— Je n'en fais pas partie. Arrête, s'il te plaît.

— Si j'accepte, comment vais-je me divertir ? m'avait-il interrogé en se tournant vers moi.

— Je suis sûre que tu trouveras un autre moyen !

— Ouais, il y a plein de nanas qui peuvent m'amuser, tu as raison.

— Nous sommes d'accord, alors ouste !

— Sérieusement ? « Ouste » ? Ça vient de ta grand-mère, je parie !

— Ne te moque pas d'elle, je sais bien que tu l'apprécies.

— Elle m'aime bien aussi, avait souri le prince avec une affection sincère.

— Si elle te voyait malmener sa petite-fille comme tu le fais, elle te tirerait les oreilles.

— C'est pour ça que je fais toujours mes coups en douce, Luisa. Tu ne l'avais jamais remarqué ?

— Mais, pourquoi fais-tu ça ?

— C'est marrant.

— C'est blessant et méchant, ça n'a rien de drôle, avais-je protesté en enfilant mon haut.

— Ce n'est pas pire que ça pourtant.

Suivant des yeux la direction pointée par son doigt, je rencontrais l'énorme chat blanc imprimé sur mon top. Le rouge aux joues, je fermais les paupières en pestant silencieusement contre moi-même.

— Hello Kitty, ma jolie. Tu n'as clairement pas besoin de mes sarcasmes pour te foutre la honte.

— C'est juste un tee-shirt, tout le monde s'en moque, avais-je râlé en m'asseyant pour enfiler mon short en me tortillant comme une anguille.

— Tu devrais mettre du beurre sur tes cuisses au lieu de le bouffer, avait raillé Zac en plissant les yeux.

— Je te déteste !

— Tant mieux, comme ça je ne m'oblige pas à culpabiliser de t'embêter.

— Tu n'as vraiment rien de mieux à faire, genre te laisser admirer par des nanas sans cerveau ?

— Serait-ce de la jalousie, gamine ?

— N'importe quoi ! Si tu crois que je les envie, tu fais fausse route.

— Je ne le crois pas : j'en suis sûr.

— Dans tes rêves !

— Petite, tu occuperas mes rêves quand tes nichons rempliront mes mains et que tes fesses seront plus fines que mes biceps.

— Connard !

— Fichtre, la gamine s'encanaille, avait explosé de rire Zaccaria en se redressant pour ajuster ses lunettes de soleil.

Sans répondre, j'avais terminé de m'habiller puis lacé mes tennis en faisant mine d'ignorer la chaleur de son corps à quelques pas de moi. Ses propos sur ma silhouette avaient tracé un chemin acide jusqu'à mon cœur et je serrais les dents pour ne pas craquer devant lui. Alors que j'attrapais mon sac, sa main avait saisi la mienne et sans me regarder, il avait prononcé encore :

— C'est déjà difficile de supporter ta présence alors s'il te plaît, fais un effort pour que je n'aie plus l'appétit coupé quand je te vois.

Arrachant mon bras à sa poigne, j'avais quitté la plage en trombe et passé l'année suivante à m'empiffrer plus que de raison et à pleurer de culpabilité après m'être laissée aller. Malgré tout le mal que ses propos avaient suscité en moi, je continuais à vouer une fascination à mon bourreau et j'en arrivais à penser que j'étais complètement cinglée.

Bienvenue au Sweetenstein - Tome 2 : Zaccaria - Roman éditéWhere stories live. Discover now