La Disparue | MAZE RUNNER

.・゜゜・Chapitre Dix ◇

Newt est borné, mais pas stupide. Il voyait bien que Simone lui a lancé des regards toute la journée. Alors, il trouvait toujours un moyen de s'occuper avec le nouvel arrivant, à aucun moment, il fut seul.

Et ça agace Simone, qui elle était prête à discuter avec son cadet. Désormais, elle a plus envie de l'attraper pour lui rappeler le respect qu'il doit aux aînés que de parler de ce qu'il s'est passé entre eux.

Et il a fallu la fête de bienvenue, préparer au soir, pour que Simone arrive à choper Newt par le col, et le tire un peu loin des blocards qui commencent tout juste à s'approcher du feu de camp.

Le nouveau est en compagnie de Chuck, le plus jeune du bloc désormais, ayant abandonné Newt une dizaine de minutes plus tôt.

Simone coince le plus grand entre elle et un arbre, sur lequel elle le réceptionne, le lâchant enfin.

— Je comprends maintenant Alby, murmure-t-elle à soi-même.

La jeune femme comprend enfin la douleur du chef du bloc d'avoir dû supporter deux jeunes aussi têtus l'un que l'autre.

— Simone, prononce finalement le blond vénitien.

— Newt.

— Un.

— Deux.

— Trois.

— Soleil

Il profite diversion pour s'enfuir, mais la poigne ferme de Simone le retient par le poignet, il déglutit difficilement. Il a l'impression de revenir trois ans en arrière, d'être à nouveau à l'aube de son adolescence, d'être aussi que trois pommes, de devoir lever la tête pour regarder Simone, et non la baisser comme aujourd'hui. Un sourire apparaît sur son visage, oubliant presque l'angoisse de la discussion qu'ils doivent normalement avoir. Il avait bien grandi, mais pas elle. Son regard reflète une maturité qu'elle n'avait pas d'aussi complet avant sa disparition, mais son visage continue de renvoyer l'annonce de leur jeune âge.

— Arrête de te foutre de moi, ce n'est pas le moment ! s'agace-t-elle, tout aussi stressée de le confronter ?

Car oui, tout ce petit stratagème, c'est ainsi qu'ils communiquent, ils ont compris que l'un l'autre sont angoissés de la suite.

Que seront-ils après cette discussion ?

Des meilleurs amis, qui ont grandi côte à côte dans le plus grand merdier de ce monde. Une sœur et un frère de cœur que même l'aversion ne peut séparer. De simples inconnus puisque rester aussi proche les détruirait.

Des...amoureux ?

Non, pas des inconnues. Surtout pas ça.

Ses doigts se resserrent un peu plus sur le poignet du maton, elle ne voulait pas perdre Newt, non. Tout sauf ça, elle ne le laissera plus se détruire, elle sacrifiera tout pour qu'il soit heureux. Mais, est-elle réellement prête ?

Et il comprit, rien qu'à la lueur de ses yeux, le jeune homme sait qu'il ne vivra jamais son idylle si elle continue à se borner sur ça.

Newt fait disparaître l'espace entre leur deux corps. Il glisse sa main libre derrière la tête de Simone et exerce une pression, forçant son corps à faire un peu en avant, son front cognant contre le haut de son torse. Tout d'abord surprise, elle lui lâche le poignet pour s'éloigner de lui, mais sa deuxième main se glisse dans son dos pour la maintenir contre lui.

Même son étreinte a radicalement changé, ses câlins presque enfantins sont devenus doux et attentionnés.

— Je veux que tu arrêtes, se lance-t-il.

— Arrêter quoi ?

Il desserre légèrement son emprise pour permettre à leur pupille de se retrouver.

— De me voir comme un petit garçon.

— Dit-il après le sale tentative de t'enfuir, marmonne-t-elle.

Newt roule légèrement des yeux, mais ne s'arrête pas sur ce bon départ, décidé à lui dire.

— Malgré ce que je t'ai avoué hier, je ne suis plus une personne à protéger, je ne suis plus ton cadet innocent qui ignore tout de la vie. On en a connu des galères durant ses trois ans qui m'ont forgé l'esprit, vous les premiers. Je vois bien que tu as encore du mal à me voir comme adulte malgré mon apparence, mais il faut te rendre compte à l'évidence. Je suis physiquement et mentalement aussi vieux que toi. Alors, traite moi comme ton égal à partir d'aujourd'hui.

Sa voix, ayant perdu quelques octaves, trahissant son sérieux, accompagne un regard qui lui rappelle presque ceux d'Alby. Un long silence suit ses mots révélateurs d'une envie d'être traité comme un adulte, et non comme un petit frère.

Non, pas de fraternité.

— Je suis désolée. Je l'avais compris, tu sais, j'ai bien vu qu'il n'y a pas que ton physique qui a changé. Pourtant, je me suis bêtement entêtée à continuer à te voir comme ce pré adolescent qui courrait toujours derrière moi. C'est peut-être bien, le seul changement auquel j'ai du mal à faire face...

— Et pourquoi donc ?

— Tu sais très bien pourquoi.

Elle mordille l'intérieur de sa joue, repensant à ce baiser partagé.

— Si tu me vois comme un adulte, alors tu n'auras plus aucune excuse pour faire taire tes sentiments, n'est-ce pas ?

— Ce qui est arrivé hier, on le sait très bien que ce n'était pas un coup de tête...j'ai décidé de penser naïvement que c'était de l'admiration que tu avais pour moi toutes ces années...

— J'étais peut-être jeune pour comprendre, du moins au début, mais on peut dire que tu es mon premier amour ? Comme dirait Lise, lui confie Newt, riant nerveusement.

Tous ses muscles se sont relâchés d'un coup à ses derniers mots, il lui a enfin dit ce qu'il pensait, ce qu'il portait sur son cœur depuis des années, jamais il pensait avoir la chance de le lui faire un jour.

Et ce jour est enfin là, elle est là. Dans ses bras, yeux dans les yeux, et lèvres contre lèvres.

Non, plus de meilleurs amis.

Simone prend appui derrière la nuque du sarcleur, cédant définitivement à l'ouverture des portes de son cœur.

Ayant initié cette embrassade, c'est elle qui mène la danse, mais rien de bien obscène, de chaste baiser enchaîné, ou simplement leurs lèvres remuant l'une contre l'autre. Pas besoin de grande démonstration, un rien suffit pour que l'adrénaline se faufile dans chaque parcelle de leur corps.

Un bruit sourd émane près d'eux, stoppant leur échange, surprit.

— Non non, désolé, je n'ai rien vu, je m'en vais.

Minho est tombé, s'étant prit une branche sortant de la terre, il se trouve ventre au sol, les mains devant ses paupières.

— Mais qu'est-ce que...

Newt finit par éclater de rire, rapidement suivie par Simone, alors que le jeune homme aide son meilleur ami à se relever, se moquant ouvertement de lui.

— Alby s'inquiétait de ne pas vous revoir revenir, il pensait que vous étiez en train de vous entretuer, alors il m'a envoyé...Ça a bien changé les tentatives de meurtre à ce que je vois... Asphyxie à bouche pleine, c'est innovant...

Simone continue à ricaner, découvrant une nouvelle facette du maton des coureurs, c'est un blagueur avec un haut degré de sarcasme, et elle apprécie ça.

Ils quittent finalement les lieux, tous les trois, sans savoir que deux cœurs battent désormais à l'unisson.

Des...amoureux ? Il semblerait.