrapant un croissant dans le sachet. Et tu m'as même acheté un bouquet de fleurs !

- Pas touche aux fleurs.

Pierre apparaît à son tour dans la cuisine, il n'est pas encore habillé. Il vient seulement de se réveiller, il s'approche pour embrasser la pianiste sur la joue en lui demandant si elle a bien dormi malgré le changement. Elle acquiesce avec un petit sourire et Pierre fronce les sourcils en apercevant le bouquet. Il s'apprête à poser une question qu'Esmée a deviné, elle répond simplement :

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now