L'absence de Kisaki

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Les heures passent, puis les jours, et Aoi ne guérit pas. Ses blessures ont du mal à se refermer et à cicatriser. Elles se mettent à s'ouvrir et à saigner à nouveau sans prévenir. Elle a constamment des vertiges et ne se sent jamais bien. Son ventre lui fait affreusment souffrir, il est recouverts de bleus violacés, jaunâtres. Ses côtes lui font mal quand elle respire et sa tête la lance toujours. Son corps est faible et son mental qui n'est pas vraiment au mieux de sa forme n'aide pas sa condition.

Les fois où Aoi tombe de fatigue ou s'évanouit de douleur sont de plus en plus fréquentes et les parents de la jeune fille commencent à vraiement s'inquiéter. Un soir, alors qu'Aoi commençait à tourner de l'oeil et vaciller au dessus de son assiette, ils se sont regardés et ont convenu, d'un commun accord, de l'emmener à l'hôpital. 

"Aoi mon coeur... Tu n'as pas .... T'emmener... Hôpital... La mère d'Aoi est en pleurs. C'est tout que la jeune fille peut distinguer. La pièce tourne autour d'elle et tout ce qu'elle perçoit est flou ou inaudible. 

- Ma chérie... Porte, d'accord... Papa... Là...  Son père la porte le plus délicatement possible jusqu'à la voiture, tout en essayant de réconforter sa femme en pleurs."

La peur de perdre leur unique enfant les envahit, encore plus aujourd'hui. Mais depuis qu'Aoi a commencé à fréquenter Tetta Kisaki, quelque chose en elle a changé. Quelque chose en elle est brisé. 

La jeune fille se sent ballotée de droite à gauche et se sent sur le point de vomir. Seulement ses côtes lui font un mal de chien et elle se met à sangloter dans les bras de son père en murmurant. Des murmures faibles et inaudibles. Mais les parents d'Aoi craignent que ce que leur fille soit en train de dire est est dernière choses qu'ils aient envie d'entendre.

"Te... Tta.. Tetta.. Il est où... Mon Tetta.."

Les larmes se mettent à couler sur son visage pâle et légèrement creusé, ses yeux fermés semblent s'agiter et chacun de ses mots est ponctué d'un sanglot de douleur. De sa main frêle, elle agrippe la manche de son père, et concentre ses dernières force pour ouvrir les yeux. 

Puis elle ne se souvient plus de rien, juste du noir et le néant. 

La jeune fille  ignore combien de temps elle a dormi, mais elle se sent encore plus mal qu'avant. Elle se retrouve enveloppée par une chaleur étouffante, puis parcourue d'un frisson glacial. En ouvrant les yeux, Aoi se retrouve aveuglée par une blancheur immaculée. L'espace d'un instant, elle ne sait plus où elle se trouve. Elle tourne la tête à droite et remarque, posé sur une table de chevet, un bouquet de fleurs, elle ne saurait pas les reconnaître mais elles sont très jolies. De l'autre côté, elle voit ses parents, endormis sur un petit canapé, un air inquiet figé sur le visage.

 C'est à cet instant, dès qu'elle pose les yeux sur ses parents, qu'Aoi réalise où elle se trouve: dans une chambre d'hôpital. 

En baissant les yeux, elle se rend compte qu'elle est couverte de bandages. Et en voyant ça, Aoi se dégoûte au plus haut point. Qu'est-ce qu'elle est soulagée que Kisaki ne la voit pas dans cet état... Elle est répugnante, malade, faible. Elle ne le mérite pas. Il devrait lui interdire de le regarder... Comment Tetta peut-il la supporter... 

Il est tellement gentil et bon avec elle. Aoi a tellement de chance de l'avoir. Parce qu'elle est bien consciente qu'à part lui, personne ne voudrait d'elle. 

Aoi, dans un élan de stupidité ou plutôt lors d'une courte absence, appuie sur l'une de ses blessures qui se remet instantanément à saigner. 

Le bruissement sourd des draps et les geignements de leur fille réveillent les deux parents à moitié endormis qui bondissent du petit canapé pour venir au chevet de leur enfant. 

Mon doux enfer (Kisaki x OC)Where stories live. Discover now