- J'ai reçu un message du père de Jules toute à l'heure...

Pierre pousse un profond soupir. Il tente d'empêcher à sa voix de s'étrangler dans sa gorge. Esmée pense qu'il va continuer pourtant il ne rajoute rien. Il reste simplement dans cette étreinte jusqu'à ce que ses sanglots s'apaisent sous les caresses de la brune.

Le pilote finit par se redresser, il essuie ses larmes d'un revers de main. Il s'éloigne de la pianiste et Esmée aimerait juste le retenir et l'embrasser avant qu'il ne quitte la pièce comme s'il ne s'était rien passé, comme s'il ne venait pas de pleurer durant une demi-heure dans les bras de sa bien-aimée.

Esmée sait qu'il a beaucoup de fierté et qu'il ne montre pas souvent sa sensibilité contrairement à elle. Il n'aime pas être dans un état désemparé. Elle rejoint la chambre pour trouver le pilote, consultant le menu, il demande l'air de rien :

- Qu'est-ce que tu prends ?

- Tu n'as qu'à choisir pour moi, tu t'y connais mieux, souffle-t-elle.

Il acquiesce. Esmée ne doute pas de ses choix vu qu'il est resté une an au Japon, lors d'une saison de formule E. Il commande le repas au service hôtelier dans un anglais fluide sous les yeux d'Esmée.

Une fois chose faite, Pierre s'habille et s'éclipse sur le balcon, refermant la baie vitrée derrière lui pour être seul. Il passe des appels téléphoniques à sa famille et il finit par observer la vue de nuit. Esmée ne le dérange pas jusqu'à l'arrivée du service hôtelier, leur repas est servi sur un petit chariot. C'est à ce moment que la pianiste ose enfin s'aventurer sur le balcon, elle murmure simplement son prénom :

- Pierre...

Il se retourne, ses yeux bleus sont larmoyants et il a les lèvres tremblantes. Ses traits sont tirés comme s'il était déchiré de l'intérieur. Cette vision est boulversante et il hausse les épaules en soufflant d'une petite voix :

- Je sais pas ce qu'il m'arrive.

Pierre est troublé en disant ces mots, il ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Il a l'impression d'être submergé par les émotions depuis qu'il a eu sa mère au téléphone. Ça ne lui était pas arrivé depuis des années, depuis le décès d'Anthoine et pour la première fois, il a dit à ses parents qu'il les aimait.

Et Pierre s'avance vers la pianiste pour la serrer dans ses bras, il en a besoin pour être encore rassurer. Il la supplie presque du regard, l'implorant silencieusement de lui montrer tout l'amour qu'elle lui porte, c'est ce qu'Esmée s'empresse de faire en déposant ses lèvres sur les siennes.

Elle se hisse sur la pointe des pieds et dépose sa main sur sa joue pour qu'il puisse se pencher légèrement vers elle en lui rendant doucement son baiser.

Esmée a le cœur au bord de l'explosion quand elle s'éloigne pour reprendre sa respiration. Elle ne peut s'empêcher d'essuyer les larmes roulant jusqu'à la barbe de Pierre. Elle avoue doucement face à son regard bleuté :

- Je déteste quand tu pleures.

- Moi aussi, souffle-t-il.

Pierre dépose à son tour ses mains sur les joues de la brune. Ses paumes sont presque brûlantes quand il encadre son visage et qu'il essuie à son tour les larmes perlant au coin de ses yeux. Esmée ne s'était pas rendue compte qu'elle s'était mise à pleurer, elle en veut immédiatement à son hypersensibilité.

- Désolée, bredouille-t-elle à son tour en baissant les yeux.

- C'est ok, répète Pierre en soutenant son visage.

Il répète les mêmes mots qu'elle avait pu lui dire. Esmée le remarque et elle ne peut s'empêcher d'esquisser un petit sourire que Pierre lui rend aussitôt, elle ajoute :

- On mange, puis on va dormir ?

Pierre acquiesce en attrapant sa main avant de regagner l'intérieur aux côtés de la pianiste. Il est si fatigué émotionnellement par cette journée qu'il ne tarde pas à s'endormir tôt dans la soirée. Il entend faiblement les paroles d'Esmée qui murmure en déposant un baiser sur sa joue :

- Je ne te l'ai pas dit hier, mais je suis encore plus amoureuse que le premier jour où je t'ai rencontré. Et pour rien au monde, je ne te lâcherai même si je dois faire des concessions pour pouvoir t'aimer encore tous les autres jours.

 Et pour rien au monde, je ne te lâcherai même si je dois faire des concessions pour pouvoir t'aimer encore tous les autres jours

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Merci pour les 40 K 🫶🏼❤️

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now