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Madame Widney exige des explications. Je songe à ce qu'il sait passer. Je ne dois rien oublier, je dois tout lui raconter sans omettre un seul détail qui pourrait être indispensable.

— J'étais à l'orphelinat, sur Terre. Plus précisément dans la chambre que j'avais plus jeune. Je me suis réveillé dans mon lit. Je ne discernais aucun bruit alors qu'habituellement, je perçois généralement les enfants que ce soit dans le couloir ou dans le salon en bas. Je suis descendue pour essayer de croiser quelqu'un et comprendre ce que je faisais ici. Malheureusement, personne n'était présent. Puis, il y a eu ce bruit. Il venait dans haut. Je mis suis rendu et il y avait Madame Fridman, la directrice de l'orphelinat dans ma chambre. Je précise pour les autres personnes qui ne la connaissent pas. Elle a prononcé des paroles étranges et m'a giflé. Je lui ai demandé pourquoi ce geste, elle l'a justifié en disant que c'était parce que je m'étais enfuie. Ce que je n'ai pas compris, j'avais fugué qu'une seule fois et j'étais revenue grâce à Ash, un ami.

   Les personnes présentes écoutent attentivement mes paroles, ce qui m'encourage à poursuivre.

— Elle sait mise à se parler, disant qu'elle possédait l'apparence de mon modèle féminin de la Terre. Que la chambre dans laquelle nous étions ne me reflétait pas parfaitement. C'est à ce moment-là que j'ai compris. J'ai compris que ce n'était pas Madame Fridman en face de moi, mais quelqu'un d'autre qui utilisait son apparence. L'inconnu m'a dit que nous étions dans mon subconscient, qu'il pensait qu'on se serait retrouvé dans le lieu où j'y ai passé des siècles et non pas sur Terre. Madame, j'ai 18 ans et si j'avais vécu des siècles, je m'en souviendrais.

— Pas si ta mémoire a été effacée. Continue je te prie.

— Je lui ai dit que j'avais 18 ans. Il m'a dit contredit disant que je me trompais, que j'étais sa nièce et lui mon oncle. Il a affirmé que j'allais fêter mes 894 ans dans une semaine. J'ai essayé de lui faire comprendre qu'il se trompait de personne, mais il m'a de nouveau assuré que non, qu'il n'oublierait jamais mon visage. Il... Il a approché sa main et j'ai reculé. Ça l'a mis fou de rage et il a constaté que je le rejetais, encore et toujours. C'est à ce moment-là, qu'il sait mit à m'étrangler et me balancer contre le mur. J'ai senti ma foudre, elle voulait sortir, sans succès... Et il m'a proféré la chose suivante : « Je t'aurais. Ce n'est pas parce que tu es dans cette école et qu'elle est protégée que je ne t'aurais pas. Mon frère et le tien peuvent bien éprouvé la volonté de te protéger encore et encore, un jour, tu seras à moi, et ce jour arrivera bientôt. ». Et je me suis réveillé.

— Peut-être que l'on t'a caché la vérité. Suppose Adamski. Qui t'a raconté ton arrivée à l'orphelinat ?

— Madame Fridman. Il faut peut-être que je vous parle d'autre chose... Quand j'étais plus jeune, je faisais des rêves étranges dans lesquels je possédais un frère. Nous étions habillés par des sortes de draps et j'ai de nouveau rêvé de lui cette semaine... À l'époque, je pensais que c'était juste moi qui m'imaginais une famille et avec ce qu'il se passe, j'ai des doutes.

— Sur quoi comportaient ces rêves ?

— Généralement, j'étais avec cet homme, que j'ai appelé une fois « mon frère ». Durant ces rêves, je vivais la scène, mais je ne maîtrisais rien, je parlais et bougeais sans que ça soit moi qui l'ai commandé.

— Peut-être des souvenirs. Proposer l'infirmière en chuchotant à la directrice.

— Des souvenirs ? Mais c'est parfaitement inimaginable ! Je me souviendrais d'avoir eu un frère et un père.

— Il faut tirer ça au clair. Prends la parole madame Widney. Artémis dès demain matin, tu partiras sur Terre pour discuter avec Madame Fridman. Tu prendras avec toi quatre élèves dont tu es le plus proche et dont tu es sûr de leur discrétion concernant cette affaire. Je peux te faire confiance ?

   Je hoche simplement de la tête. Elle déclare que cet entretien doit rester entre nous, que ce qui a pu être dit entre ces quatre murs, reste entre ces quatre murs. Je peux en parler à mes quatre personnes, mais c'est tout.

   Tout le monde se disperse, sauf Mme Tourel qui me raccompagne. Arrivées à ma chambre, nous apercevons Alix assise sur son lit un bouquin de cours à la main. Comment peut-elle lire si le livre est à l'envers ?

   Lorsque la porte se ferme, celle de la salle de bain s'ouvre sur deux loups-garous. Je fixe Alix et la préviens que sa lecture serait plus simple si son livre était à l'endroit.

   Je m'assois lasse sur mon lit, tandis que les trois se mettent face à moi. Le brun s'approche et inspecte mes blessures.

— Qui ? Grogne-t-il.

— Apparemment, ce serait mon oncle.

— Comment ça ? Tu ne nous as pas dits que tu ne possédais aucune famille ?

— Si Aiden. Je n'en ai pas. Tout du moins jusqu'à présent, je n'en avais pas.

   C'est ainsi que je leur explique tout. Mes rêves, celui que j'ai fait il y a à peine deux heures. Mon soi-disant oncle qui m'attaque dans mon subconscient, et demain.

— Est-ce que demain... Enfin, j'aimerais que vous m'accompagniez sur Terre voir mon ancienne directrice de l'orphelinat. Il faut que je l'interroge. Je dois savoir comment elle m'a trouvé et emmené à l'orphelinat.

— Bien sûr qu'on t'accompagne. J'ai toujours voulu aller sur Terre, à ce qu'il parait, il y a de belles nanas là-bas !

— Je ne viens pas. Refuser Alix. Je ne remettrais pas les pieds là-bas.

— Pourquoi ? Demande Diego surpris.

— L'air est infect. Je peine à y respirer.

— Et alors ? Si toi, tu peines à respirer, nous, on va clamser avec Diego. On possède le meilleur odorat de tout surnaturel confondu.

   Elle ronchonne et finit par accepter en demandant si nous y allions uniquement tous les quatre.

— Non, je vais demander à Théau de venir. Il connaît déjà un peu la Terre et puis, je ne me vois pas y retourner sans lui.

   Diego se met à grogner et part s'asseoir sur le lit d'Alix. Qu'est-ce qu'il a ? Un sourire mesquin se dessine sur ses lèvres fines et rosées.

— Je vais de nouveau voir Vomito.

   Je grimace légèrement en me souvenant de mon arrivée ici et de la téléportation. J'avais vomi et il était présent, d'où le surnom. D'ailleurs, je pensais qu'il me l'aurait sorti plus de fois que ça et pourtant, c'est quoi ? La quatrième fois que je l'entends ?

— Pourquoi Vomito ? L'interroge Aiden.

— Comment vous avez fait pour venir ? Vous n'avez pas le droit. Je change de sujet comme on arrache un pansement.

— Ben, les profs étaient plus ou moins occupés avec toi donc on en a profité. D'ailleurs, Diego, on devrait revenir dans notre chambre le prof va passer et si on ne dort pas... Je n'ose pas imaginer ce qu'il va nous faire faire cette fois. Dit-il en se dirigeant vers la fenêtre.

≈≈≈

Académie OllphéistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant