CHAPITRE 21

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PDV ZALTANA

Je venais d'allonger Leïka sur une des peaux que j'avais récemment ramenée. Elle s'endormit presque aussitôt.

Je m'installai ensuite avec ma mère et Nashoba afin que nous discutassions de San, qu'ils semblèrent tous deux plus qu'apprécier. Ma mère me parla de lui comme de la plus belle rencontre hors de nos tribus qu'elle n'eut jamais faite, et Nashoba ajouta même qu'il apprécierait que l'alezan foncé devint son beau-frère. Encore un terme que je ne connaissais pas, mais je m'abstins de le faire remarquer.

Je voulais dormir, mais ma conversation avec ma famille m'en empêcha. Obnubilée par leur avis quant à San, je ne pouvais qu'apprécier les entendre dire que du bien de lui.

Mais le calme dominant la tribu se fit interrompre par l'arrivée soudaine de Kwanita.

Sortez ! hurla-t-il. Sortez ! Les étrangers nous attaquent !

Quoi ? demandai-je, surprise. Ce n'est pas possible...

Je vis en sortant du tipi, Yuma, me regardant comme si j'avais commis la plus grave erreur de l'histoire de nos ancêtres, en faisant venir un étranger sur notre terre. Et j'entendis depuis les collines des bruits de sabots secs et lourds, comme s'il ne s'agissait pas là de chevaux, mais de bisons.

Le bruit de cette arme qui avait fait tant parler d'elle lors de l'attaque précédente se fit entendre au loin une première fois. Puis une deuxième, celle-ci plus proche.

Ma première pensée fut que San serait responsable de tout ce qui allait arriver. Nous mourrions tous, et laisserions la terre tant désirée, la terre promise, à ces étrangers qui n'avaient vu en nous qu'une barrière sans humanité de laquelle ils devaient se libérer pour obtenir ce qu'ils voudraient.

Tout ça parce que j'avais eu la naïveté de croire qu'un homme s'intéresserait réellement à ma vie.

Des hommes à cheval sortirent de nulle part, des armes à la main, et des épées déjà couvertes de sang... le feu que le chef avait à peine éteint fut relancé par un des hommes, mais il était beaucoup plus dense et dangereux que celui de la cérémonie.

Je vis tout le monde sortir des tipis, et ce fut une chance car celui de Waneta se retrouva soudainement sous les flammes. Mais cette fois-ci il nous était impossible de nous échapper. Nous étions entourés.

Je sentis un bras me saisir l'épaule et me tirer en arrière, mais un coup de pied que j'eus par réflexe me permit de sortir des griffes d'un homme qui ne pouvait guère m'inspirer confiance.

Pourtant ma mère n'eut pas cette chance, un autre homme s'empara d'elle et commença à la ligoter autour d'une barrière de l'enclos. Je me jetai sur le responsable mais il me repoussa d'une force herculéenne qui me fit tomber lourdement au sol. Trou noir.

La Terre promise - SanWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu