Chapitre 12

872 60 3
                                    

Deeper 

La pression de son corps contre le mien, me rend fou, fou d'elle, cette nuit a été la plus belle de ma putain de vie. Depuis qu'elle est là je connais de nouvelles choses, de nouvelles sensations que j'aimerais comprendre mais je n'y arrive pas, je compare Lili à une belle amazone mais elle s'apparente plus à une enchanteresse, belle et fatale. Son corps est la drogue la plus puissante, son caractère de tigresse est une bouffée d'air frais. 

J'accélère à en perdre haleine, ses cuisses se resserrent autour des miennes, ses bras fins se contractent contre mon ventre, son corps me suis dans les virages à la perfection, comme si elle et moi ne faisions qu'un. La nuit commence à tomber, je me gare sur le bas-côté d'une route peu fréquentée, le vrombissement de ma moto cesse. Je lui tend la main pour qu'elle descende, je me lève à mon tour. 

- J'entends le bruit de la mer, dit-elle le regard plongé dans l'horizon sombre. 

Je l'enlace par derrière, plaquant mon érection naissante contre ses fesses, je repose ma tête sur son épaule, son parfum fruité remonte comme les vapeurs de l'enfer. 

- Surprise, dis-je d'un ton rauque et écorché. 

Son corps frémit contre le mien, sa peau s'hérisse au contact de mon souffle. Lili tourne la tête jusqu'à coller son nez contre ma joue. Du bout du nez elle redresse la tête jusqu'à croiser nos regards désireux. Ses yeux sont pour moi, une histoire, chacune de ses émotions ou même pensées sont lisibles, ses yeux de nature noisette virent au fauve quand ses envies débridées prennent possession d'elle. Nos lèvres se frôlent, s'en est trop pour moi, je me jette dessus comme un monstre en manque, je lui dévore les lèvres à en perdre la raison. Elle se retourne pour me faire face, sa respiration s'accélère, sa poitrine s'écrase contre mon torse. Nos langues s'entremêlent, une boule de chaleur coule dans mes veines. Je recule la tête pour planter mon regard dans le sien. 

- C'est pas tout ça bébé mais on nous attend. 

Elle lève un sourcil et penche la tête sur le côté, un rire rauque s'échappe de ma gorge devant cette mimique beaucoup trop mignonne. 

- Tes yeux de fouine auront raison de moi. Dis-je en l'attirant à mes bras. 

Je lui dépose un dernier baiser sur les lèvres et lui prend la main. Nous descendons un petit escalier de pierre menant à la plage. Un petit resto est encore allumé, il n'a pas changé aussi convivial et typique. Nous montons les petites maches en bois de la terrasse, John le proprio m'aperçoit. 

- Ah mon gamin préféré, dit-il en me prenant dans ses bras. Comment vas-tu ? 

- Très bien, John je te présente Lili, ma femme.  

Il lui adresse son plus beau sourire. 

- Je vous ai choisi une table un peu plus à l'écart, nous répond le restaurateur avec un clin d'œil. 

Nous contournons les tables où les conversations et les rires fusent, certaines femmes relèvent les yeux pour me regarder mais je m'en branle complet seule femme qui m'intéresse, la mienne. Nous nous installons sur une terrasse privative séparée des autres tables par une barrière de bois. John nous tend des menus et s'éclipse. Les yeux de Lili dansent sur les plats proposés, je suis fixe son visage se modifier, ses lèvres se pincer, je suis ému par cette femme, moi l'homme qui ne croyait pas une seule seconde que l'amour existait vraiment, me voilà dans de beaux draps. Amoureux d'une femme qui vit à des milliers de kilomètres, sa vie est là-bas et moi ici, je ne peux lui demander de rester pour moi. L'idée même d'être séparé d'elle me tord les tripes à m'en donner la nausée. 

- Alors que vas-tu choisir ? Me demande-t-elle me sortant de mes pensées. 

- Entrecôte, haricots verts et purée de patate douce, réponds-je du tac au tac. 

- Bien, je prendrai la même chose. 

Nous commandons, puis je prends mon courage à deux mains. 

- Lili, dis-je en lui prenant la main, je voudrais te dire un truc, je sais pas comment trop m'y prendre c'est la première fois. Je vais être franc avec toi, depuis le premier jour tu m'as tapé dans l'œil, je ne pense plus qu'à toi h24. Lili, je n'ai jamais ressenti ça, mais je ... je t'aime. 

Lili, se mord la lèvre, ne me quittant pas des yeux, un nombre d'informations circulent dans ses perles brunes. Pour la première fois, je n'arrive pas à les décrypter.

- Flynn, je pars demain pour San Francisco, je sais ce que tu ressens, je la connais aussi là. 

Elle prend ma main qu'elle plaque contre son cœur qui bat à s'en barrer de sa cage thoracique, je sens le mien défaillir.

- Je t'aime Flynn mais tu sais, tout comme moi, que nous ne faisons pas partie du même monde. 

Je retire brusquement la main d'entre les siennes, mon ego, ma fierté et mon âme sont touchés à vif. 

- Ouai je comprends tout à fait ce que tu veux dire, le biker et la sainte journaliste. Tu sais quoi Lili, je t'aurais donné cœur et âme mais non ton putain de jugement gâche tout. 

Je me lève brusquement et quitte le resto, je m'installe sur ma bécane, sort une clope de ma poche et tire une grande latte. La fumée danse au-dessus de ma tête puis disparaît dans la nuit profonde. Je sens sa présence dans mon dos, son putain de parfum qui était une drogue se transforme en poison. 

- Monte, je te ramène. Dis-je d'un ton glacial. 

Je m'installe en attendant qu'elle fasse de même. Au bout d'un moment elle daigne monter, je démarre en trombe, ses bras encerclent ma taille mais je ne ressens plus la moindre joie de sentir son corps, juste le corps de la femme qui ne m'aime pas. La route me semble infiniment longue, sa présence m'enrage, lorsque je m'engouffre enfin dans la cour du ranch je respire de nouveau. Elle descend ses yeux sont remplis de larmes mais il est trop tard pour chialer. Mon cœur devient lourd, trop lourd pour que je prononce le moindre mot. Nous rentrons dans le chalet noir, elle monte à l'étage pendant que je reste dans l'entrée. Elle redescend son sac à la main, son maquillage coule sur ses joues, elle s'arrête devant moi.  

- Je suis tellement désolée Flynn. 

Je ne bouge pas d'un centimètre quand elle pose sa main sur ma joue. Ses sanglots me donne la nausée, depuis le début je le savais, l'amour véritable n'existe pas, seuls le sexe et l'alcool font vraiment vibrer un homme tel que moi. J'encule l'amour et bute cupidon avec ses flèches empoisonnées. Elle se hisse sur la pointe des pieds dépose un chaste baiser sur ma joue puis quitte la maison dans de grosses pleures, mon grand-père descend les escaliers. 

- Je suis désolé grand-père. Dis-je la voix bloquée par une boule. 

- Attends gamin. 

Je cours dehors Lili installée près de sa voiture me regarde désespérée, je grimpe sur ma bécane sans casque et démarre fait vrombir le moteur. 

- Flynn ne fait pas ça. Je t'en prie, hurle Lili pour contrer le bruit de ma Harley. 

Je jette un dernier regard à mon grand-père, puis je pars comme une balle, dans mon rétro je vois le corps de Lili s'écrouler au sol, j'aimerais la retenir mais elle m'a brisé, biser à jamais. L'aiguille de mon compteur s'affole, les larmes de rage me montent aux yeux, je ne vois plus rien, juste la lumière qui m'éblouit, le bruit de klaxon et de freins. Je me sens d'un seul coup extrêmement bien, cette lumière blanche qui m'enveloppe doucement.     

Fallen Devils (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant