~ An Ode ~

12

Ses doigts se crispaient sur mon épaule et il m'étais à cet instant difficile de me retenir de trembler. Ce n'étais pas la première fois qu'elle me disait cela, les parents de Junhui, Mingyu et Minghao n'arrêtaient pas de me dire la même chose. Ils se doutaient tous que quelque-chose n'allait pas avec ma famille, puisque eux tous étaient proche mais que mes parents refusaient de s'y intégrer, me laissant assister seul au repas que toute les familles de ma bande d'amis organisaient.
Mais à cet instant j'ignorais si elle répétait ces mots par soucis de bienveillance sans réelle cause, ou parce-qu'elle avait conscience du pétrin étouffant qui m'enfermait.

Mais en même temps, tiendrait-elle vraiment ce même discours si elle voyait la marque des ténèbres sur mon bras ? Alors même que son mari avait trouvé la mort au main d'un Mangemort ?

- Merci...

Sur ce faible murmure je lui offris un sourire bien bancal avant de pénétrer le bureau du directeur, n'ayant pas envie de me chagriner plus encore avec de vicieuses réflexions.

- Hansol, je suis ravi que tu sois venu aussi vite ! Je t'en pris, installe-toi.

Dumbledore m'offrait une expression joyeuse, comme si ma visite se faisait sur le compte du plaisir. Un faible rictus gêné caressa le coin de mes lèvres alors que je prenais place face à lui.
Mon regard tomba sur un magazine de couture qu'il feuilletait avant mon arrivé, si mon corps ne frissonnait pas de peur à cet instant je me serais surement amusé de lui constater un loisir si simple, si banal, si moldu. Après tout, un sorcier aussi puissant que lui n'aurait qu'à lever sa baguette pour se créer n'importe quel vêtement.

- Comment vas-tu ? Tu as réussi à te reposer un peu après ce qu'il s'est passé ?

Je hochais la tête pour seule réponse, un oui inaudible bien mensongé.

- Cette histoire vous a sûrement tous bien secoué, le personnel enseignant et moi-même sommes enclin à vous laisser prendre le temps que vous souhaitez avant de reprendre les cours. Vous pouvez même élire domicile dans l'infirmerie aussi longtemps que vous le souhaitez. Quant aux séances de ménage à la bibliothèque il va de soit que vous n'y êtes plus obligé, ce n'est pas comme si vous faisiez réellement le ménage de toute façon.

Il ria en prononçant cette dernière phrase, sans prendre en compte le fait que je ne l'accompagnais pas. J'attendais juste qu'il mette sur le tapis la réelle raison de sa convocation, mes mains si tremblante sur mes genoux que j'en venais presque à enfoncer mes ongles sur ma peau.
Puis soudainement Dumbledore cessa de paraître amusé, un sourire perdurait sur ses lèvres mais désormais teinté de cette même bienveillance avec laquelle madame Lee m'avait regardé. Une peine mêlé à un sentiment empathique.

Il me regardait avec pitié.

- Hansol, lorsque nous parcourions le château à la poursuite des Trolls nous avons trouvé quelque-chose dans un couloir.

Sur son bureau il déposa un petit paquet que je connaissais bien, puisqu'il s'agissait des cachets que Seungkwan m'avait arraché des mains la veille. À leur vu une nausée que je croyais oublié vient retourner mon estomac.

- Tu sais ce que c'est ? Demanda Dumbledore, d'un air grave.

- Non.

Ma voix sonnait sèche, trop brute, et mes yeux fuyant offraient une belle preuve de mon mensonge. Mais je ne pouvais pas ancrer mon regard dans le sien pour affirmer mes paroles, les pupilles du directeur semblait capable de lire chaque réalité caché derrière les secrets.
Il soupira, puis enchaina:

- Ce n'est pas la première fois que je vois ce genre de médicaments, on ne les trouve que dans les marchés noirs, ils sont interdit de fabrication et de vente. Tu sais pourquoi j'imagine ?