Chapitre 16

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 En ce lundi matin, c'est sans aucune conviction que je me gare sur le parking du lycée. Pour la première fois depuis que j'ai le permis, j'ai fait le trajet seule. C'était long, silencieux et un brin morbide. Je n'ai aucune envie d'aller en cours encore moins de supporter le visage des autres élèves. Mais ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix.

Comme d'habitude les couloirs sont bondés d'élèves tout souriants qui me saluent comme si j'étais quelqu'un d'important. Sauf que je n'avais pas vraiment envie, aujourd'hui, d'être importante. J'ai juste envie de me fondre dans la masse. Et pourtant ils sont tous là. À me regarder. À me sourire, me faire des courbettes quand je n'avais aucune envie.

Je prends la direction de mon casier, esquivant au passage les salutations dont je n'ai pas envie sur le moment. Je prends mes affaires dans la boîte métallique prévue à cet effet et au moment même de refermer l'abattant, la tête de Kelly surgisse dans mon champ de vision. Elle arbore son sourire de d'habitude, comme si rien s'était passé ce week-end, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.

— Tu fais toujours la gueule ? Demande-t-elle toujours en joie, comme à son habitude, comme si de rien était, comme si je ne venais pas de vivre ma première trahison amicale.

––À ton avis.

Je ne prend même pas la peine de la regarder pour passer mon chemin et rejoindre le cours d'histoire, pourtant, elle me suis.

— oh je t'en pris, tu m'as déjà laissé rentrer à pied de la soirée, ça suffisait comme punition.

Je me retourne enfin pour lui faire face, m'arrêtant net dans le couloir.

— Tu te fous de moi? Tu as embrassé Patrick. Mon Patrick. A la vue de tous et sans aucun remords et tu penses que je vais le digérer comme ça?

— Pardon, dit-elle avec un léger air coupable pour la première fois depuis le début de cette conversation. J'étais saoule, je me suis encore engueuler avec Kyles, je voulais le rendre jaloux, je n'ai pas réfléchi.

— Tu fais ce que tu veux de ton cul Kelly, mais tu avais tout un panel de gars à ta disposition à la soirée, pourquoi Patrick?

Cette fois, elle se renfrogne un peu, croisant les bras sur son uniforme de pompom girl.

— Alors déjà, non, je n'ai pas tout un panel de gars à ma disposition. La plupart des mecs de cette ville voient encore en moi la fille obèse qui se coiffait avec une couette de chaque côté. Sans compter qu'il me fallait un célibataire, ce qui limite encore la chose. Et puis je pensais que ça t'était passé la période Patrick.

J'ai du faire une drôle de tête. Je ne sais pas pourquoi elle dit ça. Est-ce qu'elle aurait deviné que mes sentiments avaient... migré vers quelqu'un d'autre?

— Qu'est-ce qui te fait dire ça?

— J'en sais rien. Mais avant, il ne se passait pas une heure sans que tu ne me parles de lui. Et Patrick si, et Patrick là, et regarde son nouveau T-shirt, et oh mon dieu je crois qu'il m'a souri. Hors, là, depuis genre 2 mois, plus rien. J'ai cru que ça t'avais passé.

J'aurais du faire plus attention. Il est vrai que j'ai du changé de comportement ces derniers temps, les autres vont le remarquer. D'ailleurs, je fais quoi si April le remarque? Pour lui donner tords, je mets fin à la conversation.

— Et ben t'aurais du me demander avant d'enfourner ta langue dans sa bouche.

Je m'apprête à repartir mais elle me retient par le bras avant de me faire faire un demi tour assez brutal.

— Quand est-ce que j'aurais pu te le demander? T'es super bizarre en ce moment. Dès que j'essaie d'aborder un sujet un peu personnel tu te refermes comme une huitre. Enfin, ça c'est avec moi.

— Continue. Je sens que ce n'est pas tout.

Je la vois hésiter un moment. Ça, c'est qu'elle s'apprête à dire un truc méchant. Je la connais par coeur. En temps normal, c'est une crème, elle n'aime pas faire de reproches aux gens. Si elle hésite, ça veut dire que je vais en prendre pour mon garde. Après une pause inspiration, elle lève les yeux vers moi et se décide.

— Je suis sure que tu te confis à April. Vous êtes de plus en plus proches toutes les deux et... Je me sens mise à l'écart. Je suis censée être ta meilleure pote merde! Alors oui, c'est cool de la déneerdiser, de lui présenter du monde et tout et tout, surtout qu'elle est vachement cool comme fille. Mais c'est pas pour autant que tu dois me laisser de côté.

Ça me vexe. Plus qu'il ne faudrait d'ailleurs. Je n'aime pas qu'elle me fasse des reproches alors que bon, au départ c'était ses excuses à elle que j'attendais.

— Pardon de m'intéresser à autre chose qu'aux conversations superficielles des gens populaires.

Cette fois, c'est bien elle qui fait la gueule.

— Ecoute Brittany. OK je n'aurais pas du embrasser Patrick sans te demander si ça te faisait chier, mais de là à me traiter de fille superficielle, faut pas exagérer non plus.

Sur ce, c'est elle qui s'en va sous le coup de la colère. Elle a réussi à me mettre dans un état de rage incontrôlable. J'en aurais presque envie de m'acharner à dégommer des pâquerettes. Je déteste être énervée à se point là. Quelqu'un m'interpelle dans le couloir et ça sort d'un coup:

— Brittany!

— Putain mais foutez moi la paix à la fin!

— Ok, j'en conclu que ce n'est pas le moment de te demander un service.

En reconnaissant la voix d'April, je fais demi tour instantanément et me radoucie à sa vue. Elle a remis un de ses ponchos ignobles mais ce n'est pas grave. Au final, c'est ce qu'elle aime, c'est ce qui fait d'elle ce qu'elle est, et pour rien au monde je ne voudrais changer quoi que ce soit chez elle. Elle est bien la seule à réussir calmer mes nerfs d'un simple sourire.

— Excuse moi, lui dis-je. C'était pas contre toi, c'est juste que...

— La situation ne s'est pas arrangée avec Kelly?

— Pas vraiment non.

— Je suis désolée.

— Tu n'as pas à l'être, tu n'y es pour rien...

Enfin, un peu quand même, mais sans que tu en ait conscience.

— Tu voulais?

Elle regarde ses pieds, un peu confuse. J'aime bien quand elle fait ça, ça la rend encore plus mignonne. Oh mon dieu, il faut que j'arrête ces niaiseries.

— J'aurais besoin de tes talents d'écrivain.


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Oui je sais, ça fait un bail, je vais essayé de m'y remettre. J'ai de l'inspiration pour deux ou trois chapitres. Je ne vous promets pas de la terminer dans les jours qui viennent, d'autant plus que pour une fois je ne connais pas la fin avant d'écrire le début XD, mais je vais me replonger un peu dedans.  

Rapprochement improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant