Chapitre 4

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 Au milieu de la nuit, Léo se glisse hors de son lit pour rejoindre Sarah. Elle l'avait pourtant prévenu. Il allait être malade s'il mangeait trop de fromage. Il est stoppé dans sa course par l'heure qu'indique le micro-ondes. 5h47. C'est trop tôt pour réveiller Sarah. Il sait très bien qu'elle s'en ficherait s'il la réveillait parce qu'il est pas bien, mais il préfère pas. Ce sont ses vacances à elle aussi et elle mérite de se reposer.

Tout est calme dans l'appartement et il s'en rend soudainement compte. Il n'y a pas un seul bruit. Ni de l'étage du dessus, ni du couloir. La seule chose qui perturbe ce silence est un gros ronronnement qui vient de l'extérieur. Et intrigué par le faisceau de lumière qui balaye les murs en faufilant par dessous le rideau, qui sert de volet, Léo décide de passer le nez à la fenêtre.

Face à lui, les pistes de ski, qui devraient être plongée dans le noir à cette heure-ci, sont partiellement éclairées par de gros spot. Et au milieu des pistes, avec leurs phares allumés comme deux gros yeux, des dameuses arpentent les pistes. Les énormes machines, montées sur chenilles, se chargent de tasser et d'aplatir la neige. Les skieurs les plus matinaux auront le privilège d'entendre crisser sous leurs skis la neige, presque glacée, mais pas verglacée, encore croustillante.

Au bout d'un moment, Léo se rend compte que des flocons tombent quand ils traversent le faisceau de lumière des lampadaires. Finalement, la nuit est plutôt claire.

« Léo, qu'est-ce que tu fais ? grommelle la petite voix endormie de Sarah.

— Rien désolé.

— Ça va pas ? se redresse-t-elle.

— J'ai un peu mal au ventre...

— Ok, viens dormir là, on a une grosse journée demain, ordonne Sarah en tapotant l'espace à côté d'elle dans le lit.

— On fait quoi demain ?

— Dodo, Léo. »

C'est la lumière du jour qui réveille Sarah quelques heures plus tard. Léo est toujours endormi à côté d'elle. Par précaution, elle pose le dos de sa main sur son front, au cas où son mal de ventre ne vienne pas entièrement de la raclette. Mais rien d'alarmant, alors en faisant le moins de bruit possible, Sarah se lève pour préparer le petit-déj'. Elle a prévu une grosse journée pour eux-deux.

Quand Léo ouvre un premier œil, il est complètement ébloui par la lumière du soleil que le manteau neigeux réverbère à travers la vitre. Et du deuxième œil, il voit Sarah en train de lui préparer des œufs brouillés. Pour le petit-déj'. À la poêle. Avec des toasts. Un matin de vacances. Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?!

« Bien réveillé ? Comment va le ventre ?

— Ça va. T'es en train de faire des oeufs ?

— Exactement !

— Et tu fais des œufs à 8h du matin parce que... Léo la laisse-t-elle continuer

— Parce que je t'emmène faire du ski ! s'exclame Sarah au sommet de l'excitation, en brandissant sa spatule. »

Léo la regarde en soulevant un sourcil. Finalement la bière était plus forte que prévue hier soir... En se moquant toujours un peu d'elle, il retourne bien au chaud sous sa couette.

« Léo, je ris pas, se plaint faussement Sarah. Dès qu'on est prêts, on va louer des skis et des chaussures et on file sur la piste.

— Mais t'es folle ! On va se tuer !

— Mais noooon !

— T'es sûre, tu veux pas prendre un moniteur. Un grand, bien musclé, les petites lunettes de soleil, le bonnet, bronzé comme il faut ? »

Premier NoëlHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin