Permis de conduire

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Je le poste maintenant car je ne pourrais pas le faire ce soir! (Vous avez vu ça? Je suis tellement prévenante)

Le truc avec Touya, c'était qu'il fallait le motiver, vraiment le motiver.

Quand on lui proposait une course à pied ou une ballade en forêt par exemple, il répondait souvent en claquant sa porte, comme tout bon adolescent dans sa bulle qu'il était, pour ne pas dire compliqué, pour ne pas dire en pleine crise existentielle montrée par des piercings et une couleur de cheveux sombre. Enfin, c'était ce que son père en disait car sa mère avait une version un peu différente.

Quand on proposait à Touya une course à pied ou une ballade en forêt, il fallait bien le faire, intelligemment, sans le presser et lui trouver une réelle motivation pour se faire. Ainsi, les doux arguments d'une maman arrivaient toujours à motiver un jeune homme enhardi par ses prises de position comme Touya.

Le père voyait un ado difficile, la mère voyait en plus de cela, un jeune homme qui se construisait en ayant le besoin de s'écarter pour cela du moule familiale.

Elle voyait un bébé en pleine expansion qui avait abandonné les phases depuis bien longtemps et qui se construisait une image bien à lui qui le rendait fier et bien dans ses bottes. Et pour une maman, c'était ce qu'il y avait de plus important, de voir son fils heureux, même s'il avait un peu trop souvent besoin qu'on le motive et non « qu'on le pousse au cul », comme le pensait si bien le paternel du petit, de l'ainé, du grand garçon premier né qui devait de base montrer l'exemple.

Et l'exemple, il le montrait bien en trouvant un intérêt tout soudain à la pratique même de la conduite, lui qui fuyait habilement toutes voitures ou autre moyen de locomotion pour éviter d'en être malade.

Un beau jour, alors que son père lui hurlait dessus de s'inscrire en autoécole durant sa période lycée pour avoir une chance d'être en conduite accompagnée, bien que l'âge légal de seize ans pour se faire sois passé depuis deux bonnes années, le garçon avait traîné les pieds jusque dehors pour rejoindre le coin de la rue où se trouvait son prochain lieu de torture.

Il monta les deux marches en soufflant fortement et poussa la porte de verre avec tout le poids du monde entier sur ses épaules déjà bien chargées de malheurs qu'il se trimballait depuis l'enfance. Fatigué par avance, il voulu tout d'abord envoyer chier son interlocuteur par simple précaution de politesse, avant de se stopper dans son élan...

Il l'avait trouvé sa motivation.

Touya était un adolescent, presque jeune adulte, qui avait besoin de motivation pour se prendre de passion de quelque chose. Mais une fois ceci fait, il allait jusqu'au bout du chemin et de ses convictions et suivait ce qu'il voulait tracer jusqu'à pouvoir atteindre la ligne d'arrivée.

Oui, avec une motivation, le faux brun devenait tenace, extrêmement tenace, à tel point qu'on le retrouvait presque chaque jour à l'autoécole pour prendre ses cours de conduites qui se retrouvaient toujours étrangement doublées lors des week-end.

Qu'importe ce qu'était sa source de motivation, elle devait être bien forte.

Et là où tout le monde la voyait comme étant l'envie d'indépendance, lui voyait deux orbes entre le miel et l'ambre aussi perçants que magnifiques et une chevelure de blé faussement négligée qui scintillait au soleil et soulignait la rondeur d'un visage pourtant rendu mature par la présence d'un fin bouc sur son menton.

La motivation de Touya n'était que son ainé, son professeur qui lui enseignait chaque jour l'art divin du péché et des diverses positions que l'on pouvait faire dans une voiture.

Plage avant, plage arrière, espace du coffre dans un break et créneaux faits en urgence pour une envie de sucette pressente, Touya avait vu chaque petit détail de l'animal de fer mais surtout de son maître légèrement plus âgé que lui qui n'avait pas tout de suite trouvé cette situation préférable.

Parce qu'étant lui aussi attiré par son nouvel élève comme ledit élève avait envie de lui, Keigo n'avait d'abord pas été partisan du « prend-moi comme il se doit sur les sièges arrières », et avait bien voulu faire comprendre que non, Touya, pour une question d'éthique qui concernait l'abus de pouvoir en sa position de professeur, il ne pouvait pas coucher avec lui sur le capot et encore moins à la vue de tous sur la bande d'arrêt d'urgence de la N20.

Mais s'il fallait des motivations à Touya en premier lieu, c'était bien parce qu'il était têtu. Une vraie tête de bois, mais pas n'importe quelle tête de bois, une magnifique et au combien sexy tête de bois.

Aussi, le professeur finit par lâcher prise, totalement sous le charme de son élève qui avait finalement renversé le principe même d'abus de pouvoir du professeur sur l'élève en celui du sale gosse sur un tempérament à céder à chacune de ses tentations.

Ainsi, alors qu'il pensait bientôt se faire virer, Keigo se laissa un jour tomber sur le capot rouge et blanc du véhicule de prêt et se laissa-t-il envouter par cette jeune créature au sourire en coin.

Car Touya était bien des choses et motivé en faisait partit. Mais il était surtout un sorcier. Un maléfique sorcier tentateur qui pouvait encore mieux motiver le monde que le monde pouvait le motiver.


Voilà mes choupis pour cette troisième case! Qu'en avez-vous pensé? Perso, je me suis vachement amusée à l'écrire, imaginer la scène de la rencontre m'a bien fait rire en tout cas. 

Sinon, que dire d'autre mis à part présenter le prochain chocolat?

Il s'agit de; Père Noël et Père Fouettard!

Oui, oui, vous avez bien lu, héhé! Autant dire que le petit jeu de rôle a été amusant à écrire, et quel vilain Père Fouettard nous avons... Et pas si doux Père Noël que ça aussi d'ailleurs... Enfin, je ne vous en dis pas plus, mais je suis sûre que vos petits esprits pervers seront en marche et qu'ils fonctionneront bien demain!

En attendant, j'aimerais beaucoup avoir vos avis! 

Du coup, je vous dis à demain pour le prochain chocolat ou bien à tout de suite dans l'espace commentaire!

Zoubi d'amour!

Sica

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