chapitre un

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Les reflets d'une couleur mauve pâle éclairent ses cheveux sombres, elle sort tout droit de la pénombre

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Les reflets d'une couleur mauve pâle éclairent ses cheveux sombres, elle sort tout droit de la pénombre. Seul son visage est éclairé, de temps à autres, par la combustion d'une cigarette qu'elle aspire et dont la braise rougeâtre contraste avec sa peau mate.

Ame apparaît parfois, aux yeux des autres, quand les lumières artificielles s'arrêtent sur elle. Elle n'aime pas particulièrement les soirées monégasques, elle n'apprécie pas plus les basses qui font raisonner sa cage thoracique. Ça dépend des jours, de son humeur et de comment elle a décidé d'être.

Aujourd'hui n'est pas un bon jour.

Ame se sent vide, sans trop savoir quelles en sont les raisons. Parfois, elle sait. Aujourd'hui non. Elle ne décide pas tout mais aujourd'hui, la brune a décidé de ne pas jouer aux jeux d'alcool avec ses amis.

Voilà de nombreuses années qu'ils se connaissent tous, mais Ame sait que personne ne la comprend réellement. En cas de problème, elle ne pourra compter sur aucun d'eux, car elle ne pourra pas les appeler, elle préfère se débrouiller seule.

Ame ne sait jamais sentie à l'aise au milieu de cette jeunesse dorée. Elle est différente. Elle n'est personne ici, seulement un objet rapporté, né au mauvais endroit. Elle n'est pas née sur le Rocher, elle ne se sent pas vraiment monégasque.

Elle y a seulement grandi.

Assise contre le carrelage frais du salon, elle écoute les défis lancés par ses amis. Une énième cigarette, une énième bouffée d'air néfaste tandis qu'elle refuse poliment le défi prétextant préférer s'abstenir de jouer pour observer de ses yeux noisette. Elle déteste les vérités car les siennes ne sont que des mensonges. Elle déteste les actions car les siennes ne sont jamais entreprises d'elle-même.

Ame passe une main nerveuse dans ses cheveux tressées en constatant qu'il la fixe avec attention, lui non plus, ne consomme pas d'alcool ayant trop de responsabilités à porter, sûrement une semaine de course. Il se lève pour la rejoindre alors qu'elle se dirige sur la terrasse surplombant le Rocher et la mer méditerranéenne.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Elle aperçoit ses mains posées sur la rambarde à sa droite, sa voix n'est qu'un murmure dans le vent quand il demande, comme à son habitude, avec douceur :

- Je m'inquiète pour toi, y a-t-il quelque chose dont tu aimerais parler ?

- Pas spécialement non, pas avec toi.

- Améthyste... commence-t-il.

- J'ai pas de compte à te rendre, Leclerc.

Elle n'a pas de compte à lui rendre pourtant elle n'aime pas cette sensation dans sa poitrine quand elle lui parle avec acrimonie. Ame ne l'avoue pas mais elle aime les petites attentions qu'il peut lui témoigner et dans lesquelles, ces questions ont une place cruciale. Elle reprend avec une pointe de sarcasme dans la voix :

- Et toi, t'as un truc dont tu aimerais parler ?

- Pas spécialement, dit-il avec un petit sourire amusé.

- Tant mieux, cette soirée commence à me briser, je vais rentrer, souffle-t-elle en écrasant sa cigarette dans le cendrier.

- Je te ramène ?

Elle se tourne vers le pilote monégasque, leurs yeux se croisent. Il est bien trop précieux, il aurait du porter son prénom, celui d'une pierre douce qu'elle n'ai pas. Améthyste ne le ferait pas avec les autres, mais elle se sent obligée de le faire pour Charles en l'avertissant :

- Tu sais comment ça va encore se terminer, n'est-ce pas ?

Il acquiesce en observant Améthyste se tourner vers lui, il peut apercevoir ce même désir luisant dans ses prunelles obscures où la souffrance est maître. Charles glisse sa main sur le creux de ses reins pour l'inviter à quitter cette soirée oppressante.

Ils regagnent l'appartement du pilote bien rapidement, terminant nus dans les bras de l'un et de l'autre, tout aussi hâtivement. Les deux jeunes ressentent ce besoin d'être le centre de l'attention durant quelques instants, le temps d'une soirée bien trop courte.

Améthyste sait que cet événement ne se produit que rarement. Ça n'arrive que quand le brun aux yeux verts se laisser aller suite à un mauvais week-end passé ou redoutant celui s'annonçant. C'est ce qu'elle en a conclut mais peut-être est-ce bien plus ?

- Améthyste.

Son prénom n'est qu'un murmure au travers de son souffle court, il constate qu'elle s'est déjà levée du lit et qu'elle ramasse ses vêtements au sol, évitant son regard. Elle fait tout pour faire croire qu'elle n'a pas entendu cette demande silencieuse qu'il réitère à haute voix.

- Tu restes cette nuit ? Juste cette nuit, supplie Charles avec une pointe d'espoir dans la voix.

Elle se retourne pour le détailler, ses vêtements dans les bras, ne cachant que sa poitrine dénudée. Améthyste aimerait passer une main dans ses cheveux en bataille pour les recoiffer, elle aimerait lui dire de s'endormir et qu'à son réveil son absence ne se fera pas ressentir. A la place, elle répond :

- Je vais juste à la douche, je peux ?

Charles acquiesce. Il observe la brune se diriger vers la salle de bain. Il ne la rejoint pas. Elle aime être seule, la douche est bien plus qu'un rituel à ses yeux.

En réalité, Ame prend des douches dès que possible. C'est un de ses nombreux troubles obsessionnels comme pour pallier au manque qu'elle a eu durant son enfance. Elle n'a plus besoin d'attendre le jour de la douche, Améthyste peut se laver dès qu'elle le souhaite.

Elle reste une heure sous l'eau brûlante, tentant d'oublier les souvenirs virevoltants de son enfance. Son cœur se serre face aux larmes qui ne surgissent pas, ses yeux sont aussi secs qu'un désert ancestral.

Améthyste se rhabille rapidement en prenant soin de raccrocher son collier. Les deux pierres se reflètent l'une sur l'autre, les couleurs jaunâtres de l'ambre parviennent à éclairer les ténèbres de la seconde pierre polie, la sienne, celle qui porte son prénom.

Elle sort de la salle de bain, et jette un coup d'œil dans la chambre plongée dans la pénombre. Elle distingue le visage endormi de Charles, posé sur l'oreiller qu'il encercle de ses bras. Améthyste s'approche pour remonter la couverture sur son corps, elle ne voudrait pas qu'il prenne froid en son absence.

Améthyste referme la porte de l'appartement, ne pouvant résister à ce besoin oppressant de partir, d'abandonner le pilote derrière elle, encore une fois. C'est plus fort qu'elle.

Parce que Améthyste néglige ses sentiments qu'elle ne comprend plus, néglige ses pensées alarmantes et par dessus tout, Améthyste néglige les autres comme ils ont pu la négliger dans son enfance.

Parce que Améthyste néglige ses sentiments qu'elle ne comprend plus, néglige ses pensées alarmantes et par dessus tout, Améthyste néglige les autres comme ils ont pu la négliger dans son enfance

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NÉGLIGENCE » Charles Leclerc ✓Место, где живут истории. Откройте их для себя