Chapitre 2

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                                  Chapitre deux
                                 Les débuts

Nous avions fait un détour sur le chemin. Parceque je fais une crise de panique à chaque fois que j'essayais de retourner dans cette rue. Celle où l'on m'avais agressée. Je la reconnaissais car c'est la première rue après le tournant. Mon psychologue me conseillais de refaire la route à pied, pour combattre mon angoisse, et pour faire travailler mes sens pour mon autonomie. Mais comme je n'y arrivais pas, je passais par la seconde rue, ce qui nous faisait perdre trois minutes. Ma mère était déjà assez embêtée comme ça et je l'empêchais de prendre sa voiture.
Arrivées au lycée, il n'y avait personne. Les cours commençais à neuf heures quinze aujourd'hui. Comme à chaque rentrée, pour laisser le temp aux élèves de sixième de prendre leurs marques. Nous nous sommes dirigées droit au bureau du principal, et surprise, c'était monsieur Jeff qui nous accueillais.

- Mlle Hanna Juster ! Et Mme ! Comment allez-vous ?

- Bof, répondis-je.

Ma mère soupira, je crois que je l'exaspère.

- Écoute Hanna, je suis extrêmement touché de ce qu'il s'est passé. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. J'ai aussi tenu à être présent au rendez-vous de ce matin.

Je lui adressa un sourire.

- Mesdames ! Monsieur Jeff ! Nous surpris le principal en entrant dans la pièce . Je vous pris, prenez place ! Alors, nous allons voir ensemble les points ont ou vont changer pour faciliter ta réintégration ici. Si il y a quelque chose qui ne te convient pas, fait le moi savoir toute suite et on trouvera une solution. C'est tout bon ?

-Allons-y.

- On va faire ça rapidement.

Je n'en revenais pas à quel point il en avait rien à faire, il voulait juste en finir avec moi le plus tôt possible. Il était tellement détaché de la situation.

- Le professeur Jeff sera le plus présent a tes côtés. Il sera ton professeur principal. Tu n'auras pas à changer de salle de cours. Ton bureau sera toujours le même : le premier au plus près de la porte. Ton casier aussi d'ailleurs. Pour te diriger à la cafétéria...

- Je n'irais pas a la cafétéria, le coupais-je.

- Chérie, tu ne m'avais pas dit que tu voulais rentrer le midi, je dois prévenir le travaille et...

- Non maman je ... je vais manger en salle de cours. Je ne veux pas me ridiculiser devant tout le monde avec quelqu'un qui va devoir me traîner dans les couloirs. C'est plus simple en mangeant seule.

Un blanc s'installa dans la pièce. Le principal décida de rompre le silence.

- bon et bien... Ça fait une chose en moin à organiser ! On a tout vu !

J'aurais voulu l'insulter. Mon handicap dérange sa petite vie bien rangée. Je l'entendais se lever.

- Non attendez ! L'interrompait-je. Comment je vais faire pour suivre les cours ? Je ne peux plus lire, ni écrire.

- Oh, et bien je compte sur la bienveillance de tes camarades pour t'aider.

- Génial, dis-je ironiquement. Ce sera tout pour moi.

- Tu es sur que ça ira, ma chérie ? Repris ma mère pendant qu'on se releve. Enfin, non, ça ira ma chérie ne t'inquiètes pas. Je te confie au professeur Jeff.

Elle pris ma main qui était posée sur son bras et la déposa sur celui de mon prof. En sortant du bureau, monsieur Jeff me conduisait à mon nouveau casier et en profita pour avoir une discussion seul à seul avec moi

- Hanna, tu veux en parler ?

- De quoi donc ? Dis-je d'un air sérieux.

- Ne fais pas semblant, tu ne vas pas me faire croire que tu ne connais pas les derniers potins du lycée ? Blaguait-il.

- Vous allez vraiment me raconter ces choses là ? Beurk.

Le fait qu'il essaie de me faire rire me fait du bien, mais ça ne marche pas très longtemps. Il est tout de même très cool, on a l'impression que c'est un ami/prof. Je ne connais aucun élève qui ne l'aime pas. Et moi qui n'est aucun ami ici, je suis contente d'avoir au moin un repair. Mais hors de question qu'il me raconte les potins des petites pestes du lycée, j'ai horreur de ça.

- Non plus sérieusement Hanna, reprit-il, tu as vécu quelque chose de très lourd à porter. Si tu as besoin d'hurler, de pleurer ou simplement de rester avec quelqu'un sans même parler, je suis là. Le personnel enseignant est fait pour ça aussi tu sais.

- Merci, mais je pense qu'il faut y allez maintenant.

Et voilà je me referme comme une huître. Tout le monde veux savoir ce que je ressens. Mais comment expliquer à mon psy, mon groupe de soutien, mes parents et maintenant mon prof que j'ai perdu presque tout sentiments ? Pour ne plus que l'on m'embête avec ça j'ai déjà quitté le groupe de soutien. Et je songe à faire pareil avec mon psychologue. Ce sera déjà ça en moins.
On arrive en premier en cours. Monsieur Jeff m'emmena à mon bureau. J'ai glisser lentement mes doigts sur le mur jusque là-bas pour me créer des repaires mentaux. Je saurais que de la porte à ma place, il y a trois petites affiches au coller au mur. J'avais eu le temps de trouver ces repaires et de m'asseoir avant que les autres élèves n'arrivent. Ce qui me soulageait énormément. Je me voyais mal faire ça devant une vingtaine de personnes. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouvais ces moments là assez intimes. Un à un les élèves débarquaient dans la classe, j'avais pu en compter environ vingt-cinq. Je m'était faite toute discrète avec mon sweat noir, mon jean et mes grosses lunettes de soleil. Monsieur Jeff m'avait promit de me laisser tranquille au moins pour les deux premières semaines au niveau des cours. Donc pour l'instant, personne ne devrait venir me lire ou écrire quoi que ce soit pour moi. Comme ça, je ne dérangerai personne. Sauf ce groupe qui se trouvais derrière moi et qui murmurait des choses à mon propos.

- C'est elle l'aveugle ?

- Ouais elle s'est faite agressée je crois.

- Elle était sûrement mal habillée pour se faire attaquer comme ça.

Ça, c'était la goute de trop. J'avais tellement envie de pleurer, mais je ne veux pas tomber plus bas. J'avais donc ravaler mes larmes et j'attendais la pause déjeuner pour pleurer, quand je serais seule. Les cours passaient, à chaque fois que l'on changeait de matière, le prof et les élèves venais dans la salle où je me trouvais, afin que j'évite les déplacements. Trois heures plus tard, cette pause que j'espérais arriva enfin. Tout le monde se levait et sortit à l'extérieur. Une fille c'est gentiment pencher vers moi en me chuchotant discrètement au visage.

- Salut moi c'est Lysa, si tu veux je t'emmène a la cafétéria ?

Je lui refusa d'un signe de tête, j'avais peur quand parlant, j'éclate en sanglots.

- Je peux aussi te conduire au toilette ?

- Non merci Lysa...

C'était tellement dur de lui répondre sans pleurer, je retenais mes larmes depuis trop longtemps.

- Demande-moi au prof, si tu le souhaite. Je viendrai te chercher ici d'accord ?

Je lui ai fait un sourire de remerciement, et même si c'était vraiment sympa de sa part, je n'espérais qu'une chose, qu'elle sorte afin que je puisse libérer mes pleures. Je l'ai entendu sortir s'en rien ajouter et une fois qu'elle était partie, je n'entendrais plus un bruit. Ça y était, je pouvais craquer, enfin. Je posa ma tête entre mes bras et je sanglotais en silence. Une fois calmée, je respira un bon coup et essuya mes larmes sous mes lunettes. Je sorti le repas de mon sac, même si mes parents pensaient que je mangerai à la cantine, mon père avait préparer un sandwich au cas où je ne me lèverai pas pour me servir. Je retira l'aluminium qui l'enveloppais quand je me senti observer. Ce n'est peut-être qu'une impression cette fois-ci. Je finissait donc mon repas avant que les cours ne reprennent. Le deuxième jour se passa de la même manière, me sentant toujours observée, j'attendis le troisième jour pour tenter un coup de bluff.

A travers toi...Where stories live. Discover now