– Vous devriez éviter de parler d'histoires de famille après vous en êtes prise à Potter, les gens pourraient croire certaines choses, m'a lancé Maugrey tandis que je m'asseyais, attendant la sentence.

– En quoi cela vous regarde ? Harry est ma famille alors je ne vois pas pourquoi cela pose un problème.

– Peut-être parce que la moitié de votre famille est morte, et que l'autre moitié est en prison, a répondu Maugrey d'un ton qui ne me plaisait absolument pas. Et tous étaient connus pour être des partisans du seigneur des ténèbres.

J'ai froncé les sourcils en entendant l'expression employée par Maugrey. A ma connaissance, seuls les Mangemorts/anciens Mangemorts parlaient de Voldemort comme du "seigneur des ténèbres". Mais après tout, le vieux Maugrey avait passé tellement de temps à traquer des mages noirs qu'il avait peut-être fini par prendre certains tics de langage.

Je suis ressortie du bureau quelques minutes plus tard avec un avertissement plutôt effrayant du professeur qui me conseillait de ne plus frapper mes camarades, comme si c'était mon genre. La seule fois où je m'en étais prise physiquement à quelqu'un, c'était en deuxième année lorsque Draco avait insulté Hermione de « sang de bourbe », et c'était entièrement mérité !

***

– Mais... vous nous avez expliqué que c'était interdit, professeur, dit Hermione d'une voix mal assurée tandis que Maugrey repoussait les tables d'un coup de baguette magique pour aménager un espace libre au milieu de la classe. Vous avez dit que... l'utiliser contre un autre être humain...

– Dumbledore veut que vous sachiez quel effet ça fait, a répliqué Maugrey, son œil magique se tournant vers Hermione et la fixant d'un regard inquiétant, sans le moindre cillement. Si vous préférez l'apprendre d'une manière plus brutale le jour où quelqu'un vous le jettera pour de bon et vous imposera totalement sa volonté, je n'y vois aucun inconvénient. Vous pouvez même sortir immédiatement, je vous dispense de cours.

Il montra la porte de son doigt noueux et plusieurs élèves ont sérieusement réfléchi à cette éventualité. J'en faisais partie bien sûr, expérimenter un sortilège interdit sur des gamins de 14 ans était une idée aussi folle que malsaine. Malgré tout, je savais que ce n'était qu'une question de temps avant que Voldy ne pointe le bout de son nez (enfin façon de parler) et n'essaie de tous nous convertir ou de tous nous tuer. Alors, à regret, j'ai remis mes convictions humanistes au placard l'espace d'une heure (mais croyez-moi, la lettre que j'ai écrite à Remus après ce cours était aussi salée que les larmes de Draco devant la liste de Schindler).

Maugrey a donc appelé les élèves à tour de rôle et leur a jeté le sortilège de l'impérium. Par respect pour chacun, je n'ai pas regardé. Je ne voulais pas devenir un spectacle pour mes camarades alors je refusais de participer en me moquant d'eux comme certains le faisaient. Donc je gardais les yeux rivés sur le Hobbit (c'était mon livre doudou quand cette école partait un trop en cacahouète) pendant que Dean Thomas faisait trois fois le tour de la classe en sautant et en chantant l'hymne national et que Lavande Brown imitait un écureuil puis quand Crabbe fit une déclaration d'amour franchement gênante à Goyle (même si on soutien les droits des personnes queer, même si ces personnes queers sont des petits nazis en puissance). Neville enchaîna d'incroyables mouvements de gymnastique qu'il aurait été certainement incapable d'exécuter dans son état normal.

Aucun d'entre eux n'eut la force de combattre les effets du sortilège. Ils ne retrouvaient leur liberté de mouvement que lorsque Maugrey annulait le mauvais sort. Seul Harry Potter eut la force de résister ne serait-ce qu'un peu.

– Black !

– Allez vous faire voir, ai-je répondu sans lever les yeux de mon livre.

– Je t'ai demandé de danser !

WHAT IF.... || LIVRE IWhere stories live. Discover now