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Prologue

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TRAILER du Tome 1 juste en média 

Point de vue de Jade : 

-Désolée-

-Reste pas là à rien faire, ramasse ce que t'as fait tomber avant qu'un client se prenne les pieds dedans ! hurla t il en m'arrachant le plateau des mains. 

Les yeux fixés sur le sol, j'essayais de prendre mon mal en patience. Je pouvais sentir le regard réprobateur de tous les clients sur moi, et je sais qu'attirer l'attention ne ferait que rallonger ce moment de pure humiliation. 

-Jade j'te parle ! Pourquoi J'te paie moi hein?!
-Tu me paies pas. répliquai je en me baissant pour ramasser les bouts de verre. 

J'ai pas tardé à regretter d'avoir prononcé ces mots. Je savais d'avance ce qui allait se passer maintenant. Je reposais le bout d'assiette brisé sur le carrelage et me redressai.  

Il posa le plateau en métal avec force sur le comptoir derrière lui puis m'attrapa par le bras. Il m'entraina dans les cuisines car on commençait à attirer un peu trop l'attention sur nous. 

-Prend tes affaires et dégage de mon resto. Demain tu pars chez Maria. 

Surement trop occupée à essayer de me défaire de son emprise, je mis quelques secondes à comprendre ce qu'il venait de dire. 

-Maria? Mais elle habite au Brésil !! protestai je. 
-J'ai un établissement à faire tourner, maintenant rentre et prépare tes affaires. J'te le redirai pas deux fois. 

Sans me donner d'explications, il me relâcha brusquement et sortit des cuisines sans un regard de plus. Je pris une profonde inspiration et essayai de ne pas pleurer devant tous les commis de cuisine qui avaient assisté à la scène. J'arrachai ma veste du porte manteau et m'empressai de quitter cet endroit. J'avais l'impression de suffoquer à cause de toutes ces vapeurs. J'enfilai rapidement ma veste tout en me précipitant vers la sortie du restaurant. Un vent frais et humide me frappa le visage à peine j'eus mis un pied dehors. En l'espace de quelques secondes, je passais de la cacophonie des cuisines à celle de la ville. 

New-York City. 

Je relevai les yeux vers le One World Trade Center, le soleil se reflétait sur la façade vitrée du tout nouveau building. Le béton luisait encore à cause de la pluie torrentielle de ce matin. Je fronçai légèrement les sourcils en me rappelant de l'évènement qui a changé la face des États Unis à tout jamais. L'inébranlable symbole de l'empire américain... des années d'ascension et de réussite réduit en poussière en l'espace de quelques heures seulement. 

J'étais jeune, trop jeune pour pouvoir me souvenir. Tout ce que je sais, c'est que mes parents étaient là, puis le jour suivant, ils avaient disparu avec 3000 autres personnes... 

Quand j'y repense...quelle est la probabilité pour qu'une chose pareille arrive? À partir de ce moment là, ma vie n'a été qu'une suite d'évènements plus éprouvants les uns que les autres. C'est comme etre sur un bateau prit dans une tempete sans fin. Il faut savoir s'accrocher pour ne pas passer par dessus bord. 

Personne n'est venu réclamer une gamine de quatre ans alors j'ai été jeté dans ce qu'on appelle le système... ou la bete noire des États Unis. Une fois jeté dans cette prison, atteindre la majorité est la seule clé pour en sortir. J'ai été perdu dans ce tourbillon administratif et émotionnel jusqu'à mes douze ans. Ça n'a jamais fonctionné avec les nombreuses familles d'accueil, j'ai une image encore claire et nette de la dame qui s'occupait de mon dossier mais pas moyen de me souvenirs de ceux qui m'ont accueillis. 

Le jour de mes douze ans restera gravé dans ma mémoire, un miracle s'est produit. Un homme accompagné d'une femme que je n'avais jamais vu se sont présentés comme étant mon oncle et sa femme. 

Ce jour là, j'ai cru que la tempete avait disparu, que j'étais enfin arrivée à destination. Les premiers mois ça a été le cas, jusqu'à ce que Jane, sa femme, tombe enceinte de leur premier enfant. Cette grossesse annonçait le début de la fin en quelque sorte. Au fil des années, le sentiment d'etre de trop s'est installé, et je voyais bien que mon oncle regrettait chaque jours un peu plus de m'avoir sortie du sytème. 

J'étais jeune et très ignorante. Personne ne parlait de mes parents, personne n'en a jamais parlé. Ils étaient devenus un mystère, comme des fantomes appartenant à un passé lointain, tellement loin, que je peine à garder une image claire et nette d'eux. 

Dans ma tete d'enfant, je ne pouvais pas m'empecher de me poser un tas de questions.

À la maison et même à l'école, j'étais hors cadre. Une étrangère qui n'avait plus sa place, à treize ans s'était peut etre trop tard pour penser à rentrer dans une case. J'adorais aller à l'école, c'était comme un échappatoire. Le savoir en soi était un remède contre l'un de mes plus grand maux. La solitude. 

Puis un jour, j'ai tout simplement arrêté d'aller en cours. Le caractère social de l'école a prit le dessus et j'étais tout simplement incapable de faire face aux autres. J'avais pas le mental pour affronter ça, j'étais faible. 

Après des semaines et des semaines de disputes, mon oncle a finalement accepté que je fasse mon lycée scolarisée à la maison. À une seule condition, que je travaille le reste du temps dans son affaire. Il tient un resto de bourge en plein coeur de Manhattan. Le genre d'établissement, où tu payes 250 dollars pour manger un petit pois sur une feuille de salade. Oui ce genre de resto là. 

Le klaxon d'un taxi me fit brusquement sortir de mes pensées. Mes jambes m'avaient ramené à la maison alors que ma tete elle, était perdue des années en arrière. 

La maison... Demain elle restera celle de mon oncle et de sa petite famille. Tandis que moi, je remonterai sur le bateau, je me demande juste si cette fois je naviguerais en eaux troubles ou alors ce sera le calme plat. À l'approche de mes 18 ans, les questions autour du mystère que représente mes parents resurgissent de plus belle, et la seule chose dont je suis sure c'est qu'elles ont faim de réponses. 

En poussant la porte d'entrée, quelque chose de bizarre planait dans l'air. Peut etre l'odeur du changement, ou pire encore. 

J'étais loin de m'imaginer que la petite combine mise en place par mon oncle pour se débarrasser de moi ferait partie de quelque chose de plus grand. Tellement grand et dangereux, que cette fois là, le bateau sur lequel je suis, se fera tout simplement engloutir par la tempete. 





FAVELAS T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant