Chapitre 11 : Un nouvel ami, peut-être.

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Le lendemain matin, je me lève mais sans aucune conviction. Je n'ai pas envie d'aller en cours pour attendre la pause de dix heures, voir le mot dans mon casier et y répondre, apercevoir Louis, essayer de lui parler, et constater qu'il m'évite. Ou me rejette, je ne sais pas trop définir ce qu'il fait envers moi. Et j'avoue être fatigué de toutes ces histoires. Que ce soit celle avec mon inconnu(e), ou avec Louis. Donc j'ai décidé de tirer un trait sur tout ça, en ne répondant plus aux mots secrets, et en n'allant plus voir ce mécheux avec ses deux océans à la place des yeux. Et je me rends compte que juste en pensant à ses yeux, je souris bêtement.

* * *

Je regarde par la fenêtre, je n'écoute même pas le cours. Je laisse mes idées divaguer à droite à gauche, à l'horizontal à la vertical, dans un peu tous les sens possibles en fait. Elles s'en vont, loin, sans que je ne puisse les retenir d'avantage. Mais le professeur me fait vite revenir sur terre, en me gueulant d'aller au tableau. Heureusement, je suis sauvé grâce à la sonnerie, et j'en suis bien content. Je n'ai pas suivi une seconde du cours, et j'aurais été dans la merde si j'aurais dû faire je ne sais quoi au tableau. Je range mes affaires tranquillement, et Ed, Zayn, ainsi que Niall viennent me voir avant même que j'aie rangé la moitié de mon matériel.

- Dépêche-toi, tu dois aller voir ton nouveau mot, me dit Zayn enthousiaste.
- J'ai décidé de ne plus répondre, cette histoire me fatigue énormément.

Ils comprennent que je n'ai pas envie d'en parler plus que ça, puisque personne n'en reparle.
Nous arrivons tous les quatre à mon casier, et j'avoue que même si j'essaie de le dissimuler, je suis un peu anxieux de découvrir la nouvelle réponse. Mais comme je l'ai décidé, je ne répondrais pas, plus. J'ouvre la porte de mon casier, et toujours la même chose devenue banale : le post-it voltige jusque par terre, je le ramasse, et avant de le lire, j'entends de l'orage. Je tourne la tête vers une grande baie vitrée, et je vois Louis. Il est assis au même emplacement que quand j'ai été lui parler pour la première fois. Il me regardait déjà avant que je le voie. Me surveillait-il ? Non. Impossible. Je me fais des idées. Mais je remarque quand même que dès que j'ai posé les yeux sur lui, il a replongé ses deux océans vers son livre. Comme s'il ne voulait pas que nos regards se croisent, qu'on se fixe. J'aimerais tellement le découvrir d'avantage, qu'il me dise pourquoi il agit comme ça envers moi, mais je sais qu'il ne me dirait rien, alors autant abandonner d'avance.
Je rebaisse la tête, et lis enfin la réponse de mon inconnu(e). « Laisse-moi un peu de temps, encore. Ce n'est pas quelque chose de facile à avouer. » et sa réponse me perturbe... c'est du temps, qu'il veut ? D'accord, il en aura. Peut-être même trop. Il en aura tellement, que je ne veux plus parler à cette personne si mystérieuse, et qui me perturbe. Je retourne la tête vers la grande baie vitrée, et je constate que Louis n'y est plus. Il a encore disparu, comme il a l'habitude de faire. Je prends les affaires dont j'ai besoin, range le post-it dans mon agenda, referme mon casier, et m'en vais avec ma nouvelle petite bande de copains.

* * *

Il est 18h30, et je suis seul chez moi. Le soleil commence à se coucher, et c'est un spectacle magnifique à voir. Le ciel, avec toutes ces nuances de couleurs, me laisse sans voix. Et pourtant, j'aime l'utiliser, autant pour gueuler que pour chanter. Mais à cet instant, j'admire tout ça avec mes écouteurs plongés dans mes oreilles. Je suis sur les petites marches devant ma maison, et je suis bien. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Je n'ai qu'un sweat bleu marin avec des ailes blanches sur le dessus, avec un jean noir, et des chaussettes blanches. Je n'ai même pas de chaussures. De toute façon, dans mon quartier, il n'y a pas grand monde qui y passe. Je n'ai qu'un couple de personnes âgées comme voisins, leur maison est à droite de la mienne. Ce sont de vieux amis à mes grands-parents du côté de ma mère, ce qui fait que je les connais depuis que je suis tout petit. Des fois, ils m'invitent chez eux parce qu'ils savent que je suis, pour la plupart du temps, seul à la maison. Ce sont des gens avec une grande générosité. Ils ont eu une fille, mais elle est morte quand elle avait une trentaine d'années maman m'a expliqué. À ce jour, elle aurait eu 40 ans je crois. Par contre, je ne sais pas de quoi elle est décédée. Personne ne connaît la véritable histoire je crois, à part les concernés.
Je suis sorti de mes pensées à cause de mon téléphone qui vibre : Ed. « Niall et Zayn sont super sympas ! Ils m'ont donnés leurs numéros, et on arrête de pas de discuter, ils sont vraiment cool. J'adore traîner avec eux en plus, peut-être même plus qu'avec Taylor et tout ça. Et toi ? » C'est exactement ce que je me dis. Avec Zayn et Niall, c'est différent qu'avec les autres. On est pareils, on a pleins de sujets de conversations, et on ne se lasse jamais de parler ensemble. « Je suis d'accord avec toi, c'est ce que je me dis. Ça te dit de venir à la maison, ce soir ? Je vais essayer d'inviter l'irlandais et son meilleur-ami. » a été ma réponse, et il me renvoie un message comme quoi il arrive dans une trentaine de minutes. Je décide d'appeler directement Zayn. Au bout de deux sonneries, il répond.

Mots dans le casier.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant