10. quidditch

Depuis le début
                                    

– Parce que c'est contraire aux règles.

– On s'en fout des règles, du moment qu'on gagne, j'ai répliqué avant d'ajouter : Et puis les règles sont absurdes !

– T'en as pas marre de toujours être aussi chiante ? a lancé un garçon de deuxième année.

Je me suis tournée vers lui, le détaillant rapidement du regard avant de répliquer :

– Excuse-moi, on se connait ?

– Pas encore.

– Ouais et bien c'est très bien comme ça.

Finalement, malgré l'attaque du cognard fou, Harry a attrapé le vif d'or, faisant gagner son équipe sous les exclamations désespérées des Serpentards.

La journée était bien avancée lorsque je suis rentrée dans mon dortoir. Par chance, Loki m'avait apporté mon courrier. J'ai donc pris le journal du jour pour lire les nouvelles, ce que je n'avais pas eu le temps de faire avant ça. Mais arrivée à la lecture de la page 3, j'ai poussé un cri qui a alerté mes quatre autres colocataires.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? a demandé Tracy, complètement paniqué. Ça y est, la Russie a décidé de nous attaquer ?

– Non, pire ! me suis-je exclamée en retenant bien mal ses larmes.

– Un autre réacteur de Tchernobyl a explosé ? a demandé Daphné.

– Non, pire ! ai-je répété.

Je n'avais pas pleuré depuis des années, mais à cet instant, j'ai bien cru que ce moment allait enfin arriver... C'était sûrement la pire nouvelle que je pouvais lire, mon cœur était brisé en mille morceaux.

N'ayant clairement pas la patience de nos camarades, Pancy m'a piqué le journal des mains et a lu l'article.

– C'est qui Freddie Mercury ?

– Qui est Freddie Mercury ??? J'ai hurlé

– Un chanteur moldu, a répondu Millicent. Tu te souviens de la musique bizarre de type opéra rock ? C'était lui.

– Freddie Mercury est le plus grand artiste que ce monde ait connu ! me suis-je exclamée avec un comportement digne du drame qui se jouait en ce terrible jour.

– Ouais, bah il est mort.

– Quoi ? s'est exclamé à son tour Tracy. C'est une blague ?

– Non, c'est écrit là : apparemment il serait mort d'une maladie, le truc que les homos se transmettent, a expliqué Pansy. C'est vraiment super bizarre, les images elles bougent pas.

– Freddie Mercury est mort ! j'ai continué de me lamenter. Ma vie n'a plus de sens ! Juste après la sortie de Show Must Go On !

Oui, déjà à 12 ans j'étais une véritable diva. Je prenais très à cœur la mort de mon artiste favori, c'était un monument de mon éducation. Freddie Mercury m'a plus appris que n'importe quel prof de Poudlard.

Heureusement, Kurt Cobain était toujours en vie...

***

Les jours suivants furent bien plus éprouvants que je ne l'aurais cru. Je n'arrivais pas à faire mon deuil, perdre Freddie Mercury c'était renoncer définitivement à mon rêve d'un jour assister à un concert de Queen. C'était comme perdre un membre de ma famille (sauf que lui était là, contrairement à eux). Je n'ai jamais été douée pour gérer le deuil, j'aurais peut-être dû le comprendre à ce moment-là, cela m'aurait évité quelques problèmes.

Alors, comme toute personne en deuil, je me réfugiais dans ce qui me réconfortait, à savoir les livres.

Quelques jours plus tard, je déambulais entre les étagères remplies de livres tous plus vintages les uns que les autres jusqu'à ce que je trouve ce que je voulais. Quand on avait le cœur brisé, rien ne valait une bonne vieille tragédie grecque. Le problème, c'est que je faisais à peine plus de 1m57 de ma taille d'adulte, alors à 11 ans... bref, j'étais bien trop petite pour espérer obtenir mon Graal.

C'est alors qu'une main attrapa mon fameux livre et me le tendit. En général, je ne suis pas du genre à accepter l'aide d'inconnus mais je dois admettre que j'étais sacrément désespérée.

– Merci.

Oui, cela m'arrive de remercier les gens quand ils le méritent.

– L'Iliade ? a commenté mon sauveur, un Poufsouffle du nom de Cédric Diggory. Il me semble que c'est pas au programme de la première année.

– Tu sais, les gens peuvent lire des livres par plaisir.

– Personne ne va lire du Homère par plaisir, certainement pas en grec ancien.

– Et si je te dis que je lis parfaitement le grec ancien ?

– Je te dirais que tu n'es pas humaine.

– Non c'est vrai, je suis une sorcière, j'ai répondu avant de baisser les yeux vers mon livre. J'ai pris l'option grec ancien à l'école, c'était une matière dans laquelle j'excellais. C'est toujours pratique de savoir parler les langues anciennes, surtout quand on pratique la magie.

– Tu maîtrises le grec ancien ? Vraiment ? s'est moqué Cédric en croisant les bras. Prouve-là.

– Donne-moi un chiffre entre 1 et 147.

– 88.

J'ai fermé les yeux pour laisser défiler les phrases dans ma tête avant de sourire et de dire :

– C'est de circonstances visiblement. Λέγε εἰδώς... Ne parle que si tu sais.

– Bien joué, et ça vient d'où ?

– Maxime delphique.

Et voilà, chers lecteurs, comment mon amitié avec Cédric Diggory a commencé : au détour d'une étagère dans la bibliothèque, parlant de mythologie grecque. 

 

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WHAT IF.... || LIVRE IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant