Notre invité s'installa sur l'accoudoir à mes côtés sans même me regarder et pourtant c'était tout comme. Ses yeux n'étaient pas directement posés sur moi, mais j'avais cette impression du contraire. Comme s'il m'observait, mais différemment. Un champ magnétique sembla prendre forme entre nous, son corps sur ma droite faisait réagir le mien.

Soudainement inconfortable, je me mis à gratter ma tête ainsi qu'à jouer avec mes doigts. C'était plus fort que moi. Je devais vraiment arrêter de faire ça. Je me trouvais dans un puits étroit où l'eau, semblable à cette tension entre-nous, m'inondait. Je la voyais de partout, la ressentais de partout. Elle alourdissait chaque membre de mon corps et même ma respiration. Ça s'empirait toujours plus, depuis cet échange d'il y a peu..

J'appréciais trop sa présence et c'est ce qui m'angoissait, j'avais peur de passer pour une guimauve aux yeux de tous, à ses yeux. Simplement car le rouge me montait aux joues, qu'entendre sa voix échanger avec Kellig, Noham, Ethan ou bien Aden, ça faisait battre mon cœur plus vite que la normale.

Je m'affolais parce qu'il semblait si calme de son côté, comme si ma présence ne lui procurait rien. L'impression de m'égarer seule ne me quittait pas, l'impression de réagir seule ne me quittait pas. L'air me manquait soudainement, c'est pourquoi je décidais de me lever pour quitter la pièce. Je m'apprêtais à passer devant Sasha, cependant, celui-ci attrapa mon poignet fermement et me tourna vers lui grâce à celui-ci.

Il ne disait rien, et me regardait seulement. Il cligna lentement des yeux et ce geste m'apaisa étrangement. C'est comme s'il me disait silencieusement que tout allait bien. Je me surpris à comprendre qu'il savait, contrairement aux autres, que je perdais pied. Comment ?

- On vous dérange ? Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Kellig en rigolant.

Sasha sortit rapidement de cette transe où nous nous étions égarés, puis répondit naturellement tout en se levant.

- Rien. Il déposa à nouveau ses pupilles dans les miennes. T'as un reste de dentifrice, idiote.

Avec l'aide de son pouce, il retira ce dentifrice imaginaire que je savais irréel. J'étais certaine d'avoir bien vérifié et de n'en avoir aperçu nulle part. Il laissa celui-ci retarder contre ma lèvre inférieure et glissa lentement, déversant une cascade d'émotions affriolantes et envoûtantes.

Je le fixais, tandis que lui se perdait sur mes lèvres. Un frisson inquiétant vint provoquer le haussement du duvet qui habitait la totalité de mon corps. Je me prenais une claque en plein visage de par la violence de celui-ci. J'aimais à la folie ce simple geste, alors que saurait-ce si j'en recevais encore plus ?

J'attrapais subitement le poignet de sa main qui maintenait mon visage, n'en pouvant plus. J'étais à bout de souffle et je ne voulais pas prendre le risque que qui que ce soit aperçoive le torrent de papillons qui se battait en moi. Ce n'était pas que le ventre, ils logeaient partout dans mon anatomie. Les sensations m'envahissaient.

Un rictus se forma aux creux des lèvres de Sasha, tandis que je retirais sa main. Il savait l'effet qu'il me faisait et cela sembla lui plaire. Ce que je ne comprenais pas, c'est pourquoi il agissait ainsi alors qu'il m'avait proposé d'arrêter ? Pourquoi me rendre volontairement aussi agité ?

- Je vais téléphoner à Joe. Je disais mal à l'aise.

Je partis sans laisser le temps à mes amis de répondre. Heureusement pour moi, personne ne semblait avoir remarqué notre échange et surtout, mon état. De retour dans la chambre, je claquais la porte et me laissais tomber contre celle-ci telle une patate sans maintien. Mon énergie venait d'être aspirée, je n'en disposais plus.

L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]Where stories live. Discover now