Chapitre 7

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Durant le week-end Thalia vint chez moi, il était prévu qu'elle y dormît. Malgré le fait que ce ne fût qu'une campagne où il n'y avait qu'un parc jamais animé, une salle des fêtes dans laquelle jamais rien ne se passait, un distributeur à pain à côté de la mairie, celle-ci reliée à une petite école.

Pourtant nous avions de quoi nous occuper, puisque nous allions au parc où nous pouvions réveiller toute la population tellement le village était petit, nous promenions mon chien, faisions des séances photos puisque personne ne pouvait nous surprendre, en rentrant chez moi nous regardions un film, essayions de nous initier à la cuisine. Cette dernière expérience ne fut d'ailleurs pas la meilleure idée que nous eûmes...

Lorsque nous allâmes dans ma chambre Thalia fit son petit rituel de regarder chaque photo, chaque poster, chaque bannière et chaque album de mes groupes de musique préférés, et d'exprimer son avis si clair, fin et délicat.

Alors lui il est vraiment dégueulasse.

Eh mais tu dis pas ça de lui ! Je les critique moi tes acteurs poilus du torse ?

Alors déjà ils sont pas à se raser partout comme les tiens. Et ensuite si, ton gars là, il est vraiment moche. Comme quoi t'as des goûts pourris du lycée à l'autre bout du monde !

Bah dis-toi que c'est bien dommage parce que tu vas dormir en face du moche cette nuit !

Je vais faire des cauchemars.

Elle prononça cette dernière phrase en saisissant mon synthétiseur qui n'avait pas d'autre place que le sol. Elle le posa sur mon bureau qu'elle avait débarrassé d'un frottement de bras, et le brancha.

Il a toujours pas de support celui-là ?

De support, sérieusement ?

Tu saurais comment ça s'appelle réellement tu m'aurais reprise directement.

C'est juste. Donc non, toujours pas. Et toi, tu sais en jouer avant de me poser des questions idiotes comme ça ?

Bof mais ça vaut le coup d'essayer.

Pendant qu'elle essaya une improvisation je sortis ma guitare de son étui et commençai à gratter quelques cordes, l'insulte que je portai aux guitaristes dissimulée sous celle envers les pianistes de Thalia.

Comme quoi la musique c'est vraiment pas fait pour nous, dis-je lorsque nous arrêtâmes toutes les deux. Thalia opta pour une seconde option ; elle me tendit mon ordinateur que j'allumai, et elle chercha des karaokés.

On sait pas chanter non plus mais ça par contre ça nous empêche pas de nous prendre pour des stars une heure ou deux ?

Je ris. Bien sûr que nous pouvions jouer les divas quand nous étions au fin-fond de la campagne, avec aucune maison collée à la mienne, mes parents partis faire des courses et une meilleure amie avec qui je n'avais aucune gêne.

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Quatre jours étaient passés. Mon week-end avait peut-être été des moins ennuyants mais ça ne m'empêchait pas de toujours penser au même garçon. Je ne comprenais pas moi-même comment c'était possible d'être autant accro à lui, alors que je ne lui avais parlé que deux fois.

J'en parlais avec Joy, première personne que je connaissais qui arrivait au lycée, et avec qui je passais toutes mes dix premières minutes de la journée. De plus elle était bien placée pour me parler de Wooyoung, et j'avais l'impression qu'elle pouvait aussi trouver les bons mots pour me remonter le moral.

Je lui confiai que j'avais pleuré plusieurs jours d'affilée après la deuxième fois que Wooyoung et moi nous étions vus. Elle trouva pour argument de remontant qu'elle tentait tous les jours de le convaincre, qu'elle lui disait du bien de moi... mais elle redescendit aussitôt lorsqu'elle termina en disant que rien n'y faisait.

Et comme si c'était drôle pour elle, ce que je ne prenais pas mal, elle m'annonça qu'elle avait définitivement quitté Yunho parce que "elle en avait eu assez de sortir avec lui".

Le pire était que je ne lui disais pas tout. J'avais l'impression que Wooyoung était ce genre de personne à stalker sur les réseaux sociaux, il regardait mes stories dans les quelques minutes à partir du moment où elles étaient postées, il continuait d'aimer mes photos, il s'était abonné à des amis du théâtre avec qui il n'avait jamais parlé...

Thalia était persuadée qu'il était juste collé à son écran vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais je n'étais pas d'accord avec elle. Elle essayait de me convaincre de le bloquer, mais non. Je n'avais pas envie. Elle savait que ça me faisait mal de voir qu'il était toujours actif sur mon compte, mais qu'au lycée il ne me disait rien, il me regardait juste beaucoup trop quand on se croisait. Et je voulais que cela continuât, qu'il aimât mes posts, qu'il regardât mes stories...

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Cela faisait une semaine et demie que j'étais réellement censée passer à autre-chose, mais impossible, je n'y arrivais pas. Pourquoi ? J'étais en crush sur un garçon avec qui j'avais des eye-contact à chaque fois que je le croisais, un garçon qui était très actif sur les réseaux, peut-être même un peu trop lorsqu'il s'agissait d'une fille qu'il avait recalée, un garçon dont je passais toutes les matinées avec une amie très proche, et le seul garçon que j'avais en tête, tout simplement.

Mes amis me prenaient très certainement pour une cinglée, mais je ne savais comment leur expliquer que même si j'essayais, je ne pensais qu'à lui, il se promenait dans ma tête.

Tu as vraiment craqué pour lui ou uniquement pour son physique ? me demanda Seonghwa lorsque nous étions tous les deux à la fin de la journée.

Bah au début c'était uniquement son physique, mais quand on s'est parlés c'est allé plus loin, je sais que quand tu nous as vus j'avais pas l'air, mais je me sentais bien avec lui. Il dégageait une aura... j'avais l'impression que c'était un gars hyper sain. Enfin, que je pouvais lui faire confiance.

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C'est ainsi que passèrent les semaines. Du lundi au vendredi j'allais au lycée, et les week-ends Thalia venait à la maison, ou j'allais chez elle, en général on essayait d'alterner mais quand ni elle ni moi ne pouvions aller chez l'autre nous nous arrangions pour une sortie, boutiques, bars, match, cinéma ou même théâtre, j'essayais de lui transmettre mon intérêt pour ce qu'elle trouvait au début "ringard". Elle venait également me voir parfois faire du tennis, je l'initiais, et j'allais la voir danser lors de son cours.

Nous nous voyions six quand ce n'était pas sept jours sur sept.

Mais malgré ses efforts, je le savais qu'elle se donnait à fond pour ça, mais ses efforts pour me le faire oublier n'arrivaient pas à m'ôter Wooyoung de l'esprit. Car dès que j'allais sur le seul réseau social où j'étais vraiment active, il était là. Que ce soit une story, un post, j'aurais très bien pu dire mes messages récents mais ce n'était plus le cas, d'autres personnes étaient remontées et lui redescendu. Ou sinon il faisait partir de la liste de tous ceux qui avaient vu ma story, lui presque en haut parce qu'il était, d'après l'appli, un de mes "meilleurs amis". Il était là. Tout le temps.

Suis-moi, je te fuis - WooyoungWhere stories live. Discover now