trente-quatre

Depuis le début
                                    

- On mange dehors, dit-elle en haussant les épaules comme pour se justifier.

Une fois son rangement terminé, Pierre ouvre la fenêtre pour aérer la petite chambre. Il en profite pour jeter un coup d'œil à l'extérieur et il aperçoit la terrasse où se trouve sa famille. Il sourit en sentant deux bras encercler sa taille et il lie simplement ses doigts aux siens.

- Pierre... murmure-t-elle en sentant bien qu'il est troublé par quelque chose.

Il soupire et Pierre baisse la tête pour observer la main de la brune dans la sienne. Il constate qu'elle a retiré ses points de suture, ne laissant qu'une vulgaire cicatrice de plusieurs centimètres sur la paume de sa main qu'il s'empresse d'embrasser doucement.

- Ça fait deux semaines que j'ai fait part de mon intérêt à Alpine et... ça dépend même pas de moi ou d'eux mais de la personne qui va me remplacer si je pars... je suis coincé en attendant et ça me rend fou de ne pas être maître de mon avenir...

- Profite juste d'être avec ta famille et évite d'y penser ce soir, c'est d'accord ?

Elle le sent acquiescer et Pierre se retourne pour déposer ses lèvres sur celles de la brune. Le pilote soupire d'aise contre ses lèvres, il finit par poser son front contre le sien pour s'observer et elle murmure face à ses yeux :

- Je t'aime fort.

Et il sourit doucement en murmurant les mêmes mots. Ils sont interrompus dans leur étreinte par les voix provenant de la terrasse qu'ils peuvent entendre grâce à la fenêtre ouverte.

- Ça fait au moins quinze minutes qu'il a sonné, se plaint le frère de Pierre.

- Esmée ne veut pas le partager, c'est ça. Je vous l'ai dit que je ne la sentais pas cette fille, je l'ai dit ! Je le répète !

- Mais ça va oui, s'exclame Pascale.

- Je plaisantais, maman. On sait que tu es leur première supportrice.

Pierre retient un rire en les entendant se chamailler et il ne peut s'empêcher de sourire en voyant que la pianiste lève les yeux au ciel. D'un regard entendu, ils rompent leur étreinte et le pilote se penche par la fenêtre pour crier d'une voix forte à sa famille :

- On a tout entendu et on descend !

Esmée rougit en descendant les escaliers derrière le rouennais. Ils s'installent bien rapidement à table après que Pierre ait salué toute sa famille et qu'il ait attrapé l'un de ses neveux sur ses genoux.

- Tu sais pas couper la viande ? s'indigne-t-il face au petit. Regarde, je te montre comment faire.

Esmée l'observe expliquer comment tenir le couteau et la fourchette pour avenir à ses fins. Elle sourit doucement face à cette vision attendrissante jusqu'au moment où l'un des frères de Pierre demande :

- C'est quand tu me fais devenir tonton ?

- Ce n'est pas prévu, rit Pierre en décalant son neveu de ses genoux.

Esmée peut reconnaître au ton de sa voix qu'il est déstabilisé par cette question, son rire est beaucoup trop marqué pour que cela soit une simple gène d'en discuter avec ses frères.

- Tu ne peux pas me dire que tu ne veux pas vu comment tu te comportes avec les enfants, il reprend.

Pierre hausse les épaules, voulant rester évasif sur le sujet. Il ne souhaite pas parler d'un tel sujet surtout aux côtés de la pianiste qui s'est considérablement tendue à ses côtés.

- Et toi, demande son frère en se tournant vers Esmée, tu ne veux pas devenir maman ?

Sans s'en rendre compte, Esmée crispe sa main posée sur la jambe du pilote. Ce dernier déglutit difficilement en lui jetant un coup d'œil inquiet tandis qu'elle continue de fixer le frère de Pierre.

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant