– Mes parents ont insisté pour que je vienne, a répondu le garçon.

Je l'admets, j'étais assez curieuse. Il était rare de croiser dans cette école une personne ayant suffisamment de jugeote pour se rendre compte que la magie c'était cool, mais pas autant que la science.

– Et depuis quand tu te balades dans les couloirs en pleine nuit toi ? ai-je continué.

J'ai passé deux ans avec la carte du maraudeur en main, s'il était du genre à faire des balades nocturnes, je le saurais.

– Je bossais sur.... un truc, a-t-il commencé. Du coup je suis pas allé dîner, je voulais aller aux cuisines histoire de piquer un truc à manger. Et toi, qu'est-ce que tu fous là à cette heure ? Ça t'as pas servi de leçon de te faire attaquer par un serpent géant ?

Si je n'avais pas à contrôler la potentielle crise d'angoisse qui s'apprêtait à faire surface, j'aurais senti l'inquiétude dans sa voix.

– Je rentre de retenue, ai-je finalement avoué. Rogue m'a fait nettoyer les barques, c'était immonde.

– Désolé... Mais tu lui as fait quoi à ce type pour qu'il t'inflige un trimestre de retenu ?

– Tu veux dire, à part exister ? ai-je répondu avec sarcasme. Tu sais ce que c'est la legilimancie ?

Léo a dégluti et j'ai pu clairement sentir la peur dans son regard. Visiblement, il avait des pensées à me dissimuler.

– T'as quand même pas osé faire ça ? a-t-il répondu en réalisant que j'avais essayé de lire dans les pensées de notre merveilleux professeur.

Avant que je ne puisse répondre, un esprit farceur a surgi dans le couloir en chantonnant une horrible chanson qui me resterait en tête pour l'éternité :

" Blacky Black joue les insensibles...

Mais le blaireau fait battre son cœur...

ÉLÈVES HORS DE LEURS DORTOIRS

ÉLÈVES CACHÉS DANS UN RECOIN

ÉLÈVES ARMÉS ET AMOUREUX"

– Je vais tuer cet esprit frappeur, ai-je soufflé.

– Est-ce qu'il vient vraiment de... a commencé Léo.

Et comme si la situation ne pouvait pas être pire, il fallut que Miss Teigne (qui aurait mieux fait de rester pétrifiée) ne débarque elle aussi. Et si Miss Teigne était dans le coin, cela signifiait que Rusard n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez.

Sans aucune hésitation, j'ai saisi la main de mon boulet et je l'ai tiré vers moi pour le faire avancer. Ce type était peut-être un boulet, mais il était hors de question que je tâche son dossier parfait avec une retenue. J'ai un minimum de principes.

– Tu pourrais ralentir s'il-te-plait ? a-t-il demandé durant notre course, essoufflé.

J'ai ralenti une fois que nous sommes arrivés au troisième étage. J'ai sorti ma baguette et j'ai ouvert une porte menant à une salle de classe et je me suis engouffrée dedans. J'ai refermé derrière nous et j'ai posé l'oreille contre la porte pour guetter le passage de l'horrible Rusard.

– CHUT ! ai-je chuchoté.

– Je... peux... pas...

J'ai tourné la tête et j'ai découvert qu'en effet, l'énervant Poufsouffle était tombé au sol et avait de plus en plus de mal à respirer.

WHAT IF.... || LIVRE IWhere stories live. Discover now