Chapitre 3 - Violence du blizzard

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   tw : violence; scène potentiellement graphique

   Le Harbinger ne dormait pas. Il fixait le plafond depuis déjà plusieurs heures, la nuit menaçant de céder sa place au petit soleil froid de Snezhnaya. La fête s'était terminée et selon les pas qu'il avait entendu dans le couloir, certains de ses collègues n'étaient plus totalement sobres.

   Le Fatui, même sous la torture, à cet exact moment, n'admettrai pas, surtout à lui même, qu'il était inquièt pour le prototype. Il sentait une tension dans sa gorge qui ne partait pas peu importe la quantité d'eau qu'il avait avalée. Cette tension était accompagnée d'un nœud au creux de son estomac, nœud qui l'empêchait d'ouvrir la porte vers un sommeil sans rêve de poupée.

   Le soleil transperçait à présent de ses rayons froids les rideaux. L'homme soupira en se redressant. Il n'avait pas dormi et avait quelques tâches à accomplir avant de pouvoir retourner à sa mission. Ces devoirs étaient de s'occuper de quelques recrues, une tâche qui d'habitude était laissée au Onzièmes des Harbinger. Mais la volonté de la Tsaritsa était impénétrable parfois.

   Ses pensées, qui semblaient avoir quitté l'arme de guerre, le trahirent et le visage de son interlocutrice de la vielle revenu le hanter. Ce regard mort, cette obéissance plus froide que la nation de l'archon cryo, une proie parfaite, une cible à retourner contre ses créateurs. Il savait que si elle choisissait la même soif de vengeance que lui, elle devrait l'affronter un jour. Le Harbinger savait également qu'elle ne ferait pas que esquiver, quitte à le broyer comme la poignée de porte de sa chambre qu'il ouvrait pour sortir de sa suite.

Dans le couloir, plusieurs de ces collègues n'étaient pas dans la meilleure des formes et certains empestaient encore l'alcool, leur valant un soupir agacé de leur collègue à chapeau. Ce dernier les doubla d'un pas pressé pour éviter que quelqu'un le voit ouvrir la porte par laquelle il avait donné l'opportunité d'indépendance au vaisseau de guerre.

   Il poussa la porte, la brise mordante accompagnait à présent sa culpabilité. Il fut presque horrifié lorsqu'il fut sorti de voir une statue de neige. Une statue de neige paralysée qui à sa vue tendit un bras engourdi vers lui et demande d'une voix enrouée:

-Quels sont mes ordres?

   Le Harbinger recula, perplexe. Il lui avait dit de partir et elle avait obéi mais attendait la suite. Il était partagé par deux émotions, un premier soulagement de la revoir mais qui fut rapidement recouvert par l'horreur triste de la situation. Elle était vraiment restée immobile toute la nuit et la neige l'avait recouverte.

-Enlève la neige et suis moi.

   Il était coupable de cette situation après tout. Il avait tenté de lui faire prendre son envol sans lui donner d'ailes. La lenteur des mouvements qu'il attendait après cette nuit ne fut point. Les mouvements pour enlever la neige furent secs et rapides, étant même plutôt efficaces. La peau du prototype ne semblait pas bleuie par le froid et ses mains bougeaient de leur agilité mécanique peu naturelle.

Une résistance au froid inhumaine à retenir en cas de nécessité de destruction.

   Le duo fendait l'air chaud du couloir à présent. Les pas rapides du Fatui étaient ainsi suivis des pas gelés et toujours légèrement enneigés du prototype qui laissait des traces de neige abandonnées à fondre lentement.

   Scaramouche ne savait absolument pas que faire d'elle à présent. Le vaisseau le suivait calmement.

   Le duo commença à croiser des gens dans les couloirs plus fréquentés. Les regards suivaient l'ombre du Harbinger, comme fascinés de voir quelqu'un si proche du Fatui. Le fait que cette personne soit une inconnue faisait pleuvoir leur passage de questions et murmures inquisiteurs. Le regard vide du prototype faisait qu'elle dégageait une aura de danger accompagnant le Vagabond sans cependant être étouffée par la sienne.

Prototype 6 bis - Genshin Impact - ScaramoucheWhere stories live. Discover now