* Chapitre 34 *

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Point de vue de Anais.

Je monta les quelques marches de la maison qui se dressait devant moi. Je devais le faire, une par une, et pouvoir me libérer de tout le poids et la tristesse qui pèsent sur mes épaules.

Mon dieu, qu'est ce que j'ai fait ?...

Je me sentais encore mal depuis ces quelques jours, ces quelques heures. Je venais de rompre un lien unique entre deux personnes et cela m'étouffait toujours. Je me sens tellement coupable et dure à l'égare de ma meilleure amie...ou peut-être ex-meilleure amie. Je ne veux même pas y pensé...Tout est de ma faute et je ne sais pas comment nous en sommes arrivés là. Ni comment cela va évoluer. Je ne sais plus rien, je sens ce vide et cette douleur amère au fond de ma gorge qui me brûle et fais couleur mes larmes.

J'entre et j'avance dans cette maison que je commence à bien connaître. Je suis souvent venue ici cette année. Pourtant quand je regarde autour de moi, tout me dégoute. Le papier peint, les meubles et l'allure de cette maison me donne la nausée en pensant à ce que nous avons fait juste ici, tout autour. Je n'ose plus rien toucher, de peur de remémorer de bons mais à présent mauvais souvenirs. Mon corps et mon coeur aimaient tout cela sans se rendre compte de la gravité de nos actes, à moi et Mathieu. Comment aurais-je pû savoir ce que j'allais vivre avec lui ?

Mathieu et Kassy étaient destinés à aller ensemble...mais nous agissions dans l'ombre. Au début je me demandais comment Mathieu pouvait prétendre aimer deux personnes à la fois...mais la passion à effacer tout mes doutes et à rendu mon jugement sans dessus-dessous. Je ne réfléchissais plus et malgré moi, je fonçais droit dans le mur, sans pouvoir deviner toutes les peines qui pèseraient un jour sur moi. Mais ce jour est arrivé.

Ce jour où la vérité devait être clamé et répandu à travers les coeurs brisés. Ce jour où tout se brisa en mille morceaux et s'envola. Ce jour qui marqua un tournant dans la vie de plusieurs personnes ou qui les laissa perplexe, sans mots ni pitié.

Cela ne me servait à rien de faire la victime car je l'avais voulu ; sans envisager les conséquences. C'est de ma faute.

Matthieu : salut...
Je répondis au garçon, assis dans le canapé, avec un signe de la tête. Je m'installa loin de lui, dans le fauteuil opposé. Il fallait que je mette un terme à tout cela avant que cela m'atteigne en pleine face. Je passa une main dans mes cheveux blonds et essuyea le reste d'eau sur mes joues. Enfin, j'afficha une expression neutre.

Anais : je lui est tout dis, lançais-je sèchement.

Matt leva la tête de son ordinateur et me dévisagea.

Matt : comment sa c'est passé ?
Anaïs : mal...

Il passa sa main gauche sur sa barbe de deux jours, un aspect qui m'avait fait craquer pour lui, et fis la grimace.

Matt : on ne pouvais pas imaginer sa autrement, je suppose que sa devait arriver...

Un silence se répandit pendant qu'il continuait de taper sur son clavier, en me lancant des coups - d'oeil passif. Il agissait comme si de rien n'était et s'il n'avais jamais aimé Kassy. Il ne ressent donc rien ?

Anaïs : c'est pourtant toi qui l'a mit sur la piste avec tes petits jeux de mots débiles !, ripostais-je après de longues minutes. On aurait pû parler de sa ensemble avant que tu décides de tout faire foirer.

Oui, nous étions bien. Parfois j'avais été tiraillé par mes mensonges et je voulais tout lui dire mais finalement je remettais toujours cela au lendemain. Jusqu'à ne plus y penser. Mais ma mémoire n'a jamais pû oublier l'élément déclencheur de cette tragédie.

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