Chapitre 5 - Être de nouveau sur le marché

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18 août

Mercredi après-midi, en passant la porte la séparant de la salle où Lorenzo attendait patiemment, Capucine réarrangea son blaser. Après avoir revu Idriss, s'être replongée dans son dossier, avoir repensé aux détenus qu'elle avait soutenus lors de leur sortie ou tout simplement à ceux qu'elle essayait de former au mieux, la jeune femme se rappela qu'un certain poids pesait sur ses épaules.

Il lui arrivait parfois de l'oublier. Mais il y avait toujours quelque chose qui le lui rappelait.

— Bonjour madame Locate, la salua son client lorsqu'elle s'arrêta devant la table.

— Bonjour monsieur Gallo, répondit la brune en prenant place.

Comme toujours, le regard de l'homme avait une assurance déstabilisante. A moins que c'était à cause de la couleur de ses yeux. Peut-être n'était-ce pas son intention de paraître si impressionnant ? Capucine s'en était vite rendu compte en bossant dans ce domaine, parfois, les apparences étaient trompeuses.

— Les choses avancent ?

Durant une fraction de secondes, Capucine se demanda s'il parlait de son affaire ou bien d'elle. Puis elle se rappela que Lorenzo ne connaissait rien de sa vie. Alors évidemment qu'il parlait de son dossier et sûrement de sa sœur qui d'après ses dires, était en danger.

— J'ai une bonne nouvelle, déclara Capucine en posant des feuilles sur la table.

Puis elle noua ses doigts et après avoir pris une inspiration, planta son regard dans celui de l'homme. Il la perturbait encore un peu, mais plus le temps passait et plus elle sentait qu'elle reprenait les rênes. Après tout, c'était elle la conseillère pénitentiaire.

— Le juge accepte de réétudier votre dossier.

Le souffle de soulagement du brun fit plaisir à la jeune femme même s'il était de son devoir de lui rappeler la réalité :

— Rien n'est fait encore monsieur Gallo. Le juge est clément, mais sans modification de votre dossier, la décision restera la même. Ce qui nous amène au problème de l'avocat.

Elle vit à la mâchoire de Lorenzo se serrant qu'il n'aimait pas ce qu'elle s'apprêtait à dire.

— Votre avocat ne souhaite plus s'occuper de votre affaire.

— Vous ne m'apprenez rien. C'est presque lui qui m'a envoyé au trou.

Capucine n'allait pas le contredire. L'avocat commis d'office qu'il avait eu n'avait franchement pas défendu la cause de Lorenzo avec hargne, ni même intérêt.

— Je n'ai pas les moyens de me payer un avocat de la haute société, voyez-vous.

Voilà ce qui expliquait l'avocat commis d'office.

— Je comprends.

La brune se réprimanda intérieurement de songer une fois de plus à Léane. Allait-elle lui envoyer tous ses clients ? Son amie allait finir par la détester. Mais d'un autre côté, tout cela était logique comme raisonnement étant donné que la blonde était avocate, et une bonne avocate de surcroît.

— Écoutez, je connais un cabinet d'avocats plutôt bien réputé. Je ne vous fais pas là une promesse, je n'ai aucune garantie que tout ceci fonctionne. Mais je vous promets par contre que je vais essayer d'en toucher quelques mots à l'un d'entre eux.

— Ils sont chers ?

Joker...

— J'essaierai d'avoir un prix d'ami.

Bien évidemment, les choses ne se passaient pas ainsi. Mais Capucine ne comptait pas rentrer dans les détails avant d'avoir une réponse de l'autre côté.

Mission célibat 2.0 (Publication très lente)On viuen les histories. Descobreix ara