Chapitre 23. Qui est l'espion ?

21 4 3
                                    

— Maman? S'exclame Arukas.

La Mïstrale s'arrête choquée. Elle regarde Arus quelques instants, puis elle déclare:

—Je me rappelle avoir eu un fils, mais il avait les cheveux blanc. Et puis que faites-vous là vous deux?

Elle vient de parler en français. Je lui répond dans la même langue:

— Cela ne vous semble pas étrange de vous souvenir d'une chose aussi essentiel? Ne vous aurez t'on pas effacé la mémoire par hasard?

Elle semble perdue. Elle s'assoie sur une pierre et elle observe Arukas avec émotion.

— C'est toi mon fils, n'est ce pas? Demande t-elle.

— Oui c'est moi. On t'a obligé à devenir Mïstrale à cause de ton intelligence, en t'effaçant la mémoire. Et comme tu ne te rappelais plus de mon père, tu aurais dû mourir, mais il s'est sacrifié faisant vivre ainsi son pouvoir: c'est une fille de mon âge, elle s'appelle Oturane.

Une question me brûle les lèvres:

— Est ce que vous allez doublez le nombre de gardes parce que des humains se sont enfuis?

— Oui, 9 humains se sont enfuit avec une des nôtres, une Mornas, mais qui ne fait pas partie de nos fidèles, nous pensons donc à ce dangereux personnage, celui qui a le pouvoir de Dönnar. Déclare t'elle.

— Une dernière question: êtes-vous des nôtres? Ou préférez-vous rester avec les Mïstrales? Lui demandais-je.

— Je suis avec vous bien sûr! Maintenant que j'ai retrouvé mon fils tout a changé. Mais, il faut que je reste pour savoir ce qui se passe et vous prévenir en cas de problème. Et puis, il faut que je retrouve la Morïana, elle est en grand danger! Mais j'ai une question moi aussi: pourquoi cherchez-vous ces 9 humains? S'exclame t'elle.

— Certains sont sans doute nos amis, parce que toute ces années je n'ai pas vécu sur Mornïe mais sur Puvorulïs et donc je n'ai côtoyé que des humains. Répond Arukas.

— Mais dans ce cas là comment as-tu fait pour ne pas être aspiré par l'OVNI? Et puis qui est cette fille du coup, une humaine? Commence à s'inquiéter la mère d'Arus.

— Non c'est une mornas. Déclare Arukas ne répondant pas à la première question.

Voyant que le gêne commence à s'installer, je lance:

— Heu, nous devons nous dépêcher parce que pendant que l'on parle, nos amis sont peut-être en train de...se faire tuer...

Gernïa s'en va après avoir embrassé son fils. Nous voilà donc tout les deux, seul, face à une situation qui nous dépasse.

Nous avançons en silence dans l'étroit couloir qui mène à la sortie, nous pouvons à peine tenir à deux, nos épaules se touchent. Tous à coup, le sol s'affaisse sous nos pieds, nous glissons dans un trou énorme. Ma tête cogne violemment un objet dur et pointu. Un brouillard épais et noir vient me recouvrir tout à fait, je perd connaissance.

Quand je m'éveille, un mouchoir mouillé est posé sur mon front, et j'entraperçois toute l'horreur de la situation: nous sommes bloqués dans ce trou pendant que nos amis...

Arukas s'approche et me demande:

— Tu vas mieux?

— Oui...un peu, j'ai quoi à la tête? M'inquiétais-je.

— Heu, tu t'es un peu...beaucoup ouvert. Répond t'il.

D'accord, je n'ose pas imaginer la tête que j'ai en ce moment! J'essaye de me redresser, mais je retombe lourdement au sol, j'en ai les larmes aux yeux de rage. Et dire que Lys, Oturane, Ekusas, Cerïna sont peut-être en train de se faire torturer! Et puis si on sort vivant d'ici, il faudra utiliser nos pouvoirs sans se faire remarquer parce que il y a quand même de nombreux psychopathes (dont mes parents) qui veulent sois me tuer, sois me changer le cerveau, sois me mettre une puce dans le crâne! Et cet espion, puisque il a dit à son acolyte qu'il resterait proche d'Arukas, Oturane et moi il est peut-être un de nos proches justement...

Rester inactive me rend complétement défaitiste...

Je tremble maintenant, une sueur froide coule le long de ma tempe et je n'ai pas la force mentale de commander à mon corps de se réchauffer. Arukas me dépose sa veste sur les épaules. J'ai l'impression de glisser tout doucement dans un sommeil sans fin. J'ai les paupières lourdes, malgré mes efforts presque surhumain pour rester éveillée, mes muscles se détendent, je peine à respirer...

Arukas se met à crier, il me prend la tête et tente de me ranimer. Puis comme je ne réagis pas, il me prend la main et fait une chose très spécial, il me donne de son énergie. Je me réveille, il vient de me sauver la vie. Il doit avoir pris une décision parce que il me prend dans ces bras en me disant:

— Tu as confiance en moi?

Je lui répond:

— Oui...

Il commande au vent de nous transporter hors du trou, hors de la prison. Je lui demande:

— Pourquoi est ce que tu n'as utilisé ton pouvoir plus tôt?

— Parce que tu étais trop faible...j'aurais eu peur de te perdre...Me répond t'il.

Je me rend compte tout à coup qu'effectivement, je ne suis plus « faible » et que par conséquent je peux me guérir la tête, j'en ai la force mental. J'ordonne à ma tête de se recoudre toute seule et de ne laisser aucune trace. Une atroce douleur me monte à la tête. J'ai la sensation que l'on me...recoud la tête. J'ai les larmes qui me montent aux yeux. Je me retourne pudiquement, je ne veux pas qu'Arukas me prenne pour une chochotte. La douleur s'estompe. Je me retourne. Arukas me dévisage en disant:

— Tu es la fille la plus courageuse que je n'ai jamais connue...

Des papillons naissent dans mon ventre. Je n'ai plus la sensation du froid et du chaud. Mon cœur est léger. Je crois que c'est....l'amour.

Mais je me ressaisis. De toute façon, ce n'est qu'un compliment, il ne m'a pas fait une déclaration d'amour. J'ai beau l'aimer, je ne connaît pas ses sentiments et puis ce n'est vraiment pas le moment.

Je déglutis et je tente de localiser grâce à mon pouvoir nos amis. Ils se trouvent dans le bâtiment lugubre que j'ai vu dans le passé d'Arus. Mais alors, si on les retrouve en retrouvera sûrement l'espion, celui que l'on connaît sans le connaître! La seule chose que je peux faire pour l'instant et de souffler à Oturane son passé.

Celestia -  AnormaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant