Action ou Vérité

D̶e̶u̶x Un

" À nous la finale, répondis-je." 

C'était à moi de demandé à Lilou ce qu'elle désirait.

Vous serez servie ma reine.

Elle me demanda la vérité.

Je lui répondis qu'elle avait déjà fait ce choix.

Elle acquiesça, prête à suivre ses propres règles.

Que voulait-elle ?

Je ne cernais pas sa logique.

Je pris un instant pour trouver une Action à lui infliger.

Comment la faire tomber dans son propre piège ?

" Tu dois faire toutes les Actions réalisées jusqu'à maintenant : grimper au chêne, faire un salto du haut de la cabane, te couper la lèvre et crier la réplique de Titanic. Tu à la possibilité de choisir l'ordre. "

Elle fut déconcertée.

Je lus dans son regard une déception.
Elle aurait voulu me donner la même Action.

Elle commença par monter à l'arbre. Puis redescendit.

Elle cria du haut de la falaise.

Elle se fendit la lèvre.

Elle monta en haut du cabanon.
Réalisa son salto.
Se réceptionna sur le sol tapis d'épines de pin.

Lilou était tremblante.

Son salto avait dû aggraver son hémorragie de la lèvre.

La Reine était prise de vertiges.

Je la pointais du doigt : "Perdu."

" Pas encore ! me défia-t-elle ... . Je joue encore. "

Elle voulait me voir échouer.

" Fait la même Action. "

Je souris.

Les yeux de mon adversaire se remplir de colère.

Oui, j'osais le faire.

Je me mis face à la falaise pour hurler de toutes mes forces le fameux " Jack, je vole !" avant de monter à l'arbre. Je redescendis, courut jusqu'à la cabane pour faire le salto. Enfin, je me fendis la lèvre. 

J'avais réussi.

Je vis dans le regard de Lilou une déception profonde qui alimenta sa colère.

Nous étions pareilles. Toutes les deux fortes et malignes. Toutes les deux capables de tout pour gagner. Aussi menteuses et rusées l'une que l'autre.

Elle me fixa. Qu'allait-elle dire ? Que pouvait-elle maintenant que je lui avais prouver que nous étions aussi fortes ? 

Elle ne dit plus rien et s'agenouilla.

Je compris sans comprendre la différence qu'il y avait entre nous et acceptai sans envie ce qu'elle me demandait : l'achever.

Je lui donnerai ce plaisir.

Je m'assis face à elle, couteau en main.

Je me fendit mon autre lèvre, puis me relevai et partis.

Elle restait là, seule.

J'avais gagné et la solitude l'anéantirai.

Je marchai dans les bois pour rejoindre un but encore inconnu en marchant sur les corps de feues mes amies.

Seule et puissante.