Des exclamations moqueuses, des explosions de rire, des vociférations d'ivrogne nous parvenaient. Et enfin, une puissante lumière verte a illuminé la scène. Une foule serrée de sorciers, avançant d'un même pas, la baguette magique pointée en l'air, traversait lentement le pré. J'ai vu qu'ils portaient des cagoules et portaient de hauts chapeaux noirs.

– Ah ouais ! Ils sont à fond dans leur délire de reconstitution historique du Ku Klux Klan ! me suis-je exclamée.

– Depuis quand le Ku Klux Klan porte du noir ? a lancé Léo en même temps.

Cédric nous a regardé d'un air ahuri avant de s'exclamer :

– Faut qu'on y aille, entre la dernière rejetonne de la famille Black et le... enfin Léo quoi, on ferait mieux de pas traîner dans le coin.

J'ai senti qu'il ne disait pas tout mais j'ai préféré passer outre, les secrets de l'énervant Poufsouffle attendraient.

Loin au-dessus de nous, flottant dans l'air, quatre silhouettes se débattaient, ballottées en tous sens dans des positions grotesques. On aurait dit que les sorciers masqués étaient des marionnettistes et les deux silhouettes suspendues au-dessus de leurs têtes de simples pantins animés par des fils invisibles qu'actionnaient les baguettes magiques. Deux des silhouettes étaient toutes petites. D'autres sorciers se joignaient à la troupe masquée, montrant du doigt avec de grands éclats de rire les quatre corps qui flottaient dans les airs. Des tentes s'effondraient sur le chemin de la foule en marche qui ne cessait de grossir à mesure qu'elle avançait. Une ou deux fois, j'ai vu un sorcier cagoulé détruire d'un coup de baguette magique une tente qui se trouvait sur son passage. Plusieurs d'entre elles prirent feu et les hurlements augmentèrent d'intensité. Les quatre malheureux qui flottaient en l'air furent soudain éclairés par une tente en flammes et j'ai reconnu l'un d'eux : c'était Mr Roberts, le directeur du camping -un moldu. Les trois autres devaient être sa femme et ses enfants. D'un coup de baguette magique, l'un des marcheurs fit basculer Mrs Roberts la tête en bas. Sa chemise de nuit se retourna, laissant voir une culotte d'une taille impressionnante. Elle se débattit furieusement pour essayer de se couvrir pendant que la foule au-dessous criait et sifflait dans un déchaînement d'allégresse.

– Eh, pourquoi tout le monde fuit ? ai-je demandé. Genre on peut pas les faire exploser ? Les nazis hein, pas les moldus.

– Electra ! a lancé une Hermione terrorisée qui venait de nous rejoindre.

– Bah quoi ? Au moins, moi je propose de faire quelque chose de productif !

– Elle a pas tord, a confirmé Léo en brandissant sa batte.

– On va aider les gens du ministère, a crié Arthur dans le tumulte, en relevant ses manches à son tour. Vous, allez vous réfugier dans le bois et restez ensemble. Je viendrai vous chercher quand tout sera terminé.

Bill, Charlie et Percy couraient déjà à la rencontre des marcheurs, Arthur s'est précipité à leur suite. Des sorciers du ministère arrivaient de tous côtés tandis que la foule des sorciers se rapprochait, la famille Roberts toujours suspendue au-dessus de leurs têtes.

– Venez ! a dit Freddie en prenant la main de Ginny qu'il entraînait en direction du bois.

– Mais...

Cédric m'a tiré le bras pour m'entraîner avec lui et Léo et nous avons suivi les Weasley, Harry et Hermione à travers les bois. Oui, nous étions tous rassemblés tel le pire cauchemar des professeurs de Poudlard (et c'est ce que nous étions sur le point de devenir d'ailleurs, croyez-moi on en a fait des belles durant la cinquième année -enfin sauf Cédric vu qu'il était... bah mort).

WHAT IF.... || LIVRE IWhere stories live. Discover now