L'enfer, c'est les autres.

Chapitre 2

Malgré la forte pluie, j'observais les personnes autour à la recherche d'une silhouette familière. Je demandais à quelques personnes si elles avaient vu une personne ressemblant à ce descriptif : 1m75, châtain mais avec un bon début de calvitie, maigre aux yeux verts. Les réponses des personnes autour me rendaient encore plus malade : il fallait que à tout prix que je ne l'arrête avant qu'il ne fasse plus de mal à Carolina. Elle mérite tellement mieux que ça. Lorsque je failli abandonner, une silhouette de l'autre côté de la route m'interpella. Dans la pénombre rien ne se voyait. La silhouette était debout et me fixait. Je ne réfléchis pas plus et fonça sur elle quand elle se mit soudainement à courir. Je traversais faisant freiner subitement les voitures autour, ne manquant pas de me faire remarquer mon geste dangereux en klaxonnant mais je m'en fichais un peu. Tout ce qui comptait à ce moment, c'était attraper cette pauvre tâche et lui faire payer une bonne fois pour toutes ses actes. Je courais derrière lui, tout en ne manquant pas de bousculer les gens en criant "ARRÊTE TOI".

soudainement un groupe de personnes me bloqua avant de me dire de dégager avant qu'ils n'appellent la police. j'essayais de dire que cette personne m'avait volé mon téléphone mais ils ne bougeaient pas. après plusieurs minutes à les convaincre de croire mon mensonge, j'allais enfin pouvoir reprendre ma folle course. mais petit problème : bien évidemment la silhouette avait disparu et j'étais très très loin du café. quel idiot aussi de partir avec un téléphone déchargé. je continuais de marcher dans la rue avant de m'enfoncer dans plusieurs petites ruelles mal éclairées. il devait sûrement être par là, avec les rats. après tout c'est là où est sa place.

"sir ?"

"oh miss Ginger Flugh hi"

elle se tenait devant moi avec son parapluie et son café. elle avait troqué sa robe de ce matin contre un simple t-shirt violet à capuche ainsi qu'un jean, le tout accompagné de bottes.

"what are you doing here ?"

"i was out for a walk and i'm a little bit lost to be honest. and you, what are you doing here ?"

"i live here." elle pointait un immeuble.

"do you want me to drop you off somewhere ? my car is just right here"

"thank you but i don't want to bother you.."

"you don't bother me at all. come on, where do you need to go ?"

"ok but it's only because you insist. i need to go to 10 rue de Buci, "le café de Paris""

elle déverrouilla sa voiture et me fit un sourire. sur le chemin, malgré ma réticence et mon humeur au plus bas, j'essayais de tenir la conversation. mais dans ma tête, je me disais que j'avais échoué à attraper ce salaud.

lorsque nous arrivons devant le café, je vis les silhouettes de Janet et Antoine se dirigeant vers moi tout en me lançant des regards inquiets et furieux. en les voyant j'ouvris la portière et dit "oh hi"

"mais garde le ton hi t'es complètement débile ou quoi ça fait 20 minutes que t'es parti et qu'on arrive plus à te joindre bon sang tout ça pour te voir revenir avec une minette en plus ?"

"je ne vais pas relever la seconde phrase au vu des circonstances. concernant mon téléphone, il n'a plus de batterie.

comment va Carolina ?"

je vis le regard de Janet m'intiment de descendre avant qu'elle ne puisse parler librement, ce que je fis. je me tournais vers miss Flugh et la remercia en disant que je lui serai redevable une prochaine fois. elle me sourit, me fit un signe de main et partit.

"Carolina est totalement dévastée"

"t'as réussi au moins à voir quelque chose ?"

"j'ai vu la silhouette qui l'a suivie mais elle a vite disparue"