Et si, au final, tout ce que je faisais, toute les relations que je créais contre l'avis de mes parents, tout ces moments où je souriais ou riais, où j'acceptais qu'on me tienne la main... Et si elles n'étaient que la preuve de ce désir de vie que je m'efforçais d'étouffer depuis toujours ?

Oui, désolé maman, désolé papa, mais je crois que j'ai envie de vivre.

- Si je ne me contrôle pas vous ferez le nécessaire ? Demandais-je à Dumbledore.

- C'est à dire ?

- Vous me tuerez ?

Je sentis la main de Seungkwan qui se crispait dans la mienne, alors que pour la première fois une pointe de désarroi prenait place sur les traits du vieux sorcier.

- J'espère ne jamais avoir à en arriver là.

- Mais vous le ferez ? S'il vous plaît, promettez-moi que vous le ferez.

Cette demande semblait comme une déchirure pour notre directeur, la limite à ne pas atteindre, la pire de toute les options. Et pourtant, avec un ton tremblant dans sa voix, il murmura:

- Je te le promet Hansol.

Je hochais la tête, un poid en moins dans ma poitrine. Une confiance sans faille émergeait de ses mots, il n'étais pas le genre de personne à prendre ce genre de promesse à la légère.
Je ne demandais que ça, cette simple petite faveur, parce-que la vie de Seungkwan comptait avant tout.

- À ce soir, soufflais-je.

Puis je pris la direction de la sortie, la main du Serpentard toujours accroché à la mienne. Il suivait mon pas peut-être trop rapide à travers les couloirs, aussi rapide que les battements intempestifs de mon cœur.

Je n'arrivais pas à me rendre compte de ce qu'il s'était passé, encore moins de ce qui allait se passer. Venais-je réellement d'accepter de faire face à la lune ? À ma malédiction ?

Étais-je vraiment en train de prendre en main une existence que je m'étais toujours laissé dicter ?

- Hansol...

- Tu es bien certain de m'aimer ?

Mon arrêt fut si brusque que Seungkwan me rentra presque dedans. Ma question était sortie toute seule, le fruit de cette cascade sans fin qui s'écoulait en moi, qui retournait chacune de mes plus infimes pensées.

- Même si je suis un loup-garou, même si... Tu es en danger avec moi ? Ajoutais-je.

À cet instant, je le savais, la bonne décision aurait été de ne pas poser la question. Je devrais simplement lui dire de ne pas venir ce soir, je devrais lui dire que je ne partageais pas ses sentiments, que nous n'avions rien à faire ensemble.
Une vérité en sommes, mais que moi-même je ne voulais pas accepter.

Parce-que moi aussi je l'aimais, parce-que je ne voulais pas le laisser partir, parce-que je voulais être égoïste et jouer à une stupide reprise de Roméo et Juliette avec lui.

Un humain et un loup-garou.

Un sorcier et un Mangemort.

- Ma mère était une loup-garou elle aussi.

Avec sa déclaration un sourire gêné étira ses lèvres, alors qu'il se rapprochait d'un peu trop près.

- Je l'ai déjà vu se transformer, quand j'étais enfant, je n'ai jamais pensé quelle était un monstre. Pour moi il n'y a pas... Pire chose que de rejeter quelqu'un à cause de ça.

Il s'arrêta à quelque centimètres de mon visage, la peau si rouge que j'eu l'impression de le voir se transformer en une cerise bien mûre. Mais sûrement avais-je à cet instant la même allure, ma poitrine semblait sur point d'exploser et des centaines de battement d'ailes envahissaient mon ventre.

- Hansol, je suis sur et certain de t'aimer.

Sa main vient trouver ma joue, des doigts d'abord tremblant qui la caressaient avec timidité avant qu'il n'ose y déposer sa paume.

- Je t'aime et je veux rester pour toujours avec toi, tu sais... Je crois que je n'ai jamais ressentis ça avant, j'ai la sensation d'avoir avalé un filtre de folie dès que tu te trouve dans les parages.

Un sourire amusé éclaira son visage, faisant monter une chaleur euphorique dans ma poitrine.

- Je suis certain que tu en met dans les briquettes de lait, à moins que ce soit un filtre d'amour ? Qu'importe, c'est un sentiment trop fort pour que je puisse l'ignorer, il est plus fort que moi.

À cet instant, je l'avoue, j'avais la folle envie de l'embrasser. En réalité ce n'était pas juste une envie, ça devenait un besoin, la pulsion d'une instance vitale qui me traversa comme une décharge électrique.

Et parce-qu'il avait raison, que ce sentiment était plus fort que moi, que nous, je fis du désir une réalité. Liant mes lèvres aux siennes alors que ma main saisissait sa nuque brûlante. La réponse ne tarda pas, Seungkwan ne semblait attendre que ça, que je l'embrasse.

Et à cet instant, perdu dans ce baiser allumé par notre folie commune, je crois que je compris enfin ce que signifiait l'expression "se sentir vivant".

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