Chapitre 1

5 1 0
                                    

L'air se fendit en deux. Deux parties bien distinctes. Un éclair transperça le ciel, les arbres et de sa lumière aveuglante, il détruisit notre monde. 

La première fois que j'ai vu un éclair c'était quand j'avais six ans. Ce jour là, il faisait chaud, si chaud que ma respiration en était saccadé. Ma tête était en proie à la migraine ce jour là. En proie au mal. J'avais si mal que je tenais ma tête dans mes mains. Pour que les murmures qui se bousculent dans ma tête cesse. "Arrête" "Arrête" "Par pitié, arrête" n'arrêtais-je pas de répéter. Mais rien ne c'était arrêter. Un orage venait de gronder dans le ciel, d'une voix tonitruante. J'étais dehors ce jour-ci, Maman était  sorti de la maison pour me faire rentrer. Et c'est là que je l'ai vu, transperçant le ciel en mille morceaux, en mille étincelles. Quand soudain, tandis ma mère horrifié me tira par la manche bleu de ma robe, il m'a touché. Moi. Alexandra Wait. Il m'a touché et des éclairs ce sont mis à illuminer mes yeux. C'était comme si la lumière m'était venu après des années d'obscurité. Comme si pour la première fois depuis ma naissance, j'étais vivante. Et puis, soudain plus rien, plus rien que les cris de maman et le néant. Un gouffre venait de m'engloutir. 


Quand je me suis réveillé, Maman n'était plus là. Papa non plus. Il y avait juste cette femme au regard sévère et à la mine mauvaise qui me faisait face. A vrai dire, elle était tout à fait normal voir banal, on ne pouvait pas dire, au premier abord qu'elle était mauvaise : ses cheveux bruns, lisses, ses yeux gris et ses joues potelés ne dévoilaient en rien une quelconque forme de méchanceté. Mais quelque chose clochait dans la vision qui s'offrait à moi. C'était le premier visage que je revoyais depuis que l'obscurité m'avait engloutit et ... Elle était baignée d'une lumière éclatante, rayonnante mais étrangement mauvaise. Les rayons qu'elle irradiait autour d'elle était d'un violet indescriptible. Ils étaient si profonds. Et puis ces teintes de bleues clairs qui jaillissaient de tant à autres de son corps et qu'elle n'aurait pu d'écrire malgré la netteté avec laquelle je les voyais. Ils laissaient apparaître une part de bonté en elle mais il était immédiatement assombri par les lumières violettes toujours plus profondes, toujours plus sombres. . . qu'elle émettait autour d'elle. 

_ Papa ? Maman ? ai-je soufflé exténué. 

_ Mort, répliqua la jeune femme. 

_Ta mère est morte. Ton père ne veut plus de toi, a t-elle repris tandis que ma vue se brouillait.  

Les larmes me montaient au yeux, tandis que j'assimilais ces mots vides de sens. Je ne comprenais pas. 

_ No....n ! NON ! ai-je murmuré. Où est maman ? 

La jeune femme rattacha ses longs cheveux lisses avant d'afficher un sourire calculé. C'était sûr maintenant je la détestais !

_Ta mère a été tué par l'orage, elle prit une pause et toussota avant de serrer ses mains, enfin par les éclairs, termina t-elle en prenant soin de bien tout articuler. 

Face à mon mutisme, elle reprit :

_Ton père vous a retrouvé toi et ta mère inconsciente sur le sol. Ta mère était déjà morte en arrivant à l'hôpital mais toi, dit-elle en dirigeant son doigt vers moi. Toi, tu tressautais partout à cause des éclairs, alors ils ont tenté de te stabiliser et tu es tombé dans le coma. Ton père ne voulait pas de toi, il disait qu'il ne pouvait pas s'occuper de toi. Que sans ta mère il n'était rien. Et patati et patata. Mais tu ne peux pas le lui reprocher n'est-ce pas ? Après tout c'est un homme !

Madame Chape avait un sérieux problème avec les hommes. Elle les détestait, mais ça je ne le savais pas encore. 

_ Papa est partie, ai-je dit. 

Elle sourit avant de se présenter à moi :

_ Oui, ma puce. Mais maintenant, tu as une nouvelle famille. Moi c'est Madame Chape et je suis ta famille maintenant. 

A cet instant, la lumière qui s'irradiait de son corps, mince, était d'un bleu sourd et emplie de bonté. 

_Tu es ma famille et tu ne vas pas me laisser tomber ? 

Elle sourit une nouvelle fois. Avant de répliquer :

_Jamais.


Eternelia - La ville aux milles songesWhere stories live. Discover now