Sa joue. Lena a embrassé sa joue !! Alors qu'elle était persuadée de pouvoir enfin goûter ses lèvres qui l'attirent tant, et ainsi peut-être comprendre ce qui lui arrivait. Kara n'avait eu droit qu'à un simple bisou sur la joue. Ça lui apprendrait à se monter la tête ! Comme si quelqu'un comme Lena pouvait avoir un coup de cœur pour elle. Elle devrait déjà s'estimer heureuse que Lena soit son amie. Mais étrangement, son cœur ne semblait pas être de cet avis. Depuis ce non-baiser, Kara avait l'impression qu'il avait rétréci. Qu'il s'était comme, fané.
De son côté Lena était en train de se mettre des claques mentalement. À la dernière seconde, elle avait dévié. Encore une fois cette stupide peur incontrôlable l'avait empêché d'aller au bout de son désir.
Elle avait pourtant bien vu la lueur de déception dans le regard de Kara quand celle-ci avait rouvert les yeux. De la déception et autre chose. Était-ce du désir ? Lena n'était plus sûre de rien. Ni de ce qu'elle voyait ni de ce que la blonde ressentait. Elle craignait trop de prendre simplement ses désirs pour la réalité.
Elle s'allonge sur le dos et fixe le plafond, n'osant pas tourner la tête vers sa voisine. Elle reste ainsi quelques minutes, jusqu'à ce qu'une petite voix vienne la tirer de ses pensées.
- Dis Lena.
Elle se tourne finalement vers Kara et plonge dans ses iris azur dans lesquels elle rêve de se noyer indéfiniment.
- Tu veux bien dormir près de moi cette nuit ? Tu sais, au cas où je ferais une crise.
Lena lui fait un sourire, un brin crispé. Mais quelle douce idée de torture...
- D'accord.
Lena lui tourne alors le dos et s'approche d'elle mais reste néanmoins à bonne distance. Mais cela ne semble toutefois pas convenir à Kara car elle sent soudain sa main sur son bras qui l'attire toujours plus près d'elle. Jusqu'à ce qu'elle se retrouve dans ses bras.
- Là. Nettement mieux. Murmure-t-elle à l'oreille de Lena.
Lena est totalement paralysée. Elle ferme les yeux, espérant ainsi calmer les battements frénétiques de son cœur. Au bout de quelques instants, son cerveau se remet en marche et afin d'éviter de penser à son envie folle de se retourner et de capturer les lèvres de Kara, elle demande.
- Tu m'expliques le problème avec le grenier ?
Seul le silence lui répond. Elle pense d'abord que Kara ne l'a pas entendu, avant de réaliser que c'est très improbable. Après quelques secondes, elle finit par se tourner vers elle. Elle voit son regard baissé. Elle attrape donc son menton et le soulève afin d'accrocher son regard.
- Explique-moi. Demande-t-elle doucement.
- Tu vas te moquer. Réponds Kara d'une voix timide et un peu honteuse.
- Est-ce que je me suis moquée quand tu m'as parlé de ta phobie des espaces clos ? Non. Je t'ai juste pris la main à chaque fois qu'on s'y trouvait ensemble. Quand je t'ai parlé de ma phobie des lapins, tu n'as rien dit. Alors ? Explique-moi ?
- Les araignées. Elles me terrorisent. Et je suis persuadée que le grenier en est rempli. Habituellement, c'est Alex qui se charge d'aller chercher les décorations.
- Eh bien cette année ça sera moi. Lui dit simplement Lena.
Kara la regarde, presque surprise de sa réponse.
- C'est vrai ? Tu ferais ça ?
- Évidemment. Tout comme je sais que tu me défendrais contre ces vilaines bêtes à grandes oreilles ! Dit-elle pour détendre l'atmosphère.
- Je te ferai un bouclier de mon corps !
Elles rient doucement toutes les deux devant cette affirmation.
- On ferait mieux de dormir. Sinon Eliza va nous tuer demain. indique Kara
Elle s'approche alors de Lena et vient déposer un délicat baiser sur son front.
- Bonne nuit Lee.
Lena lui rend la pareille et commence à s'éloigner d'elle. Mais Kara la retient et se colle contre son dos. Ses bras viennent naturellement prendre place au niveau de l'abdomen de Lena et les papillons qui y résident en sont ravis.
- J'ai l'impression d'être un doudou. lance-t-elle
- Pas UN doudou, le mien.
Elles rient encore une fois.
- Alors ça me va.
Et c'est rempli d'une sensation de bien-être et d'une pointe de frustration qu'elles s'endorment.
Lena se réveille plusieurs heures plus tard et constate plusieurs choses. La première, la lumière du soleil qui commence à pénétrer dans la chambre laisse à penser qu'il sera bientôt l'heure de se lever. La seconde, durant la nuit, son corps et celui de Kara ont, semble-t-il, tenté de fusionner. Elles sont collées l'une à l'autre et leurs jambes sont entremêlées. Mais ce qu'elle remarque surtout, ce sont les mains de Kara qui se sont faites aventureuses et se trouvent toujours à l'endroit où elles se trouvaient lorsqu'elles se sont endormies, mais SOUS sa nuisette. Et le moins qu'elle puisse dire, c'est que ce contact ne la laisse pas indifférente, bien au contraire. Elle sent son bas ventre se tordre. Si on ajoute à ça le souffle de Kara dans son cou, elle est bien proche de l'extase.
Mais lorsqu'elle la sent s'agiter dans son dos et que ses mains font pareil, l'explosion est toute proche.
Alors quand elle vient murmurer à son oreille, un « bonjour ma Lena », elle ne peut retenir un petit gémissement de plaisir.
