Le réveille

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Des bruits de pas résonnent dans ce long couloir gris, vide de vie. On peut également entendre l'orage qui est en train de s'abattre dehors, si l'on tend l'oreille.

L'homme qui est entrain de marcher entre les 4 murs de cette prison, sous haute surveillance, dont l'apparence se résume à un jeune homme frêle et de petite taille, les cheveux noirs encore trempé lui collant à la peau et son visage démontrant bien son angoisse, font tâche dans ce lieu si écrasant et sombre.

L'homme est accompagné d'un employé de longue date chargé de l'amener à son nouveau poste, lui qui est si maigrichon, se retrouve à marcher à côté d'une armoire à glace avec un visage on ne peut plus fermé.

Ils s'arrêtent enfin d'avancer et une porte s'ouvre deux secondes plus tard, les laissant accédé à l'étage supérieur.

"Au bout du couloir."

Le jeune homme a à peine eu le temps de bredouiller un faible et timide merci qu'il se retrouve déjà seul. Les bras croisés contre son torse, il s'avance vers la porte en face de lui, sous le regard des caméras de surveillances qui ne le lâchent pas, enregistrant ses moindre faits et gestes.

Il toque par trois coups et finit par entrer dans une salle pas très grande avec encore comme seule couleur du gris.

"Ah… Tu dois être mon nouveau collègue."

Un homme barbu légèrement en surpoids, se lève de sa chaise pour accueillir la personne venant d'entrer après avoir passé ses doigts graisseux dans une serviette.

Il lui tend la main et l'incite à s'asseoir sur une chaise à quelques mètres de la sienne.

"Ravi de te rencontrer, mon gars. Moi c’est Ron."

"B-Bonjour."

Ron: "Tu m'as l'air d'être un timide toi, t'inquiète je sais que le lieu est assez impressionnant et même effrayant mais tu ne risques rien ici. Nous on est du bon côté des barreaux, hein? Ahah ! … Bon alors, je t'explique vite fais notre rôle. On est en quelques sortes les yeux de la prison. Tout ce qu'on doit faire c'est surveiller ce gars-là. C’est aussi a nous de faire respecter un certain planning qui est propre à ce type."

Sur l'écran que montre le barbu à lunettes du doigts, on peut voir un homme plutôt âgé et terriblement maigre, allongé sur le dos dans le lit de sa cellule, les yeux fermés.

"Qui est ce?"

Ron: "Un dingue. Il est enfermé ici depuis… Ouais, plus de cinquante sept ans, je crois, peut-être même plus."

"Pourquoi ?"

Ron: "Tuerie de masse. Il est ici pour la vie. Parait même qu'il aurait tué l’équivalent d’une grande ville entière à lui tout seul en quelques heures. Oh et tiens-toi bien, ce type se prend pour la réincarnation des 7 péchés capitaux. Non mais franchement, et moi je suis le pape."

Alors que l'employé se met à rigoler l'expression du jeune homme change, il n'a plus rien d'une personne timide et ses yeux deviennent rouge, en une fraction de seconde.

"Si seulement tu l'étais vraiment."

Ron n'a pas le temps de répondre, ni même de voir que son interlocuteur a drastiquement changer, que le jeune homme plonge sa main dans sa poitrine avant de lui écraser lentement le cœur, d’une facilité déconcertante.

La vie le quitte alors qu’il regarde avec de grands yeux son agresseur, en gémissant.
L’organe vitale est ensuite arracher de sa cage et après une courte analyse, jeter nonchalamment quelques mètres plus loin comme si il n’était rien.

7 péchés, 7 idolesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant