Chapitre 14

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Le lendemain je retourne chez Tomas Anderson pour un peu plus de sérieux cette fois ci.

J'ai encore du mal à croire ce qu'il s'est passé hier. D'après ce que j'ai compris, c'est Tomas qui souhaitait que je vienne. Je rougis en pensant que, si ça ce trouve, il m'apprécie un peu plus qu'il ne me le dit. Enfin, il ne m'a jamais dit qu'il m'appréciait mais c'est un détails.

Lorsque la porte s'ouvre sur le garçon, j'entre dans la maison encore vide. J'ai vraiment l'impression qu'il habite ici tout seul. Il me fait signe de monter à l'étage tandis qu'il finit sa conversation au téléphone.

Je rentre doucement dans la chambre mal rangé de Tom et dépose mon sac au pied du lit. J'aime beaucoup sa chambre. Contrairement à la mienne, elle est chaleureuse et personnelle. Je devrais aussi mettre des posters. J'entends des pas monter puis le garçon entre dans sa chambre. Il est magnifique. Quoi ? Non mais qu'est-ce que je dis là ? Non, il est moche, mal coiffé, mal habillé avec son t-shirt noir fin qui laisse deviner sa musculature, ses yeux verts profond qui me fixent sont légèrement cernés, il sent divinement bon.... Mais qu'est-ce qu'il me prend ?

Il hausse un sourcil en voyant mon visage changer d'expression en peu de temps. Je m'en rends compte et lui fais un sourire idiot.

<< Salut !

- Sa...lut ? Est-ce que tu es schizophrène ? me demande t-il.

- J'ai quelques doutes...

- Je me disais aussi. Tu as amené le livre ?

Je fais oui de le tête et sort le pavé de mon sac près de lui.

- Je ne l'ai pas encore ouvert. Il est tellement vieux que j'avais peur qu'il se désintègre.

Sans aucune délicatesse, Tomas me prend le livre des mains, me souffle la poussière dans le visage et l'ouvre. Il commence à feuilleter les pages mais quelque chose à l'air de le chiffonner.

- Il y a rien.

- Comment ça il y a rien ? toussai-je.

- C'est vide, il n'y a rien d'écrit, nada !

Je lui prend le vieux livre des mais et constate qu'il a raison. Les pages sont vierge.

- Ne me dis pas qu'on a payé pour ce truc !?

- Que j'ai payé, rectifiai-je. Mais oui, c'est un peu ça.

Je devrais être en colère mais j'ai l'impression de ne pas être surprise.

- Ok, j'y retourne. Elle va m'entendre cette pouffe ! Comment a t-elle pu nous arnaquer si facilement ?! s'énerve le garçon.

Il enfile une veste et s'apprête à sortir de le chambre lorsque je le retiens par le bras.

- Non, arrête !

Il hausse un sourcil et serre les poings.

- Tu as payé trente dollars pour un livre vide et on ne va rien faire ? T'es pas sérieuse ?

- Si... Enfin non ! Mais je ne veux pas que ce soit toi qui y aille ! C'est mon problème, je le réglerais moi-même.

- Cette fille est folle, hors de question que tu retournes dans cette librairie !

- Attends, tu t'inquiètes pour moi ? Je croyais que tu me détestais, Anderson ! Laisse moi y aller, je suis grande, je peux me défendre seule !

Il s'approche dangereusement de moi, le regard meurtrier. Je recule et butte contre la tête de lit. Lorsqu'il lève le bras, je me cache les yeux derrière mes mains et pousse un cri de peur.

- Et tu peux te défendre seule ? Laisse moi rire !

Je relâche mes bras et ouvre doucement les yeux. Il n'allait rien me faire, c'était juste un test.

- T'es un connard, Anderson. Je ne sais même pas comment je peux t'apprécier.

- Tu viens juste de le découvrir ?

Nos voix sont presque devenus silencieuses. Il est proche de moi et je peux sentir son parfums piquant et mentholé. J'ai du mal à respirer en remarquant à quel point nous sommes près l'un de l'autre.

- Je te déteste, Elénane. Je te déteste à un point que tu ne peux pas imaginer.

Je suis trop occuper à savourer mon nom qu'il à prononcé lorsqu'il commence à se rapprocher plus de moi. Je ne bouge pas et le fixe. Il me dévisage, m'étudie, puis son regard tombe sur mes lèvres. Je devine la suite mais je sais qu'il ne fera pas ça. Il me déteste, il vient de me le dire.

Et c'est dans un cri de surprise qu'il vient écraser ses lèvres roses sur les miennes. Le baiser n'est pas dur, pas sauvage. Bien au contraire. Il est doux et lent. Tout le contraire de Tomas.

Il monte sa main sur mon visage et nous tombons sur le lit.

Il arrête le baiser et me regarde. Il s'apprête à me m'embrasser à nouveau lorsque je sens quelque chose de dur sous l'oreiller. Je le soulève et enlève l'objet qui me gène pour me réinstaller. C'est froid et métallique. C'est une arme.

Je pousse un cri pour la troisième fois et lâche l'objet précipitamment de ma main. Je pousse le garçon et me relève en vitesse.

- Dis moi que c'est un jouet...

J'essaie de garder mon calme mais mes muscles sont tendues et je tremble comme une feuille. Je viens d'embrasser un garçon qui a un arme sous son oreiller.

Il ne répond pas et je commence à hurler.

- Réponds-moi ! Qu'est-ce que c'est que ça ? Qu'est-ce que tu as fait avec ?!

- Pars, Eléane...

Je le fixe, effarée.

- Et le baiser ...?

- Je n'aurais pas dû, je suis désolé.

Son regard est redevenue dur. Des larmes coulent sur mon visage. Je ne veux pas partir mais il me fait peur. Il prend l'arme par terre et la repose sous son oreiller.

- Tes parents sont au courant ? murmurai-je en m'imaginant Théo découvrir le revolver.

- Va-t'en Eléane.

- Qu'est-ce que tu as fait avec ça ? Je t'en prie, dis-moi que ce n'est rien de grave.

- Dégage Eléane ! hrule t-il.

Je sursaute au son de sa voix. Je sens qu'il va pleurer mais il attend que je parte pour le faire. Le visage mouillé et les yeux rougis, je recule jusqu'à la porte puis pars en courant.

Arrivée chez moi, je ferme la porte et monte précipitamment les escaliers. Je ne veux pas que ma mère me voit dans cet état. Je m'étale sur mon lit et pleure en réfléchissant. Aux Etats-Unis, il n'est pas rare que des gens aient une arme. Mais Tomas n'a pas l'âge. Je suis sûre qu'il s'est passé quelque chose. Fatiguée par tout les événements, je m'endors en repensant au baiser et à cette phrase, je n'aurais pas dû, je suis désolé.





Hey hey ! Chapitre 14 ! Je mettrais bien un smiley content mais bon ça colle pas trop au chapitre... Donc voilà, il s'est passé le moment tant attendu (ok vous l'attendiez peut-être pas mais moi si). Bref dites-moi ce que vous en pensez et bye les ananas ! Oui je vous appelle ananas et c'est très bizarre parce que je parle toute seule. Bref, au revoir !

Feeling of darknessWhere stories live. Discover now