Chapitre 11

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Je suis retournée chez mon père le dimanche matin, quand il a su que j'étais avec Hope il a froncé les sourcils et il était prêt à me réprimander. Mais Mathilde lui a  parlé calmement et gentiment.  Jenna et Terry m'ont raconté leur soirée chez leurs amis et moi j'ai raconté la mienne chez Hope. Lorsque Jenna lève son bras pour attraper sa poupée en chiffon, je vois sa manche se retiré. En dessous, un énorme bleu est présent.

- Qu'est-ce qui t'es arrivée? Je lui demande en panique.

- De quoi?

- A ton bras!

- Oh, ça? Je me suis cognée fortement à la rambarde d'escalier, d'où le bleu.

- Les enfants! Dit Ritchie en entrant dans le salon. Vos parents vont sortir un moment en ville, vous voulez aller quelque part?

- Oh et si on allait Epping Forest! Propose Terry. C'est géniale, tu verra Eva!

- Oui, pourquoi pas.

Nous prenons la voiture pour aller à la forêt, cette forêt est très grande, très verte. Jenna et Terry commencent à sortir les quilles, pour que nous jouons ensemble. J'entends de la musique au loin. Je dis que je vais voir si je vois des fraises des bois ou des baies pour le gouter. Ritchie me dit de ne pas trop m'éloigner. Je dis que je vais juste à côté.

Pour de vrai le son de la musique n'est pas très loin de l'endroit où nous sommes, je peux même voir la voiture et Jenna et Terry entrain de commencer à jouer.

J'arrive devant une vieille maison abandonnée, le mur détruit, encore quelque pierre et il reste à peine le toit. Mais ce qui me surprends le plus, c'est la personne qui joue de la guitare.

Paul Flitch.

Il ne m'a même pas remarqué.

- Encore toi? Tu me suis?

- Et toi alors, tu m'espionnes chez moi. Tu n'es qu'un pervers!

- Si tu crois que ça m'intéresse ta petite vie de luxe...

- Ne me dis pas que c'est ici que tu vis!

- Bah si, ça se voit non? Dit-il d'un ton froid.

Je soupire.

- T'es pas avec ton petit papounet chéri?

- Bah non, il est avec Mathilde ma belle-mère. Là, je suis avec Ritchie notre chauffeur, Jenna ma demi-soeur et Terry mon demi-frère.

- Ouh là, si les bourgeois nous voient ensemble, tu vas te faire tirer les oreilles.

Intérieurement ça me fait sourire.

- Tu sais, si je t'espionnais la dernière fois c'était pour m'assurer que tu sois en sécurité avec ton père. C'est vraiment un sale type.

- Pourquoi tu me dis ça?

- Il a licencié ma mère et mon père, sous prétexte d'un trafic illégale avec la mafia. C'était complétement et le fait que ma mère était enceinte n'a rien arrangé. Il les a condamner au chômage.

- Pourtant j'ai entendu dire que tu recevais de l'argent de tes parents.

- Oui, ma mère s'est remariée et a changé de nom. Alors...

- Et ton père?

- Il est mort, il a plongé de l'indépendance...

- Excuse-moi... Mais que fais-tu ici?

- Ici, c'est ma cabane, je me sens en sécurité ici. La vie avec mes grands-parents n'est pas meilleure... Ils me traitent de gosse gâté, de petit insolent et bien d'autre chose encore.

J'ai de la peine pour lui, mais est-ce que cette histoire avec la mafia est vraie?

- Mon père a peut-être licencié tes parents, mais si ça se trouve il le regrette profondément...

- Tu parles... Enfin, tu devrais retrouver ton demi-frère et ta demi-soeur.

Dans un sens il a raison, ils vont croire que je mets beaucoup de temps a ramener les fraises des bois.

- Hé Eva!

Je me retourne.

- Ne parle de moi ni à ton père, à sa femme, à personne de ta famille. OK?

- OK.

- Et je voulais te dire aussi, me dit-il en me regardant ses yeux vert un peu froids. Tu sais l'autre jour, quand ce mouflet a accroché ton chapeau à la corde. C'était plus fort que moi, je sais c'est un digne de ma part. Je ressemblais plus à un catcheur. Mais parfois c'est plus fort que moi.

Rouge de honte et d'embarras, j'ai envie de me donner des gifles! J'ai sauvé le vrai coupable et j'ai accusé le faux. Le pire, c'est que Paul a une vie plus difficile que la mienne. Je n'ai fait qu'aggraver la situation.

- Pourquoi...pourquoi ne m'as-tu rien dit?! Je t'ai accusé à tort! Je... Tu aurais dû le dénoncer, au lieu que je te cris dessus pour rien...

- Tu ne m'aurais pas cru, les filles comme toi ne me croient pas. Personne. Je sais la réputation que j'ai, alors à quoi bon se défendre? Tu sais, je déteste les brutes autant que toi. Plus même. S'il te plait, essaye de me croire, au moins toi.

Sa voix d'ordinaire moqueuse et froide, ressemble plutôt à celle d'un petit garçon qui boude. Je n'en crois pas mes oreilles ce qu'il m'a dit. Qu'est-ce que ça veut dire? Peut-être que s'il se moque des gens est comme je le pensais, il essaye d'attirer l'attention des autres. Et si ça se trouve la violence qu'il fait est un mécanisme de défense? A-t-il été lui-même victime de violence?

- Je suis profondément désolée... Je ne...

Mais Paul me coupe:

- Non, ça va, c'est bon. C'est du passé. Et pour la citrouille, ce n'étais pas moi non plus. C'était Rémy et ses amis, je les ai surpris entrain de casser toutes les décorations que toi et tes amies avaient fait. Je leur ai dit d'arrêter, lorsqu'ils allaient casser ta citrouille.

Je suis encore plus bouche-bée.

- Mais...Pourquoi t'es-tu encore accusé?

- Comme je te l'ai dit tout à l'heure j'ai la réputation de la "brute", du "bouffon" et de "l'idiot". Alors?

- Pardonne-moi... Je dis la voix coupable.

- Non, ça doit-être moi, je t'ai traité de riche pour rien. Et je m'en veux pour la voiture, même si j'ai trouvé ça divertissant. Je m'excuse et crois-moi, c'est sincère. Il détourne le regard.

Je le crois, ça voix est douce et cajoleuse. Il est peut-être aussi gentille et doux comme ses yeux verts le sont.

- Tu devrais retourner vers ton demi-frère et ta demi-soeur, mais ne parle de moi ni à eux ou à ta famille. OK?

- OK.

Je me demande si je ne deviens pas comme Hope, cacher l'identité d'un garçon rebelle. A croire que même si nous n'avons pas les mêmes parents, on est de vraies sœurs.





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