Mon doux enfer (Kisaki x OC)

Amnésie

"Aoi ma chérie... Tetta t'a ramenée à la maison dans un état terrible.. Je n'ose imaginer ce qu'il se serait passé s'il n'avait pas été là... Mon petit coeur... Qu'est-ce qu'il s'est passé..."

"Aoi... Rentrer et te voir dans cet état est la chose la plus difficile qu'il me soit arrivé... Ta mère et moi on se fait beaucoup de soucis."

"Aoi... Je t'aime tellement... Je suis désolé d'avoir dû en arriver là. Tout ça, c'est la faute de Mitsuya. C'est sa faute. Tu es tellement belle Aoi... Je t'aime tellement... Tu sens tellement bon tu me rends fou... Aoi.."

Sa mère, son père et son Tetta sont passés tous les trois, sont venus à son chevet pendant son sommeil forcé. Tous les trois se sont souciés de son état de santé. Sont venus la soutenir pendant ce qui semblait être une épreuve difficile. 

C'est une vive douleur qui réveille Aoi. Une douleur à la tête. Non, au bras, non à la jambe... La jeune fille se demande bien d'où peut provenir cette douleur lancinante qui lui fait monter les larmes aux yeux. Puis, après les quelques secondes qu'il lui faut pour s'habituer à ce qui l'entoure, Aoi se rend compte que c'est tout son corps qui lui fait mal. Elle ne se rappelle de rien. Elle se souvient seulement de grognements, d'une chaleur au creux de son ventre, de quelque chose qui se déchire.  

C'est très difficilement qu'elle réussit à s'asseoir sur son lit. Aoi se tient la tête. Le monde autour d'elle tourne et bouge, les meubles s'allongent et elle a l'impression de perdre l'équilibre. Ce n'est qu'après une bonne minute à être restée immobile qu'Aoi peut regarder autour d'elle et constater qu'elle se trouve dans sa chambre. Chez elle. Comment a-t-elle pu se retrouver ici... Elle était avec Tetta, près d'un lac... Et Mitsuya... Il était là aussi... Il lui avait rendu son livre...

Mais alors pourquoi elle a aussi mal ? Pourquoi son corps est perclu d'une douleur aussi abominable... Pourquoi elle a du mal à se tenir droite... 

En posant les yeux sur ses bras et ses jambes, la jeune fille ouvre de grands yeux, qui se remplissent instantanément de larmes. Des bleus, des marques, des griffures... Partout. Son corps est rempli de bleus et de traces ignobles... Est-ce que quelqu'un l'a vue dans cet état ? Elle porte la main à sa bouche et est parcourue d'une douleur ignoble. Elle se met à pleurer à chaudes larmes. Dans quel état peut-elle bien se trouver... 

C'est avec une grande difficulté qu'Aoi se lève, en s'appuyant sur ses meubles en s'aidant de ce qu'elle trouve pour marcher. Elle a se voir dans le grand miroir de son armoire de vêtements. Et ce qu'elle y voit la terrifie. 

Il y avait en effet bien une raison pour laquelle elle se sentait si mal. Son corps entier est marqué par des bleus, par des traces de griffures, des hématomes, des ecchymoses violettes, des traces rouges... Son corps entier est défiguré par toutes ces marques. 

Et ce t-shirt qu'elle porte, un de ceux de son père, doit en cacher encore bien d'autres qu'Aoi n'ose même pas regarder. 

Et c'est quand elle pose enfin un regard sur son visage qu'un affreux cri, éteint et rauque sort de sa gorge. Un cri déchirant. Son oeil droit est devenu totalement bleu/ violet, sa lèvre inférieure est ouverte et gonflée, et son nez est traversé par une plaie horizontale. Probablement parce qu'elle est tombée.. 

La jeune fille se touche la joue en pleurant, en criant, sans vraiement savoir pourquoi, ni comment elle a pu se retrouver dans cet état. Et c'est dans un grand vacarme confus que sa mère monte les escaliers et se précipite dans la chambre de sa fille, ouvrant violemment la porte, et s'inquiétant de ne pas voir son enfant allongée dans son lit. 

La mère d'Aoi se retrouve face à face avec sa fille en larmes. Elle a l'air si petite, si faible, si fragile... Si... Si perdue. Et après un petit instant, la femme se rend compte que sa fille est là, debout devant elle, et elle s'en va la prendre dans ses bras, sa fille adorée, son unique enfant, sa fille si gentille, si discrète... Et des larmes couent sur ses joues alors qu'Aoi essaie de rendre son étreinte tant bien que mal, alors que son corps endolori la fait souffir atrocement.