L'école de la décadence Tome 3 : Vision de Hash

Obsession

  J'ai fait exprès d'aller à la bibliothèque, tous les jours. Bien sûr, sans qu'elle me voit. Je pouvais passer une heure caché dans les rangées de livres pour la regarder étudier. Elle est seule mais je ne voulais pas jouer le garçon trop collant. Après tout, je ne sais pas comment je pourrais justifier mon rapprochement. Et puis, elle doit être agacée d'avoir autant de garçon qui l'approche.

  Je suis allé rejoindre Flynn au gymnase. Il frappait au sac, depuis un moment je pense, vu l'état de son débardeur. J'ai posé mon sac.

     -  Tu étais encore à la bibliothèque.

     -  Oui, un livre à prendre.

  Il s'est arrêté pour me regarder.

     -  Quoi ?

     -  Quoi, quoi ? Tu passes beaucoup de temps à la bibliothèque en ce moment. Y aurait-il une raison à cela ?

  J'ai haussé les épaules.

     -  Les devoirs.

     -  Ouais, les devoirs ont une paire de sein et de fesse, c'est ça ?

  J'ai grimacé, souriant.

     -  Hudson lui tourne autour sans arrêt.

     -  Hey ! Elle sait se débrouiller. Tu n'as pas besoin de faire le grand frère.

  J'ai soupiré.

     -  À moins que tu sois A.M.O.U.R.E...

     -  Nan !! Grand dieu ! Arrête de t'imaginer des choses comme ça.

  Il a levé les mains, faisant l'innocent. Je savais qu'il surveillait tout.

     -  Après tout, tu es bien sorti avec elle. Un petit rencard...

     -  Ce n'était pas un rencard, elle est venue car son copain l'avait planté.

     -  Ah, donc elle t'utilise comme bouche-trou.

  Il m'agace.

     -  Nous sommes amis.

  Il a soupiré et c'est retourné vers le sac.

     -  Amis, ouais.

     -  C'est vrai.

  Alors qu'il me tournait le dos, je suis allé le foutre à terre. Il a éclaté de rire. Flynn, je le connais depuis longtemps. On se connaît depuis le lycée, on a fait les cons pendant des années, il a enchaîné autant de fille que moi. On est vraiment de vrais potes.

  Nous avons repris les cours. Et qui dit reprise, dis reprise de la boxe aussi. Elle avait retrouvé le sourire mais je sentais qu'elle était en colère. Après tout, je pouvais la comprendre, elle m'a raconté ce qu'il lui avait raconté. Mais le gars, ce qu'il ne sait pas, c'est que son père lui a raconté ce faux mensonge. Alors bon, le gars est dans la merde.

  Cet après-midi-là, elle frappait le sac de plus en plus fort. Je ne sais pas si c'était de la tristesse ou de la colère mais quelque chose était négatif en elle. Et puis son visage ne rayonnait pas autant.

     -  Hey, tu vas te faire mal.

  Elle s'est arrêtée, soufflant. Elle s'est tournée vers moi en posant ses mains sur ses hanches.