Chapitre 5

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Le weekend terminé, je retourne à nouveau à la salle le lundi, même si je suis encore plus épuisée que d'habitude. Dorian a encore une fois décidé de se réveiller le plus souvent possible et je pense avoir dormi moins de deux heures la nuit dernière. Mais je suis tout de même venu car j'ai besoin de courir pour me changer les esprits, besoin de cette échappatoire juste le temps de deux petites heures pour ne plus penser à rien. J’ai aussi espoir de voir James débarquer après moi pour enfin m’expliquer et m’excuser, je me mentirais si je dis que je n’ai pas souvent pensé à lui depuis la semaine dernière.

En entrant dans la salle je suis surprise de déjà le voir en train de courir. Toutes les machines sont libres, mais je décide d'utiliser celle juste à côté de lui comme il a l’habitude de faire. Je monte dessus sans l’allumer et le salue de la main avec un grand sourire sur les lèvres. Il tourne la tête vers moi, mais ne daigne pas répondre, ce qui fait instantanément disparaître mon sourire. Je comprends tout de suite qu'il m'en veut de l’avoir planté dans le café sans rien lui dire. Alors je descends de ma machine pour en utiliser une plus loin, je pense être trop distraite si je reste à côté de lui alors qu’il m’ignore royalement.

Après quelques minutes de course, ma musique dans les oreilles et concentrée sur mes pas, je le vois du coin de l’œil descendre de sa machine, pour venir se poster sur celle à côté de moi. Il ne dit rien, mais en tournant la tête vers lui je vois bien qu'il tente de cacher son sourire. Il ne m'en faut pas plus pour me déconcentrer quelques secondes et ne plus faire attention à mes foulées. La fatigue n'aidant pas non plus, je me tords la cheville et presse le bouton d’arrêt d’urgence du tapis de course.

― Putain !

Je jure en descendant du tapis en boitant. James qui n'a rien loupé de la scène arrête de courir également et vient directement m'aider. Un bras autour de ma taille il m’aide à aller m’assoir sur un banc de musculation non occupé.

― Aisling, merde, ça va ?

― Non ça ne va pas. C'est de ta faute idiot !

― Ma faute ?

Il s’agenouille devant moi et rit avant de prendre délicatement ma cheville entre ses mains pour l’observer.

― Oui, tu m'as ignoré et déconcentré.

Je tente de ne pas sourire et d’avoir l’air contrarié, mais c’est peine perdu, son énorme sourire est contagieux et je finis par l’imiter. Il s’excuse tout de même, alors qu’il n’est pas réellement responsable, en m’expliquant que ce n’est qu’une blague. Il voulait recréer notre première rencontre, quand je l’ai soi-disant impoliment ignoré. J’ai beau lui répondre qu’il n’est pas drôle, mon sourire n’aide pas à le convaincre. Malgré le mal que je ressens à la cheville, je dois bien avouer que je suis soulagée qu’il ne m’ignore pas et qu’il n’a pas non plus l’air de vraiment m’en vouloir, même s’il est peut-être trop occupé à se préoccuper de l’état de ma cheville plutôt que de me faire part de son ressenti.

― Je savais que je te faisais de l'effet, mais pas à ce point, lance-t-il finalement avec un clin d'œil.

Quelles femmes ont sûrement été rendu muettes par ce simple clin d'œil ? Définitivement moi.

― Aller Miss casse-cou je t'emmène aux urgences. Tu n’as pas l'air de t’être raté, ajoute-t-il ensuite puisque je ne réponds pas.

J’essaie de protester pour ne pas devoir me rendre à l’hôpital, je ne veux pas risquer de faire une crise d’angoisse ou de me mettre à paniquer si je me retrouve là bas. Je tente de lui faire croire que tout va bien et que ce n’est rien, mais quand je me redresse et m’appuie sur mon pied je manque de tomber. Il m'aide alors à me lever et ne me laisse pas trop le choix, on marche en dehors de la salle après avoir récupéré nos affaires. Puis soudain, sans que je n’aie le temps de réagir, il se baisse légèrement et me prend dans ses bras en mode mariée. Je me tends automatiquement, on ne m’a pas touché depuis longtemps et je n’arrive pas à me détendre. Sans me laisser refuser il se dirige vers sa voiture garé sur le parking situé à quelques centaines de mètres.

Debout (Spin Off Relève moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant