- Il faut que tu manges Aya...Ce n'est pas bon ni pour toi, ni pour le bébé.


Toujours aucune réaction de sa part. Je me levais, soulevais la couette du lit sans qu'elle ne réagisse puis je m'asseyais en la prenant dans mes bras. Elle commença à essayer de bouger pour se défaire de ma prise mais vit rapidement que cette lutte serait complètement inutile.
Je pris le plateau qui reposait sur la table de chevet, le posais à côté de moi, pris de la nourriture sur la fourchette puis l'amenais près de la bouche d'Ayline. Elle tourna immédiatement la tête vers mon cou si bien que c'était impossible de lui donner la moindre nourriture.


- Aya, râlai-je gentiment. Il faut que tu manges alors fais le car je n'ai pas envie de me battre contre toi...


C'était la première fois en cinq jours qu'elle bougeait. Je la sentis faire non de la tête ce qui me fit souffler. J'aimais Ayline, tellement que je ne supportais pas du tout de la voir ainsi. Elle était si joyeuse, si belle, si pleine de vie. Elle s'était relevée de tellement d'épreuve alors pourquoi n'y arriverai t-elle pas aujourd'hui ? Moi aussi j'étais effondré par la mort de mon frère mais j'avais dû me reprendre en main très rapidement pour Ayline. Je faisais tout pour elle depuis toujours. Tout ce que je voulais été qu'elle soit heureuse et épanouie.


- Ayline !


Elle tourna la tête en ma direction. C'était la première fois que je l'appelais par son vrai prénom alors il était normal qu'elle soit plus que surprise. J'avais posé la fourchette sur le bord de l'assiette pour pouvoir caresser son visage. Pour l'une des premières fois, j'allais lui parler à coeur ouvert, sans aucun filtre.


- Je ne peux pas dire que je sais ce que tu ressens car je n'aimais pas mon frère de la même manière que toi et que nous n'avons pas eu le même passé toi et moi mais...Il me manque à moi aussi. Je ressens une douleur constante au coeur mais, cette douleur, elle s'atténue quand je suis près de toi Aya. Je déteste te voir ainsi, ça me brise encore plus le coeur, les mots s'enchaînaient sans que je ne puisse m'arrêter ou même contrôler ce que je disais, je ne réfléchissais plus, seul mon coeur s'exprimait pour lui faire comprendre une seule et unique chose. Si toi aussi tu tombes Ayline alors, je n'aurais plus aucune raison de vivre, ses yeux s'écarquillèrent face à mes révélations. Je t'aime Ayline, tellement. Je veux que tu continues de vivre avec moi, à mes côtés. Je serais toujours là pour toi lorsque tu auras besoin de moi. Alors s'il te plaît manges, vies, mais ne te laisse pas mourir. Ce n'est pas ce que Rindo aurait voulu.


J'avais dit tout ce que j'avais sur le coeur, ça faisait du bien. Le poids qui était présent depuis que Rindo et Ayline étaient ensemble et qui s'était intensifié depuis la mort de mon frère, avait disparu au fur et à mesure que mes paroles s'enchaînaient.

Aya me regardait avec des grand yeux. Même si nous étions très proches, je ne lui avais jamais dit tout ça par respect pour mon frère. Ça me tuait de la voir ainsi, de la voir souffrir mais il fallait qu'elle se reprenne. Pour elle, pour le bébé, pour Rindo.

Elle garda le silence et à ma grande surprise elle prit la fourchette puis mangea d'elle même. J'étais tellement soulagé, c'était déjà une petite victoire. La douleur du à la mort de mon frère resterait toujours présente, mais il ne fallait pas qu'elle se laisse abattre. Il fallait qu'elle s'accroche, qu'elle n'abandonne pas pour elle, pour le bébé, pour lui. Rindo n'aurait jamais supporté de voir Aya dans cette état surtout si c'était lui qui provoquait cette état.

Lorsqu'Aya finit son repas, je décidais de me lever pour aller prévenir Mikey, même si il m'avait dit qu'il allait se reposer, je savais qu'il n'en ferait rien si il ne savait pas qu'elle allait bien. À peine commençai-je à bouger que les bras d'Ayline entourèrent mon cou et que sa tête se posa sur mon torse.


- Aya ?

- Je ne veux pas que tu partes. Restes avec moi Ran.

- Comme tu veux jolie coeur.


Je me réinstallais correctement puis envoyais un message à Mikey pour le prévenir. Une fois le message envoyé je rangeais mon téléphone puis posais ma tête sur celle de la futur maman. C'était tellement mignon de voir son ventre être aussi rond. Ça me faisait craquer.

Je sentis la main d'Ayline se glisser dans la mienne puis venir la poser sur son ventre. Je vis alors qu'elle m'avait observer en train de contempler son ventre et que c'était pour ça qu'elle avait mis ma main dessus.


- Je prendrais soin de vous deux Aya. Je te le promet.

- Je sais Ran, dit-elle en souriant faiblement avant de caller sa tête près de mon cou.


Elle somnolait alors je la berçais afin qu'elle puisse trouver le sommeil plus facilement. J'avais promis à Rindo que je prendrais soin d'elles alors c'est ce que je ferais tout au long de ma vie.







































PDV Aya :


- Dis maman, pourquoi est-ce qu'on vient ici ? me demanda Raya.

- Pour rendre hommage à mon ami.

- C'est qui ton ami ? Comment il s'appellait ?

- Il s'appelait Rindo...

- C'était aussi ton ami papa ?

- Oui, un très bon ami...lui répondit Ran.


J'étais au cimetière où était enterré l'amour de ma vie, en compagnie de Ran et de Raya. Je déposais un nouveau bouquet de fleurs sur la tombe de Rindo puis en me relevant, je sentis le bras de Ran glisser dans le bas de mon dos. Je tournais la tête et le regardais légèrement triste, puis il colla son front au mien avant de m'embrasser tendrement.

J'étais tombée sous le charme protecteur et bienveillant de Ran au fur et à mesure des derniers mois de ma grossesse. Il avait toujours était là pour moi et avait été tellement heureux le jour où je lui avais demandé de devenir le père de Raya. Je ne voulais pas que ma fille grandisse en ressentant un manque d'amour paternel alors c'était tout naturellement que j'avais demande à Ran si il accepterait de devenir le père de mon enfant. Je ne voulais pas non plus que Raya sache que Rindo était son père enfin, du moins pas tout de suite. Je le lui dirais lorsqu'elle sera plus grande et en capacité de comprendre. Ran sera le seul et unique père qu'aura Raya. J'avais été tellement heureuse le jour où il avait accepté d'endosser ce rôle. Je n'aurais jamais toléré que ma petite fille manque de quelque chose. Non c'était impossible.
Si notre fille s'appelait Raya, c'était parce que Ran avait tenu à ce qu'on l'appelle ainsi en hommage à Rindo qui tenait tellement à ce qu'elle porte ce prénom. Et je devais avouer qu'en réalité, j'adorais ce nom.

Ma fille tendit les bras à son père pour qu'il la porte. Ran se baissa, porta Raya puis remit son bras dans mon dos avant d'embrasser ma tempe.

J'étais heureuse, j'avais un mari qui m'aimait à la folie, une magnifique petite fille de quatre ans qui ne cessait de s'émerveiller face au monde qui l'entourait, des amis sur qui je pouvais compter... Mais, excepté tout ça, je ressentais toujours ce petit vide en moi.

Petit vide que tu as créé, partie de mon coeur que tu as volé avec toi le jour où tu as quitté ce monde.

Malgré tout, je continuais de vivre et allais de l'avant comme je l'avais toujours fait. Je ne pouvais pas abandonner Raya, Mikey ou Ran, ça m'était impossible.


Alors je continuerai de vivre jusqu'à te rejoindre un jour...

...Rindo.

Trois Petits Mots... (Rindo x oc)حيث تعيش القصص. اكتشف الآن