The Banshee And The Hunter - Nolan Holloway [T.3 FINI]

VII ~ Shopping

La tension était palpable. Ma main logée dans celle de Nolan me forçait à avancer à son rythme. Sans cela, je pense bien que je n'aurais pas eu la force d'esquisser le moindre pas. Il avait insisté pour que je l'accompagne en ville. De une car cela faisait des jours que je n'étais pas sortie, et de deux parce qu'il craignait que les chasseurs ne viennent chez lui durant son absence - ce qui aurait entraîné une situation plus que délicate, je n'aurais pas du tout su comment réagir. Nous voilà donc dans une rue commerciale sûrement envahie de chasseurs débutants, marchant aussi normalement que possible malgré mes membres tremblants.

« Hey, tout va bien : je suis avec toi. » murmura Nolan après s'être arrêté afin de me serrer contre lui.

« Nolan, si ils découvrent ce que je suis, ils vont me tuer d'une flèche dans la tête ! Je vais me faire démolir... »

« Pas tant que je serai là, je te le promet. »

Ses yeux bleus sondaient mon visage alors qu'un sourire rassurant se dessinait sur ses lèvres rosées. Je posai ma main sur sa joue et l'embrassai délicatement. Il me rendit mon baiser, puis nous nous remîmes en route. D'un coup, son bras me tira vers une boutique, je faillis trébucher mais il me rattrapa juste à temps en riant. C'était un petit magasin de vêtements, pleins de couleurs, qui illumina mon visage dès l'instant où mon regard scanna les rayons.

« Surprise. » sourit-il en me regardant d'un air tendre. « Je me disais qu'on pourrait faire un peu de shopping pour toi. »

« Je... C'est... »

J'en perdais mes mots. À force de me cacher des chasseurs ainsi que de l'Anukité, j'avais perdu le temps et le plaisir de me faire jolie pour qui-que-ce-soit. Cette surprise, bien que banale, me faisait un bien fou, et je ne me privai pas de sourire jusqu'aux oreilles.

« C'est génial. Merci Nolan. » sourit-je en déposant un baiser sur sa joue.

Je perçus très bien le rougissement de ses pommettes à la suite de mon geste, mais ne dis rien, bien trop heureuse de me retrouver ici comme si la traque de Gérard et Monroe n'avait jamais existée. Mes doigts touchaient chaque tissu autour de moi, les palpant fébrilement à la manière d'une fille qui ne serait jamais entrée dans un magasin de vêtements. La châtain saisissait à chaque fois ceux qui me plaisaient le plus et les portaient jusqu'à ce que nous arrivions devant les cabines d'essayages.

« Allez, entre et essaie tout ça. » déclara-t-il joyeusement.

Je m'exécutai. Il y avait tout d'abord un sublime top orange et bleu qui me faisait penser à un ciel qui s'assombrit après le coucher du soleil, ainsi qu'un jeans foncé qui allait parfaitement avec. Je les remis sur leurs ceintres, puis saisis le deuxième ensemble que j'avais repéré entre quelques autres tenues. Une robe blanche à poids violets avec une large ceinture en cuir de la même couleur que les motifs. Elle était tout bonnement sublime, et je ne parlais même pas du fait qu'il s'agissait de ma couleur préférée. Ensuite venait une seconde robe, noire et blanche, ainsi qu'une jupe accompagnée d'un t-shirt de la même teinte vert pastel. Je n'avais jamais été aussi heureuse depuis bien longtemps.

Lorsque ce cauchemar avait commencé, je prévoyais d'avouer à Brett mes sentiments pour lui. Nous nous étions rencontrés quelques mois plus tôt, alors qu'il sortait d'une rupture horrible qui lui avait brisé le cœur. Elle s'appelait June je crois. Nous étions devenus les meilleurs amis du monde en très peu de temps, car il était rejeté de tous ses anciens amis à cause de l'emprise de Monroe sur la ville. Lui, Lori et moi étions littéralement inséparables. J'avais commencé à ressentir des sentiments plus qu'amicaux pour lui lorsque, sans que nous nous en apercevions, les chasseurs avaient envahi peu à peu Beacon Hills. Après, tout s'était très rapidement enchaîné. Un beau jour, Liam et moi cherchions désespérément nos deux amis quand nous les avions vu se faire percuter par une voiture, Brett déjà agonisant à cause de la flèche qui l'avait touché. Un autre garçon s'était chargé de venir récupérer leur corps. J'avais appris plus tard qu'il s'appelait Félix, et qu'ils étaient autrefois amis.

Puis, Nolan avait débarqué dans ma vie d'une manière tout à fait inattendue. Nous avions organisé toute cette comédie devant les chasseurs, pour au final ressentir de réels sentiments l'un pour l'autre. Avec le recul, je pensais que ce que j'éprouvais pour Brett n'était qu'une amitié très puissante, et j'étais sûre et certaine qu'il était encore amoureux de son ex-petite-amie, June. Rien de ce que nous avions entre nous ne ressemblait à ce que j'avais avec Nolan. Même si il était un chasseur, je lui faisais confiance. Il avait un bon fond. Il devait seulement apprendre à se faire confiance à lui-même.

« Annabelle ? »

La voix du chasseur qui m'avait de nombreuses fois sauvée me tira brusquement de mes pensées mélancoliques. Je me revêtu de mes vêtements d'origines, et sortis de la cabine avec un grand sourire.

« Cet endroit est magnifique. » lui confiai-je lors de notre passage à la caisse. « Tu ne pouvais pas me faire un plus beau cadeau ! »

« Je suis content que ça t'ai plu. Tu n'as plus trop peur ? »

« Pas avec toi. »

Les lèvres s'étirèrent agréablement vers le haut à l'entente de cette phrase. Malgré mes supplications pour payer moi-même mes achats, Nolan s'entêta à vouloir m'offrir ce que j'avais essayé, répétant inlassablement que j'étais magnifique avec cela et qu'il se devait de me les donner. J'avais l'horripilante impression de lui être redevable, mais il m'assura que je ne lui devais rien. Lorsque nous ressortîmes de la boutique, les bras chargés de sacs, je me confondis en remerciements.

« Annabelle, pour la centième fois, arrête ça ! Je voulais t'emmener ici alors je paie nos achats. »

« Je suis une profiteuse. » ronchonnai-je.

« Tu n'es pas une profiteuse... » répliqua-t-il d'un air las.

« Si je le suis ! Je me sens minable maintenant. »

« Bon ça suffit ! Tu es tout sauf minable, vu ? »

Surprise de cette autorité soudaine, ma bouche se ferma subitement. J'acquiesçai docilement.

« Bien. » Il m'enlaça affectueusement avec un sourire qui faisait ressortir ses fossettes. « Allez, on rentre maintenant. »

J'avais passé une merveilleuse journée.

☯︎☯︎☯︎