Chapitre 3

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« Cher toi,

Tu sais, je me suis longtemps dis que les moments que nous partagerions ensemble surpasseraient les moments de tristesse éloignés de toi.
C'est ce qu'il s'est passé, j'ai passé l'été à nourrir l'espoir que tout irait mieux quand on se retrouverait à Paris car je n'expliquais pas ta distance.

Maintenant je me dis que notre amour n'était réel qu'à Londres. Et je me rends compte que si j'aime cette ville c'est surtout grâce à toi, tu m'as fait vivre là-bas comme je n'ai jamais vécu ailleurs. J'étais forte, pleine d'assurance et de rêves. C'est cette moi que j'ai laissé là-bas et que je veux retrouver.

Il y a une version de moi qui n'a jamais passé les douanes ce jour-là, mais qui a fait demi-tour pour courir vers la version de toi que j'avais rencontré et qui remontait la file pour m'empêcher de partir. Il existe, caché quelque part à Londres, un nous qui survit dans tous les endroits où nous sommes passé sans penser aux lendemains.

Au fond c'est comme ça que ça aurait dû finir, pas un retour au pays médiocre dans nos routines qu'on a peur de bousculés, dans notre avenir qu'on a peur de réécrire.
Comme si on était des inconnus parti en vacances ensemble pour passer le temps, puis plus rien.

Au fond je resterai toujours quelqu'un qui vit dans la nostalgie, j'ai beau essayé de faire comme si c'était un joli rêve je n'y parviens pas.
Si ça a pu exister un jour quelque part, il ne tient qu'à nous de faire que ça dure... et à part moi j'ai l'impression que personne ne le veut.
J'aurais voulu que quelque chose ou quelqu'un nous rassemble mais rien n'y fait.

Je vais vivre éternellement avec ma nostalgie

A nous tous, ensemble éternellement dans mon esprit en train de boire une bière dans un pub. »


« Cher toi,

Ça fait plaisir de rencontrer des gens qui veulent nous séduire, ce n'est pas désagréable de passer des soirées comme ça, de se faire complimenter, de tout reprendre à zéro et parler de sa vie.
Seulement à un certain moment à chaque fois que je dois prendre une décision je vois ton visage.

Je sais en leur parlant que ça ne marchera pas, que ce sera le temps d'une nuit. Et même ça je n'y arrive pas. Je fuis à chaque fois. Peut-être que j'ai envie que tu restes un peu plus longtemps la dernière personne avec qui j'ai eu de l'intimité. Parce que c'était même plus de l'intimité mais de la complicité. Parce que cette façon d'aimer les femmes que tu as je ne la vois nulle part ailleurs.

Pourtant j'essaie, sans cesse. J'en rencontre beaucoup d'autres, des amis d'amis croisés en soirée. Des gens que j'ai toujours connu à qui je n'ai jamais laissé une chance de me plaire.
Et chaque fois ça sonne faux, chaque fois ce n'est pas ça. Je ne peux pas continuer c'est un enfer de pas ressentir d'attirance pour quelqu'un d'autre.

En général on enchaine les histoires d'un soir pendant un temps et ça nous aide à guérir, les sentiments sont sur off mais pas la libido.
C'est comme si mon cœur contrôlait tout mon corps.
Pourtant je voudrais y arriver je voudrais me dire que je pourrais un jour aimer quelqu'un qui ne seras pas toi.

Mais pour l'instant n'y arrive pas. Je ne sais pas si c'est trop tôt ou trop tard. Si ça vient de moi ou si c'était toi. Je t'en supplie si quelque chose de moi a compté pour toi ne serait-ce qu'une fraction de seconde libère moi.

Si tu as la certitude que ce n'est pas moi pour toi dans ce monde alors fait moi partir parce que toute seule je ne pourrais pas prendre cette décision.
Mais si tu as l'ombre d'un doute que tu ne sais pas si tu ne regretteras pas de vivre une vie dont je ne fais pas partie, fais-moi un signe pour que je m'accroche à quelque chose.

Reste. »

« Cher toi,

Pendant quelques jours j'ai cru que je pourrais avancer, que je pourrais voir quelqu'un d'autre et développer à nouveau des sentiments. Puis un instant je me suis rendu compte que si ça arrivait et que ça devenait sérieux je te perdrais.

J'ai vu ta tête clignoter à côté de moi et j'ai dit non. Je n'ai pas envie de cesser de t'aimer, pas une minute, pas une seconde de ma vie. Et à ce moment-là je me suis sentie soulagée comme si j'avais pris la bonne décision.

Mais pour une fois j'ai eu un doute et ça c'est de l'espoir. L'espoir qu'un jour j'arrive à aller de l'avant. Et comme on dit, l'espoir fait vivre.

A bientôt j'espère. »



« Cher toi,

Quand j'ai commencé à t'écrire j'imaginais un recueil de lettres qui s'intitulerait « Lettres à E » aujourd'hui je le renomme « Séparément ».
Je viens de te quitter au coin de ce petit café à coté de cette petite librairie de la 25eme heure. Je me sens plus libre à présent. C'est toi dans ce monde de dingue.

Peu importe la vie qu'on décidera de mener je sais qu'on le fera séparément mais je sais aussi qu'on restera dans la vie de l'un et de l'autre. Tu es mon évidence, je le sais c'est tout.
Je ne pourrais même pas expliquer à quel point ces moments passés avec toi sont uniques et purs.

J'espère qu'on trouvera une sorte de paix quelque part dans ce monde, quelque chose qui nous fasse autant de bien que d'être ensemble. Je dis « on », au fond je parle pour toi mais je n'en sais rien, je n'ai jamais su si tu ressentais ne serait-ce qu'une seconde ce que je ressens avec toi.

L'ampleur de ces sentiments m'effraie souvent, la seule chose qui me rassure c'est que tu ne m'abandonneras pas, quoi qu'il arrive dans ma vie tu seras là.

J'aimerais que tu sois certain que je le serais également, je veux te voir devenir un homme encore plus merveilleux que tu ne l'es déjà. Je veux te voir sourire, aimer, être comblé.

L'éternité avec toi ne serait pas suffisante. »


« Cher toi,

Pourquoi se sent on plus « soi-même » dans un autre pays que le sien ?

J'ai beaucoup décrit mes sentiments pour toi mais je n'ai pas assez parlé de ce que tu m'apportes. Avant toi j'errais sans but, sans conviction, je faisais partie de la vie mais je n'étais pas maître de mon destin. Je suivais une routine qui m'allait bien mais je n'avais aucune conscience de la vie qui m'entourait.

Toi tu es arrivé et tu m'as réveillé, comme si toute ma vie j'avais vécu dans le noir le plus total et que d'un coup on allumait la lumière, brutalement.
J'ai d'abord été aveuglé puis petit à petit j'ai commencé à voir le monde de façon différente.
Comme si j'avais compris que tout ce temps il m'avait manqué quelque chose d'essentiel duquel je ne pourrais plus me passer à présent.

Alors je ne sais pas de quoi demain sera fait, je ne sais pas si l'on se retrouvera un jour ou non mais ce dont je suis certaine c'est que tu resteras dans ma vie pour toujours.
Parce que je pourrais vivre sans toi mais je n'en ai pas envie.

Tout est un voyage avec toi, rien n'est banal ou ennuyeux, tu es mon être humain favori et j'aimerais plus tard que mon enfant possède ne serait-ce qu'un centième de ta folle personnalité, de ton intelligence, de ta beauté et même de ta noirceur. Non pas que je lui souhaite du malheur mais je lui souhaite d'y faire face aussi bien que tu le fais.


Je t'espère. »


« Cher toi,

Je suis tellement mieux depuis que tu vas mieux, j'espère que tu iras bien pour toujours.
Je suis également contente d'avoir retrouvé ces moments avec toi.
A quel point ça me fait du bien de te toucher, de plonger mes yeux dans les tiens, de t'entendre lire, de sentir ton odeur. Tout prend son sens, le monde est à la fois plus clair et plus insignifiant qu'il ne l'a jamais été à tes côtés.

Tant qu'on n'est pas ouvert au monde on ne peut pas se donner aux autres.
On a encore beaucoup de choses à vivre et à faire chacun de notre côté, des fois je me dis qu'on s'est rencontré trop tôt mais à la fois si cela avait été 10 ans plus tard on ne se serait pas compris et on se serait surement loupé.

On se pousse à être de meilleures personnes, séparément.

J'espère te rencontrer par hasard dans 5 ans dans une petite pizzeria de Londres où tout a commencé. En attendant je meurs d'envie de savoir ce que le monde a à nous offrir, séparément.

J'en aimerais surement d'autres au passage, peut-être même pendant quelques années mais ce ne sera jamais suffisant et ça je le sais. J'ai contemplé les étoiles ce soir et j'ai souri en pensant que malgré ce qui nous attends nous serons toujours sous le même toit.

Je te souhaite d'aimer un jour aussi fort que je t'aime. Ce serait égoïste d'espérer que tu me reviennes un jour mais je ne peux pas m'en empêcher, l'espoir m'a toujours fait vivre.

A la croisée des mondes, nous nous aimerons, séparément.

Je t'aime séparément. »


Après cette dernière lettre je suis repartie seule à Londres, je pensais m'y retrouver, nous y retrouver. Retrouver le bonheur à nouveau.
Je pense que j'ai transféré mes sentiments pour lui sur cette ville, ce qu'on y a vécu était si beau, si frais, si insouciant.

La réalité ne pouvait-être que décevante face à tout ça.

J'avais l'espoir que tu me rejoignes, qu'on retrouve cette vie que nous avions.
Je pensais que notre histoire n'existait que là-bas et que c'est là que je devais être si je voulais avoir une chance que cela marche entre nous.



« Cher toi,

Aujourd'hui j'ai peur, peur de me retrouver là-bas sans toi, que ça brise ce qui y a été.
Peur que cette expérience change ma vision de ces endroits, j'aimerais recommencer la même chose envers et contre tout mais je ne le peux pas, personne ne le peut. C'est ainsi que la vie est faite, saches que si j'avais eu le choix ou le courage, je serais resté, avec toi, là-bas, éternellement.

J'y vais pour retrouver la personne que j'étais là-bas et que je ne trouve plus depuis que je suis revenue, j'y vais pour terminer ce qui y a été commencé. Je ne sais pas si cela a un lien avec toi, j'ai bien peur que si.

Et si tous ce que je faisais là-bas me ramenait à toi, si l'expérience devenait mauvaise ? Entacherait-elle la beauté de ce que j'y ai éprouvé la première fois ?
J'ai peur de tout gâcher, de foutre en l'air tous ces merveilleux souvenirs que j'y ai, avec ou sans toi mais avec beaucoup de gens qui ont participé à ces images dans ma tête.

J'en ai besoin mais si c'était une erreur ? J'aimerais que tu viennes avec moi et en même temps j'aurais peur que cela confirme mes doutes.

Que notre histoire n'était que le fruit d'une expérience d'exception et que nous ne soyons plus capable d'être ce que nous étions là-bas.
Si ce qui a fait de nous ce que nous étions était en fait l'environnement, le moment, les autres.

J'aimerais tellement ne pas avoir toutes ces questions en tête, j'aimerais être sûre d'avoir pris la bonne décision.

J'aimerais qu'on parte ensemble et qu'on se rende compte que si nous nous sentions si mal en rentrant c'était parce que nous étions faits pour être ensemble à Londres et partout ailleurs mais pas en France. Du moins pas maintenant.

J'ai cette image idyllique que le temps s'est arrêté là-bas au moment où nous nous sommes quittés et qu'en y retournant je retrouverais aux mêmes endroits la personne que j'y étais et la personne que j'ai rencontré.

Éclaire-moi de ta lumière, éclaire ma vie à nouveau. »


« Cher toi,

J'ai conscience que je devrais écrire ta version de cette histoire et j'ai essayé à vrai dire. Je ne savais pas si je devais aborder la chose d'un point de vu optimiste ou pessimiste, la vérité c'est que je ne sais pas quel est ton point de vu... je ne peux donc pas écrire sur quelque chose que je ne connais pas. Cela reviendrait à mentir et je ne suis pas une menteuse.

Tout ce que j'écris sonne faux et je n'ai aucune inspiration pour imaginer ce que tu ressens, la seule chose que je sais c'est que toi-même tu ne sais pas.
Alors que lorsque je pense à toi les mots me viennent immédiatement, je n'ai pas besoin de chercher l'inspiration car c'est toi.

C'est ce que je vis hier aujourd'hui et demain, avec toi.

Tout ça c'est réel, c'est le récit de tous les moments que nous avons partagés, de mon point de vu en tout cas et je suis désolée pour les lecteurs mais si vous souhaitez l'autre côté de l'histoire il faudra que tu la racontes ou que tu l'écrives un jour dans tes carnets.

Je sais que j'y ai ma place mais je ne connais toujours pas la suite de l'histoire, peut être et j'espère, que si tu ne l'as jamais terminé c'est que tu n'en connais pas la fin.

Alors écrivons la, ensemble ou séparément comme tu voudras. »

« Cher toi,

Tu es de ceux qui éveille les gens, tout ce que tu apportes à ton entourage n'est que lumière et bonheur. Tu es celui qui rassemble, celui qui uni, celui pour qui on ferait tout.
Les gens me demandent pourquoi je te cherche toujours dans une pièce et je ne sais quoi pas répondre mais peut-être est-ce parce que tu es ma lumière et que je suis fatiguée d'être dans le noir.
J'ai essayé d'écrire des réponses à ses lettres en imaginant ce que tu aurais pu penser à ce moment si je les avais envoyés mais c'est impossible. Je ne peux pas m'imaginer ce que tu penses ce que tu ressens, je ne suis pas dans ta tête et je ne préfère pas écrire en ton nom.

Tu sais j'ai bien cru que c'était terminé, lorsque j'ai compris que depuis tout ce temps j'espérais quelque chose qui n'arriverai jamais, lorsque j'ai compris que ce n'était pas moi pour toi.
J'ai pleuré, beaucoup, à ne plus pouvoir respirer, à ne plus pouvoir parler, à en avoir mal à la tête et m'endormir de fatigue parce que c'est exténuant de se vider émotionnellement.

Ce que j'ai compris par la suite, c'est qu'il fallait que j'avance, que je me fasse à l'idée que tu ne feras jamais parti de ma vie de la façon dont je le souhaite.
J'espère que tu seras toujours là, que tu feras partie de ma vie aussi longtemps que nous vivrons et que personne ne s'y opposera jamais.

Tu as tellement d'importance à mes yeux, je ne sais pas comment je ferais pour avancer mais je dois essayer.

Au revoir à mon amour pour toi. »


« Cher toi,

A ce jour je peux t'assurer que personne ne sera à mes côtés lors de tes visites à l'improviste. Déjà parce que j'ai besoin de temps pour guérir de toi et que je ne le ferais pas en projetant mes sentiments sur quelqu'un d'autre car ce genre de choses ne marchent pas.

J'appréhende déjà de te dire au revoir, encore une fois, la vie nous sépare irrémédiablement. Peut-être qu'il faudrait qu'on décide d'être au même endroit au même moment, c'est un rêve un peu fou que j'ai, celui que tu partages cette idée.

Le fait de savoir que nous allons nous quitter et que seul nous ou la vie décideront de nous réunir me fait très peur, la seule pensée de ne plus sentir ton odeur sur ma peau m'effraie. C'est le cœur lourd que je comprends que je vais devoir avancer et pourtant je n'ai aucune envie de dire adieu à ces sentiments que j'éprouve pour toi.

Cela va bientôt faire un an que nous nous connaissons, durant toute cette période je n'ai pas eu une seule fois de colère envers toi-même lorsque j'avais mal au cœur et que tu ne donnais aucun signe de vie je ne t'ai pas détesté et je ne t'ai jamais accablé. J'ai toujours su qui tu étais et qu'il serait douloureux de t'aimer je l'ai fait quand même, je l'ai fait car je savais que je ne connaitrais rien de plus beau.

Alors qu'avec tant d'autres j'avais l'impression que leurs réponses n'étaient jamais tout à fait bonnes, avec toi il était évident que c'était la réponse parfaite.
Les larmes ruisselles sur mon visage en symbiose parfaite avec la pluie Parisienne sur mes fenêtres.

La seule chose dont je souffre est celle de ne pas pouvoir partager ma vie entière avec toi, de savoir que je ne t'entendrais jamais me dire que tu m'aimes, que je n'aurais jamais un petit être humain, une miniature version de toi. De savoir que je ne parcourrais pas le monde à tes côtés comme j'en ai souvent rêvé.



Ou que tu sois, rejoins-moi. »


« Cher toi,

Je vois bien que tu essaies de me faire passer un message, que tu as envie que je te comprenne au fond je sais que c'est la seule chose qui nous sépare. Pourtant j'essaie souvent, je réfléchis, je relis, je fais des recherches, tout. Il doit y avoir quelque chose que je rate à chaque fois.

Et il n'y a rien au monde qui m'énerve plus que de ne pas te comprendre, j'aimerais tellement.
Mais au fond je crois que je préférerais passer une vie sans comprendre la personne que j'aime plutôt qu'une autre avec quelqu'un qui n'a aucun mystère pour moi.

Le moment de se quitter à nouveau arrive à grand pas, je le redoute énormément, je vais pleurer, beaucoup, c'est certain. J'espère du fond du cœur que l'on se reverra, que l'on se recroisera dans nos vies d'adultes. Je t'attendrais toujours, j'ai bien peur d'ailleurs de ne pas arriver à avancer tant que tu n'auras pas rencontré celle qui fera la différence.

C'est stupide mais même après tout ça j'ai encore de l'espoir, quand je dis que c'est aussi tenace qu'une mauvaise habite et bien chez moi c'est encore pire. Une mauvaise herbe qu'on arrache et qui reviens en puissance avec toute sa famille. Dis-moi que ce n'est pas fini je t'en prie, dit moi qu'il nous reste encore beaucoup de choses à faire ensemble, à voir ensemble, à apprendre ensemble. Ce séparément me brise le cœur, j'ai 26 ans et pourtant si je devais faire le choix aujourd'hui de faire ma vie avec quelqu'un et bien il n'y aurait aucun doute sur la question.

A toi pour toujours. »

Cher toi,

Je prends toujours des appartements sous les toits parce que je sais que tu aurais aimé ça.
J'aurais voulu être le genre de fille que l'on admire, aventurière, espiègle qui n'a peur de rien malheureusement j'en suis bien loin. Pour ainsi dire j'ai peur de tout. Du vide, du néant, de la mort, de souffrir. C'est humain me direz-vous mais il n'y a là rien d'admirable.
On ne peut pas dire que je n'ai pas un caractère fort mais j'aurais voulu être de celle dont on tombe éperdument amoureux sans jamais s'en relever. Au lieu de ça celle qui ne se relève pas de toi c'est moi.

Je contemple le ciel et je me demande où tu es à cet instant. Si toi aussi tu vois le même ciel. Il est magnifique, il a plu toute la journée. C'est un de ces nombreux dimanche pluvieux que j'adore. J'aurais aimé le partager avec toi. Il est d'un bleu gris époustouflant, à la fois sombre et incroyablement lumineux. Il me fait penser à toi. C'est ce genre de lumière que tu dégages.

J'aimerais aussi avoir du talent depuis toute petite mon plus grand rêve est d'être doué dans quelque chose en particulier et pour ce faire j'ai essayé tous les sports tous les instruments toutes les disciplines. Je crois que si mon cerveau bouillonne encore d'un millier de projets c'est parce que je continue de chercher ma vocation.

Mais si je n'en avais tout simplement pas ? Si je n'étais pas destinée à être un de ces être exceptionnel dont on se souvient à travers le monde.
J'ai besoin de créativité dans ma vie mais pourtant je ne suis pas douée. J'admire depuis toujours les peintres impressionnistes mais je ne sais faire que de l'abstrait.
Petite j'étais très douée pour le dessin je ne pensais pas que cela s'en irait.
Toujours. »
« Cher toi,

M'éloigner de toi est la chose la plus difficile que j'ai eu à faire.
Si seulement tu savais comme ça fait mal d'être toute seule là-dedans, dans les ruptures en temps normal les deux souffrent même si l'un plus que l'autre évidemment.

Ça va faire un an que je souffre toute seule et j'ai compris que rien ne changerait avant que je le décide. Alors je l'ai décidé. Je n'ai même pas eu le courage de te donner une explication comme d'habitude je m'en vais sans rien dire.

Je pense qu'il n'y a pas d'explication, tu as sûrement du comprendre que le moment était venu pour moi de te fermer mon cœur. J'espère seulement qu'il sera capable d'aimer autant encore une fois, je ne veux pas avoir à me contenter d'histoires médiocres.
Tu me diras ça n'a pas l'air de te déranger tant que ça.

Je ne sais pas combien de temps ça prendra pour t'oublier pour me pardonner de t'avoir aimé alors que je savais que ça ferait mal.
Je suis juste tellement triste sans toi aujourd'hui, j'aimerais que tu viennes, que tu sonnes à ma porte et que tu me dises que tu m'aimes toi aussi.

Mais c'est ce genre d'idées, d'envies, d'espoirs, de rêves qui me tuent petit à petit. Attendre quelque chose de toi à un certain moment et être déçu... constamment. Je ne t'en veux en rien je savais à quoi m'attendre.

J'attendais que tu me surprennes, que tu chamboules ma vie, que tu la remplisses d'amour et tu l'as fait. Que tu m'aimes comme tu as sûrement déjà du aimer.

Le fait est que j'ai attendu longtemps et je n'arrive plus à savoir ce que je veux de façon claire. J'ai besoin de reconstruire ce que j'ai laissé se briser, d'avancer à nouveau dans ma vie pour un jour avancer dans celle de quelqu'un d'autre sans avoir peur qu'il ne soit pas à ta hauteur, sans avoir peur que tu débarques et que je sois prête à tout laisser pour replonger.

Je sais que tu ne le feras pas et moi non plus mais ne m'oublies pas.

Je reviendrais je te le promets laisse-moi juste le temps de guérir de toi. »

« Cher toi,

C'était il y a un an. Ça a été l'année la plus belle et la plus difficile que mon cœur ait connu mais si je devais recommencer je n'y changerais rien et je sauterais encore les deux pieds dedans sans hésiter.

J'ai passé tout ce temps à penser à toi avant de penser à moi, à m'adapter à la relation que tu voulais en oubliant celle que je recherchais. Je rencontre des gens qui me font sentir que j'en vaut la peine et je passe tellement de temps à vouloir leur prouver qu'ils ont raison que je ne me rends pas compte qu'ils ne voulaient pas dire pour eux.

J'ai choisi de souffrir avec toi plutôt que sans toi, maintenant c'est d'être heureuse avec moi que je choisis. Je ne m'en vais nulle part je suis toujours là et je le serais toujours je suis bien décidé à rester dans ta vie mais j'ai besoin de temps pour oublier ce qui fait mal.
Je ne souhaite à personne de ne pas être aimé par la personne qu'on aime encore moins à toi car tu l'as fait de la plus belle des façons qu'il soit. Je ne pensais simplement pas que ça ferait si mal, c'est comme si j'avais fermé les yeux, refusé de ressentir cette peine et que là d'un coup, ça me frappait de plein fouet, maintenant que je décide d'y faire face.

Je passe mon temps à sentir que je ne suffis pas pour les gens que j'aime il est temps que je me suffise à moi-même. De mon point de vue c'était fort et c'était beau mais je ne sais même pas si je peux dire que ça existe vraiment. Cette bulle d'un an m'a beaucoup apporté mais j'ai besoin de respirer à nouveau.

J'ai compris que les relations pouvaient être construite par les personnes concernées à leur façon et non dictées par la société. Que le monde n'est pas toujours beau mais qu'il vaut la peine d'être vu.

Qu'il faut souvent savoir écouter plus que conseiller.
J'espère que la prochaine fois que j'aimerais quelqu'un je serais la bonne personne pour lui aussi et je te souhaite de trouver celle qui apportera la lumière. Il faut croire que c'est comme ça qu'on le sait. Au fond une part de moi préférera toujours penser que j'avais raison et qu'au final à ta façon tu m'aimais. C'est sûrement ridicule, prétentieux et faux mais à des moments je le sentais si fort que je pouvais presque y croire. C'est sûrement pour ça que j'ai laissé la situation me consumer jusqu'au dernier moment.

Je pensais que je pourrais continuer comme ça pour toujours mais c'est me mentir à moi-même de penser que je pourrais aller de l'avant avec toi à mes côtés.

Petit écureuil, petite merveille tu es la personne que je suis la plus fière d'avoir aimé dans ma vie.

N'oublie jamais que je t'ai aimé et si tu penses que ça n'a pas pu être le cas et que je me trompe alors oublie ce que tu penses. J'ai aimé peu de gens et je sais reconnaître le bruit des sentiments quand ils s'en vont. »


« Cher toi,

La ville est endormie, j'entends des gens faire la fête. J'ai envie que tu sois là, tous les jours un peu plus. Jamais moins en tout cas.

Tu étais l'air que je ne trouvais plus, tu étais les mots qu'il me manquait.
Comme si tout ce dont j'avais toujours eu besoin pour aller mieux se trouvait en toi.

Auprès de toi tout allait bien, je ne souffrais plus, je n'étais plus triste. Comme si tu étais un anti dépresseur, mais il arrive un moment où l'on devient dépendant de ce genre de choses... et je suis tombée dedans si facilement presque naïvement.

Si j'avais su et bien je n'aurais pas fait les choses différemment, il est vrai qu'aujourd'hui c'est douloureux mais ça a existé et personne ne me l'enlèvera jamais. A partir de maintenant je peux mourir en paix parce que j'ai aimé.

Tu es quelqu'un de tellement talentueux et une personne formidable, à l'écoute plus que n'importe qui sur cette terre et évidement plus que moi, je ne souhaiterais jamais rien d'autre que tu ne ressentes, grâce à quelqu'un ou à toi même parce que crois moi tu suffis amplement, le bonheur que tu m'as apporté.

Je t'aimerais toute ma vie, pardon si c'est un manque de sincérité, je comprends que je n'ai jamais été cette personne que tu es pour moi et c'était naïf de penser le contraire une seconde, j'aurais dû t'écouter davantage quand tu le disais.

Le cœur est parfois stupide tu sais. Je regrette tant de t'avoir perdu à cause de ce côté stupide qu'à l'amour à embellir tous les détails, les amplifier comme si c'était important alors qu'ils ne sont rien de plus que ce qu'ils sont, des détails.

Tu as dit vrai j'avais aimé avant mais pas comme ça, encore une fois tu as raison ça fait très mal. Je n'avais jamais eu envie de mourir avant, mais je m'accroche, je n'abandonnerai jamais. J'ai toujours survécu à tout et je survivrai encore.

J'espère que j'aurais la force de te sourire si l'on se croise dans nos nouvelles vies. »

« Cher toi,

Ce soir encore plus que les autres, je regrette que tu ne fasses plus parti de ma vie. Avec toi rien d'autre ne comptait, rien n'était important. Je t'avais toi donc j'avais tout.
Des petites choses comme ça des petits détails n'auraient été en fait que poussière. Je ne sais pas comment l'expliquer mais sans toi c'est pareil qu'avant sans l'être vraiment. Les exigences sont plus élevées les ambitions plus présentes. Mais en même temps l'envie n'est pas la même. Je sais que je suis capable de tout avec ou sans toi mais vivre un tout sans toi n'a aucun sens.

Je suis triste que tu ne fasses plus parti de ma vie, triste de ne plus avoir ces discussions sur tout et rien. Je voudrais refaire le monde avec toi encore une fois. Non pour de vrai j'aimerais refaire le monde avec toi pour toujours. Compter tes grains de beautés, t'écouter lire des heures. Vivre ces moments de simplicités qui ont tellement de valeur à mes yeux. Je t'aime profondément et je t'aimerais toute ma vie.

De toutes tes promesses non tenues celle qui me fend le cœur chaque jour est ton abandon. Tu savais qu'il était le plus sûr moyen de me blesser et tu l'as fait consciemment. Parce que je n'étais pas sincère en me laissant porter par mes sentiments ?

Je ne m'excuserai jamais d'avoir eu l'espoir de sentiments réciproque, la seule chose qui me maintient en vie depuis 26 ans est ce sentiment qu'un jour tout ira mieux, que le bonheur m'attend quelque part. Que le chemin de la vie n'est pas que souffrance et épreuves je ne peux pas y croire. Effectivement je préfère voir les choses de façon utopiste, c'est peut-être naïf mais c'est ce qui fait de moi une combattante.

Après chaque calvaire que j'ai subi, j'ai mis de côté, je me suis relevée et j'ai continué. Il ne faut pas vivre dans le passé tu le dis très bien pourtant tes tristesses et ton état d'esprit tourmenté appartiennent à des douleurs antérieures. Tu te reproches peut-être tes propres douleurs le fait est que tu te construis autour de noirceur et peine.

C'est attirant une personne tourmentée on veut chercher à la comprendre mais ce n'a pas été ce que j'ai voulu faire. Je voulais un lien, entre une personne qui aime la mort et une autre qui aime la vie. J'ai pensé qu'ensemble on pourrait se sauver, encore une fois j'en attends beaucoup trop des gens qui m'entourent. J'ai tellement donné et j'ai encore tellement souffert, peut être qu'un jour j'en aurais marre de faire confiance, de me livrer, d'offrir mon âme à des inconnus qui finissent toujours par s'en aller.

Ce jour-là n'est pas encore arrivé, cette fois encore je me relèverai.
La seule chose qui me fait peur c'est que malgré tout ce que j'ai pu vivre j'ai toujours vu l'option du suicide comme impensable, lâche et minable. Je n'y pense cependant comme une solution que depuis ton départ.

Je suis tellement triste, tellement en colère. Je n'avais jamais été aussi heureuse avant, passé de moments aussi profonds et vrai qu'avec toi, comment c'est possible de me les enlever si brutalement alors que je les ai attendu toute ma vie. »



Et cette nuit-là je n'ai pas trouvé le sommeil, j'ai pleuré beaucoup. Le genre de pleurs qui vous font tellement mal que vous suffoquez, que votre bouche s'ouvre pour hurler de douleur mais qu'aucun son n'en sort. Cette douleur qui semble se répandre dans votre corps tout entier comme une maladie du sang qui empoisonne votre âme.

La fatigue s'installe après un long moment, votre corps capitule car toute votre énergie s'est envolée dans le torrent de vos pleurs et le silence de vos cris. Le sommeil vous gagne car vous capitulez devant la douleur. Lassé de lutter contre la peine vous finissez par l'embrasser et l'accepter comme amie d'un voyage auquel vous devez prendre part. J'ai donc fini par m'endormir avec la tête prête à exploser, le cœur meurtri et l'envie de vivre à zéro.

Et encore une fois j'ai enfoui ma peine dans une petite pièce quelque part au fond de mon cœur. Je refuse de ressentir la douleur encore, alors je la fuis, je la nie, je la cache. Mais même en faisant cela je sais qu'elle est présente. Je peux la sentir dans chaque centimètre carré de ma peau, de mon âme.

Si j'ai la faculté de m'épargner de ressentir cette affreuse douleur qui saccagerait ma poitrine une fois de plus, en revanche j'arrive à sentir sa présence. J'entends les fissures qui fragilisent mon cœur, je devine les cicatrices qui déchirent mon âme. J'ai dit que j'avais pris le temps d'aller mieux c'est à la fois vrai et faux. Ce qui est vrai c'est que maintenant je me sais capable de vivre sans toi ce qui auparavant me paraissait impensable.

Ce qui est faux c'est que si je n'ai pas pris le temps de ressentir, je n'ai alors pas guéri ou du moins pris conscience de l'ampleur des dégâts. Je sais que je vais devoir lâcher prise et me laisser couler pour pouvoir remonter à la surface mais je reste en apnée.

En vérité j'ai peur. Qu'est-ce que je vais ressentir, à quel point j'aurais mal cette fois. Chaque histoire est différente et nous souffrons à hauteur de ce que nous aimons. Il est ironique de remarquer qu'à chaque personne que j'aime j'ai l'impression que cela surpasse les autres et que finalement je ne savais pas ce qu'était l'amour.

Quelques phrases importantes que je retiens pour discerner l'amour des amourettes c'est avant tout le manque d'intérêt que vous aurez pour vos ex. Même après la rupture vous verrez qu'ils ne vous procureront plus la même adoration bien au contraire vous constaterez qu'ils sont fades.

Je me suis rendu compte que la beauté ne suffisait pas, le charme est d'autant plus intéressant car il est souvent complété avec d'autres qualités. Les gens beaux pensent qu'ils n'ont pas à s'encombrer de culture, de littérature, de passions parce qu'ils auront tout sur un plateau et se sentent invincible. Ils sont en vérité simplement beaux.

Aimer quelqu'un pour ce qu'il est, avoir des points communs, des centres d'intérêts ne suffit pas non plus. Ce qui compte vraiment c'est de quelle façon il élève votre âme et inversement, à quel point vous rendez-vous meilleurs ensemble, vous instruisez vous mutuellement.

Se soucier du bien-être de la personne qu'on aime est une chose évidente qui a souvent été oublié dans nos générations car chaque attention paraît forcée. Il n'existe plus d'actes désintéressés, rappelez-vous bien que faire plaisir à quelqu'un devrait également vous faire plaisir.
Si vous n'avez pas envie de faire plaisir à la personne en lui rappelant que vous l'aimez de façon désinvolte juste pour le plaisir. Alors vous n'aimez pas cette personne. Épargnez le temps et l'engagement à beaucoup en étant sincère avec vous-même.

Nous recherchons tous cet amour qui transcende qui bouleverse mais plus personne ne se donne la peine d'être bouleversant. La plupart d'entre vous n'avez jamais pris le temps de vous connaître vous-même, vous pensez que si mais le voyage est long et dans un sens il n'est jamais fini.

Vous pouvez voir à quel point vous êtes une personne différente d'une année sur l'autre, en fonction des pays que vous visitez, de l'endroit où vous habitez, des gens que vous rencontrez.
Vos goûts changent, vos envies aussi, peut-être même vos rêves et vos aspirations.

Si vous saviez en cinq ans d'études combien de fois j'ai changé d'avis sur ce que je voulais faire ensuite et d'ailleurs je n'en sais pas plus aujourd'hui.

Enfin bref, tout ça pour dire que les gens perdent leur saveur, leur âme et, il est possible que vous n'ayez rien remarqué et que vous pensiez que je suis folle.

Mais je crains que cela veuille dire que vous aussi vous avez perdu votre âme. Lorsque vous serez à nouveau curieux du monde, de la vie, de la nature, des gens qui vous entourent alors vous vous rendrez compte que la plupart des gens autour de vous sont fades.

Je dois être honnête lorsque vous aurez pris conscience de cela, c'est un cadeau empoisonné. Vous vous sentirez seul, incompris, recherchant en permanence une lueur qui ne se déclenche pas en chacun. Mais je vous garantis que la satisfaction d'être vivant à nouveau vaut mille existences de solitude.

C'est comme si tout ce temps j'avais été aveugle, bercée de futilités, de publicités, de codes de conduites et surtout d'apparence. Je ne dis pas que je suis supérieure je ne vois pas tout et ne suis pas consciente de tout, mais je suis au moins consciente de ma condition.


« Cher toi,

Je pensais que je ne t'écrirais plus que j'avais réussi à tourner la page. Mais je me demande souvent si je retrouverais un jour quelqu'un avec qui avoir ce genre de discussion. Profondes, pleines de sens, réfléchis.

Est-ce que j'aurais des amis qui partagerons mon envie de se faire apprendre mutuellement ?
Ne plus t'avoir comme ami me fait mal, car tu étais la personne que j'estimais le plus. Tu n'as pourtant tenu aucune de toutes les promesses que tu m'as faites. Que tu aies eu des raisons ou non à chaque fois, cela ne change pas le fait que tu n'as pas été capable de les respecter.

Or quand tu m'as dit que tu ne promettais rien que tu ne pouvais pas honorer, moi, je t'ai cru.
Aujourd'hui je suis celle qui n'est pas sincère pour avoir espéré. Mais je ne m'excuserai jamais pour cela, j'aime l'espoir, il est beau, pure, naïf et il pousse à faire des choses tellement belles.
Il donne la force de continuer quand tout semble perdu.

C'est ce qui m'a aidé toute ma vie dans toutes les souffrances que j'ai vécu et c'est ce qui me rend plus forte chaque jour. Tu sais je croyais vraiment que tu étais l'amour de ma vie, tout était si évident, j'avais tellement d'admiration pour toi. Tu as certes des qualités que je n'avais jamais trouvé chez personne parce que je pensais qu'elles n'existaient pas tant elles sont rares.

Cependant la parole est une chose qui mérite bien plus d'intérêt que tout le reste. Envers et contre tout je t'ai fait confiance parce que je pensais te connaître mais j'ai créé l'image de toi que je voulais voir, parce que je voulais être la personne que tu me faisais sentir que j'étais.

Aujourd'hui je construis encore la personne que je souhaite devenir et tu m'y as aidé fortement, néanmoins je pensais que ton départ m'anéantirait je me rends compte que j'arrive de mieux en mieux à canaliser et contenir la douleur qu'avant. Ça doit être cela être adulte, enfouir davantage, ne pas vouloir ressentir, occulter les images. »


Cher toi,

On ne m'enlèvera pas de l'esprit que nous sommes liés toi et moi. D'une façon ou d'une autre je sais que c'est la vérité. Il s'est toujours passé des choses étranges entre nous. Comme de la télépathie que je n'ai jamais eue avec personne.

Il suffisait que je pense à toi pour t'apercevoir au coin de la rue. Qu'un écureuil passe à ma fenêtre pour que tu appelles au même moment.

Comme si tu avais toujours su. Comme si nous pensions l'un à l'autre au même moment. Et même si aujourd'hui nous n'avons plus de contact, il suffit que j'écrive sur le ciel magnifique que je vois en me demandant si toi aussi tu le vois pour que je vois une de tes photos d'un ciel orageux. C'est étrange la vie. Tout me pousse à croire que tu es ma destinée, alors qu'il n'en est rien.

Tous les chemins mènent à toi. »



« Cher toi,

Tu sais c'est étonnant, pour la première fois de ma vie je n'ai plus pour objectif de trouver l'amour. Après chaque rupture au début je me précipitais pour me distraire avec un autre le temps de cicatriser. Avec le temps j'ai compris que c'était inutile et cruel pour les autres, que je devais prendre le temps de guérir seule pour comprendre vraiment. Mais à chaque fois je continuais de chercher l'amour, partout, à chaque sortie, chaque occasion je me disais que l'amour pourrait me tomber dessus et qu'il fallait que je sois prête.

Quand je t'ai rencontré je pensais au bien être de mon couple plutôt qu'à moi et je me suis aperçu que je n'existais plus dans tout ça. Grâce à toi j'ai compris que je méritais qu'on me traite comme j'avais envie de l'être et que je ne devais pas me contenter de ce que j'avais si cela ne me suffisait pas. Depuis toi quelque chose a changé en moi, je ne cherche plus.

En fait, ça m'est même devenu complètement égal de rencontrer quelqu'un, de trouver l'amour. Je sais que ça arrivera un jour du moins je l'espère encore mais je crois qu'au fond je sais que ça n'arrive pas deux fois comme ça. D'un autre côté, ça fait tellement longtemps que je me fais passer au second plan qu'aujourd'hui je prends le temps de me construire la vie que je souhaite.

Je n'attends plus qu'elle arrive ou que la bonne opportunité se présente, j'ai compris que c'était à moi de créer les opportunités. Et à vrai dire je me sens mieux, apaisée, personne ne m'a jamais fait sentir que j'étais assez, moi je me suffis c'est ce qui compte réellement dans la vie, se suffire à soi-même. Passer des moments heureux avec ma famille le plus souvent possible et construire une vie que j'aime.

Quelque chose en moi me dit que je n'aimerais jamais personne autant que toi, j'essaie de ne pas y croire parce que ça me rend triste mais j'avoue que ça ne m'étonnerait pas. J'ai toujours eu ce pressentiment qu'après toi tous les autres seraient fades. J'ai compris aussi pourquoi je n'étais pas pour toi cette personne, au fond j'ai toujours su que je n'étais pas capable de t'apporter ce que toi tu m'apportais que j'étais moins exceptionnelle que tu ne l'es, du moins intellectuellement.

Mais tu m'apportais tellement que j'aurais voulu que tu vois en moi ce que je voyais en toi, parce que c'était trop beau de mon point de vue. Une personne qui se préoccupe de vous, qui est attentionné envers vous, pour qui vous existez réellement en tant que personne. Qui vous apprend, qui vous écoutes, qui vous regarde. C'était ça le principal, tu m'as vue.
Alors que je m'étais perdue, que je ne me voyais plus, j'étais entourée de personnes qui ne me voyaient pas auprès de qui je m'étais toujours sentie seule, différente.

C'est toujours le cas. Je ne me suis jamais sentie si seule que depuis que tu n'es plus là, mais je prends soin de moi et je n'ai besoin de rien d'autre. »

SéparémentWhere stories live. Discover now