Chapitre 20: Chez lui

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12h31: J'attendais encore une quelconque proposition de Loïc mais il ne m'en fit toujours pas. J'avais déjà fini de manger et mon frère me prévint qu'il allait chez Alexis. C'est là que je pensai: Pourquoi ne pas l'inviter à la maison ? ce que je lui fis part immédiatement par message. "Ou pourquoi pas chez moi ? répondit-il.
Moi: Je ne sais pas où tu habites...
Lui: Au pire on se rejoint au lycée, ensuite je t'emmène (pas en voiture t'inquiète)
Moi: D'accord ça me va. On se retrouve là-bas à quelle heure ?
Lui: 14h ?
Moi: Parfait, à toute."
J'allais venir chez lui pour la première fois. Ça me faisait plaisir qu'il me l'ait proposé. Toutefois je ne savais pas quoi dire à mon frère. Eh oui, si je venais à lui dire que j'allais chez "un" ami, il me mettrait des milliers de bâtons dans les roues. Il avait tellement peur que je fasse des... choses avec les garçons qu'il ne pouvait s'empêcher de me questionner lorsque je devais aller chez l'un d'eux. Il n'avait confiance qu'en Jeff et vu comment il n'avait pas l'air d'être ami avec Loïc, je ne pouvais pas lui dire que j'allais chez lui. J'essayai donc de le prévenir sans pour autant mentir:
- Kevin, tu t'en vas à quelle heure ?
- Pourquoi ? Tu veux faire une teuf et t'attends que je me barre c'est ça ?
- Mais non, ris-je. Je veux juste savoir.
- Je pars vers 13h30, répondit-il. Et toi tu vas faire quoi du coup ?
- Je vais rejoindre un pote devant le lycée.
- Qui ? enchaîna-t-il.
- Loïc.
- C'est moi où tu le vois tout le temps ce mec en ce moment ?
- Bah, je le vois parce que c'est mon pote.
- Vous allez faire quoi ? questionna-t-il en plissant les yeux comme s'il essayait de lire dans mes pensées.
- Je ne sais pas encore, on verra bien.
- Pas de conneries, hein.
- Tu sais, j'ai quitté la garderie depuis bien des années maintenant...
- Oui mais lui ? lança-t-il.
- T'inquiète.
Bon, je n'ai pas menti, on est d'accord ? Je montai aussitôt dans ma chambre histoire de regarder si j'avais l'air encore un peu potable physiquement. J'avais quelques cernes mais je n'y pouvais rien alors je me contentai de me rincer le visage et brosser les dents. Je remis un peu de mascara et une couche de baume à lèvres puis je m'attachai les cheveux en queue-de-cheval haute. Je ne sais pas pourquoi mais ces derniers temps j'aimais bien m'attacher les cheveux.

14h02: Il m'attendait devant l'arrêt de bus. J'ai remarqué que ce garçon était toujours ponctuel, même plus que moi. Il me fit un sourire. Je ne l'avais pas revu depuis la soirée d'anniversaire de Jeff. J'avais pourtant l'impression que ça faisait une éternité. Nous marchâmes alors et je constatai que nous étions en train de nous éloigner de l'arrêt de bus.
- Il ne passe pas par là ton bus ? l'interrogeai-je perplexe.
- Si, mais le prochain est dans quinze minutes, la flemme d'attendre.
- Bah on va où alors ?
- On prend le métro, déclara-t-il.
- Ah d'accord. Tu habite près d'une station de métro, t'as de la chance !
- Ouais enfin, il y a quand même une petite trotte jusqu'à chez moi. Ça ne te dérange pas j'espère ?
- Non, non.
Je prenais rarement le métro car de chez moi il n'y en avait pas. Mais ça ne me dérangeait absolument pas de le prendre étant donné que j'avais une carte de transport qui me donnait à la fois un accès illimité aux bus mais aussi aux réseaux souterrains. Je savais qu'il y avait une bouche de métro pas très loin du lycée. Nous nous y rendîmes alors. Je me contentais de le suivre.
Au bout de quelques stations de métro il me prévint que nous devrions descendre à la prochaine. Je constatai qu'il n'habitait vraiment pas très loin du lycée.

En sortant je ne reconnus pas vraiment l'endroit. C'était un coin que je fréquentais rarement dans cette ville. Pourtant je me rendis compte qu'il avait l'air très intéressant lorsque nous passâmes devant un joli parc. Il y avait de moins en moins de bâtiments au fil de la marche et dans un tournant nous entrâmes dans un joli quartier résidentiel avec des maisons - un peu comme le mien mais en moins chic. Il avait raison, la station de métro était à dix minutes de chez lui tandis que l'arrêt de bus... à trois cents mètres.
Nous arrivâmes devant une jolie maison et je compris que c'était la sienne. Il me devança et ouvra la porte pour me laisser entrer. La porte menait sur une petite entrée qui se prolongeait en couloir, donnant sûrement accès aux chambres. A droite se trouvait directement le salon tandis qu'en face de la porte d'entrée se trouvait la cuisine. La maison semblait vide. J'entrai dans le salon qui était convivial et spacieux. Il était dominé par des couleurs pastel, notamment un camaïeu de beige. Sur le meuble de la télé se trouvaient des petites décorations telles que des bougies mais surtout des cadres photos. Les murs étaient agrémentés de cadres et de miroirs et il y avait plusieurs plantes vertes. La table-basse était en verre transparent et se trouvait sur un grand tapis de couleur taupe. Quant au canapé, il était au centre de la pièce et en cuir de couleur beige. Tout à droite de la pièce se trouvait un bureau en bois avec un ordinateur familial.
- Il n'y a personne chez toi ? demandai-je.
- Si, mon frère.
Je n'attendis pas plus longtemps lorsqu'il fit son apparition.
- Tiens t'as ramené de la meuf ! lança-t-il à Loïc avec plein de sous-entendus.
Je le regardai alors les yeux ronds mais Loïc n'avait pas l'air étonné par ses propos.
- Salut, moi c'est Tristan, poursuivit-il en s'adressant à moi avec un clin d'œil.
Il s'en alla de ce pas vaquer de nouveau à ses occupations tandis que Loïc, se retenant de rire, lui cria en même temps:
- Un peu de respect, sale gosse !

Amour InsouciantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant