S E C R E T : Everything are changed - Tome II

28.

Justin.

Je découvre ma fille pour la première fois. J'observe chacun de ses traits du visage, chacun de ses geste ainsi que chacune de ses mimiques. Contrairement à ce que je m'étais imaginée, elle est loin d'être timide et elle parle énormément. Je ne sais pas comment m'y prendre avec elle.
L'idée d'Ivy de faire un concours de château sable fut un très bon choix. J'ai été obligé de communiquer avec elle et briser la glace. Je suis bien conscient que seul moi voit ce fossé entre nous deux puisqu'elle n'est encore qu'un bébé.

- On retourne et il faut taper dessus...Comme ça ! Mia tapota sur son saut.
- Parfait ! Et si on allait chercher des coquillages pour en mettre au dessus ?
- Oui ! On va gagner !

Elle se mit à courir vers l'eau afin de ramasser des coquillages. Je l'accompagnai le sourire aux lèvres. On choisi à deux nos futures décorations.

- Maman aime beaucoup les coquillages blanc.
- C'est vrai ça ! Tu sais comment l'amadouer
- Oui. On peut même faire cette tête là. Elle fit la moue avec sa bouche.
- Hey ! T'es très forte pour ton âge, Tu sais ça ?
- Faut pas dire mon petit secret à maman. Sinon ça ne marchera plus.
- Promis. C'est notre secret maintenant. Tu connais la promesse du petit doigt ?
- Non..C'est quoi ?

Je lui tendit mon petit doigt avant de lui expliquer ce qu'est une promesse « du petit doigt ». Elle a l'air d'avoir aimé cette idée. En une fraction de seconde, je venais de lier nos vies par une promesse du doigt. On avait un petit secret commun.
Je jubile de l'intérieur : ma fille et moi sommes liés. Ce qui semble être une débilité pour certains signifie beaucoup pour moi. Cela signe le début d'un lien entre ma fille et moi.

Je cherchai le regard d'Ivy pour lui faire signe que tout se passait bien. Mai celle-ci était est déjà entrain de nous observer. Un sourire se traça sur son magnifique visage.

- On a fini !! Annonça Mia fière de notre château.
- Va chercher ta maman.

Elle s'en alla en courant vers Ivy. Ma sœur vint me donner un coup dans l'épaule.

- Alors, le super papa ? T'es content ?
- « Content » n'est même pas le mot. Je me sens revivre.
- Je suis si heureuse pour toi. Les choses vont changés maintenant, on pourra faire des sorties à cinq. Je pourrais enfin lui dire que je suis sa tata.
- Pour ça, il faut qu'elle sache que je suis son père.
- Step by step. C'est déjà un premier pas aujourd'hui. Tu l'as rencontré et elle semble t'apprécier.
- Je sais. Si tu savais comme je suis si impatient de l'entendre m'appeler « papa ».

Ivy arriva accompagné de ses deux amis. Ils firent mines d'observer les deux châteaux de sables.  Nous savions tous qu'ils allaient choisir le nôtre. Les enfants gagnent toujours, c'est bien connu.
Ils firent tous les trois semblant de juger nos constructions de sable.
Mia a tenté de les amadouer avec sa petite tête d'enfant triste. Je n'ai pas su me retenir de rire puis je l'ai imité et nous avons gagné. Il faut croire que sa technique fonctionne.

17h25.

J'ai passé l'après-midi avec principalement mon frère, ma soeur et Mia . Les voir si complices m'a rendu si heureux. Je ne peux m'empêcher de sourire comme si c'était le plus beau jour de ma vie.

Ivy est resté assez en retrait comme si elle voulait me laisser de l'espace et ne pas faire partie de cette rencontre.

Mia apprécie énormément les amis de sa mère. Elle cherchait très souvent l'approbation et le regard de son tonton Brad. Je l'ai vu une dizaine de fois appeler Braddley juste pour qu'il la regarde sauter dans les vagues ou marcher dans le sable.
Quand je la vois se réfugier dans ses bras, je ne peux pas m'empêcher de ressentir de la jalousie envers lui. Elle avait beau rire avec moi et partager un mini secret, elle semblait si proche de lui.
Quand je vois Ivy, Brad et Mia ensemble, je ne peux qu'imaginer à quoi ressemblait leurs vies à San Francisco. Le portrait parfait d'une famille.

J'ai tout raté.

- Ça va ?
- On se parle tout les deux ? Lançai-je à Amélia un petit sourire au coin.
- Je te trouve bien ingrat pour quelqu'un à qui je donne des nouvelles d'Ivy.
- Tu m'as répondu deux fois à mes nombreux messages et appels. Je n'appelle pas ça donner des nouvelles.
- Tu vois t'es ingrat. Dit-elle presqu'en riant.
- Je comprends pas à quel moment tu as arrêté de me détester.
- Je te déteste toujours. Seulement, tu es le père de la petite Mia et j'ai toujours été « pour » qu'elle te le dise.
- C'est le moment où je dois te dire merci ?
- Non, ça ira. Je suis déjà assez satisfaite.

Il fut un temps où nous nous entendions bien Mia et moi. On pouvait passer des journées ensemble sans nous disputer. Une fois que ça s'est compliqué entre Ivy et moi, elle a prit partie pour sa meilleure amie.

Logique.

- Et donc ? Avec Mia, ça se passe bien ?
- Je pense que oui. Je suppose qu'il faudra du temps pour qu'elle vienne se réfugier dans mes bras et plus dans ceux de ton petit ami.
- Je savais que l'épisode où elle se blesse et qu'elle vienne pleurer dans ses bras allait te toucher.
- Non. C'est normal.
- Mais tu ne peux pas t'empêcher de l'envier.
- Je suis démasqué.

Elle rigola avant de me prendre par le bras. Elle nous fit marcher au bord de l'eau. Je restai surpris par son geste, elle ne m'avait jamais tenu de la sorte.

- Je suis passée par là. J'ai longtemps envié Ivy. Je pense que j'étais même très jalouse de leur lien. Ils sont plus proches que des meilleurs amis et plus proches que des frères et sœurs. Brad pourrait littéralement mourir pour Ivy ou Mia. Je me suis longtemps demandé si un jour, il serait capable de la même chose pour moi. Il a tout laissé tombé pour elles, sa vie à San Francisco, son appartement et son travail. Il pouvait me poser un lapin pour aller chercher Mia à l'école ou juste déjeuné avec elle. On faisait que se disputer à cause de ça puis j'ai compris.
Braddy a rencontré Ivy alors qu'elle venait d'arriver à San Francisco. Mia avait même pas 4 mois. Ivy était complètement perdu et Brad venait de terminer ses études. Ils se sont liés d'amitié et à deux, ils ont prit un logement et travaillaient à droite et à gauches.  Ils ont tout fait pour elle mais ils se sont toujours considérés comme des frères et sœurs.  Pour Mia, je pense que c'est autre chose. Elle sait qu'il n'est pas son père mais il l'a été pendant quatre années. Ça été difficile pour les trois de prendre des distances quand il a emménagé avec moi. Brad a besoin d'appeler une fois par jour Ivy et Mia, et les voir tous les deux jours. J'ai finalement compris en discutant avec Brad qu'ils s'aimaient énormément et que je devais l'accepter si je voulais les garder dans ma vie.
- Tu as trouvé ta place là dedans ?
- Oui. Et tu finiras par trouver la tienne. Tu verras.
- Je l'espère.