Chapitre 16: Combattre le mal par le mal

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Mercredi 7 janvier, 11h34: J'étais bien au chaud chez moi. Ma matinée de cours était terminée. J'avais quelques courbatures à cause de la reprise de la danse, la veille. Eh oui, deux semaines ont suffi à me défamiliariser de mon activité préférée. Malgré cela j'avais pris beaucoup de plaisir à danser de nouveau, même si j'étais plutôt épuisée après la journée de cours d'hier.
Ce matin j'étais de bonne humeur, mes trois heures de cours avaient passé vite. De plus, je comptais passer l'après midi avec Jeffrey et Loïc au centre commercial, comme nous l'avions fait il y a trois semaines de cela. J'avais donc hâte, bien que j'avais aussi envie de faire une longue sieste.

13h59: Nous étions tous les trois réunis. Et nous étions tous les trois arrivés en avance donc c'était parfait. Jeff annonça aussitôt la couleur avant même que nous ne démarrions une quelconque conversation:
- Je vous préviens, je dois rentrer plus tôt cette fois. Donc je partirai vers 15h30, voilà.
- Pourquoi ? m'étonnai-je.
- Parce que ma sœur est malade et il n'y aura personne pour rester avec elle à partir de 16h.
- Oh, qui Tiffany ? Qu'est ce qu'elle a ? demandai-je.
- Oui c'est elle. Une petite grippe je pense mais ça va lui passer t'inquiète.
- Tu lui feras un bisou magique de ma part, rit-Loïc.
- Ouais et de ma part aussi, souris-je.
- D'accord !
Nous entrâmes dans le centre commercial et fîmes le tour de quelques magasins. Nous n'avions pas beaucoup de temps devant nous avec Jeff donc nous riions et profitions un maximum. J'aimais beaucoup notre trio, nous avions les mêmes délires. J'étais la folle du groupe, Loïc était le blagueur et Jeff était la tête pensante.

Au bout de quelques temps nous remarquâmes qu'il était déjà quinze heures. Le temps passait plutôt vite et je trouvais ça tellement injuste. Bah oui, pourquoi quand j'étais en cours, cinq minutes passaient comme quinze et quand j'étais ici, quinze minutes passaient comme cinq ? Sûrement parce que les meilleurs moments sont les plus courts. C'est la dure loi du temps, une loi complètement illogique. Mais bon, on doit faire avec...

15h53: Jeff s'en était allé et nous laissa donc tous les deux seuls. Nous marchions tout en discutant. Au bout d'un moment, comme nous tournions en rond, nous nous arrêtâmes et nous poursuivîmes notre conversation debout, face à face près d'un coin de détente du centre commercial. Mais à un moment donné, je ne pus croire ce que j'aperçus derrière lui. Je ne rêvais pas, c'était bel et bien Camille. Oui, cette Camille qui avait fait souffrir mon frère jusqu'à aujourd'hui. Elle était à une dizaine de mètres derrière Loïc, elle était seule et attendait visiblement quelqu'un. Devant mon regard fixé sur elle, Loïc se retourna brièvement mais ne vit rien de dérangeant, alors il poursuivit la discussion:
- Non mais le meilleur moment quand on joue en ligne sur GTA, c'est la nuit. C'est à ce moment là qu'il y a pleins de mauvais joueurs qui gueulent tout le temps.
- Ah ouais ? répondis-je tout en continuant de la regarder.
- Ouais, c'est marrant. Bon c'est aussi un peu chiant mais quand tu les tue ils ont bien le seum et ils te le font savoir, rit-il.
- Ah, ris-je sans conviction.
Soudain, un garçon arriva vers elle et l'embrassa. Pas de doute, c'était le garçon avec qui elle avait trompé mon frère. Kevin n'avait pas tort, son "dealer" n'en imposait vraiment pas du tout. Il était tout gringalet, même moi j'étais sûre que je pouvais le mettre à terre si je voulais.
En voyant ce tableau se dresser devant moi, je commençai à perdre le contrôle de moi-même. Mes poings se serrèrent. La chaleur monta en moi. Mon souffle s'accéléra et devint de plus en plus bruyant. Je ne voyais plus qu'elle. Loïc me parlait mais je n'arrivais plus à l'écouter.

Sans le prévenir et avant même que je ne m'en rende compte, je courus droit sur elle. Quelques secondes plus tard je lui bondis dessus, la projetant en arrière, au sol. J'étais devenue une vraie furie, je n'avais littéralement plus le contrôle de ma personne. J'étais maintenant assise sur elle qui me regardait totalement incrédule.
- Je vais te tuer, salope ! criai-je.
Je commençai alors à la ruer de coup de poings. Je n'avais plus de limites, je la frappais de sang froid. Elle se débattait comme elle le pouvait mais ma fureur l'emporta: elle était piégée. Le garçon qui l'accompagnait me criait d'arrêter tout en essayant de nous séparer, en vain. Au bout de plusieurs coups de poings je sentis deux bras m'enrouler le ventre et me tirer par derrière: c'était Loïc.
- Arrête ! Elle ne t'a rien fait ! s'exclama-t-il.

Amour InsouciantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant